Nouveau chapitre, bonne lecture à tous !
Encore 10 minutes. Plus que 10 petites minutes. Depuis trois heures, je suis penchée sur mon bureau, mon stylo à la main et griffonne sur ma feuille grands carreaux. Mon cerveau sature, il n'arrive plus à réfléchir sous l'intensité des exercices. Je le sens presque fumer sous ma tignasse de cheveux noirs. Ils se collent à mon cou trempé de sueur. Je les remonte dans un chignon décoiffé et me remet immédiatement sur mon cours de physique. Mon contrôle du lendemain me stresse depuis déjà une bonne semaine. Ma moyenne beaucoup trop haute pour être remontée est comme posée en équilibre sur un minuscule pilier. Je la regarde trembler, chaque contrôle la menaçant un peu plus. Si elle tombe, je n'ose imaginer ce que ma mère me réserve. Je suis l'enfant raté de la famille, ma moyenne générale étant 1 point plus faible que celle de ma sœur au même âge et ce depuis toujours. Un point en dessous, voilà la cause de la pression que je subi. Pourtant 18,35 devrait être assez non ?
Mon alarme résonne dans ma chambre. Je pose mon stylo, peu satisfaite de mon travail. J'ai réussi l'exercice mais n'ai pas eu le temps d'expliquer tous les théorèmes que j'ai utilisés. Même s'il était dédié aux terminales je ne suis pas fière de moi. Je regarde l'horloge bleue fixée au dessus de mon bureau. Il est déjà 21h, cela veut dire que j'ai travaillé 4 heures finalement. Ma mère ne va pas tarder à m'appeler pour le repas. Je me lève et ouvre mon armoire blanche soigneusement rangée et en tire un pantalon noir élégant et un chemisier blanc, le préféré de ma mère. Je les troque contre mon jogging et mon pull gris, essuie mon front et ma nuque toujours transpirants, me coiffe d'un chignon serré élégant, me maquille et me parfume légèrement. Je m'observe dans la glace au dos de ma porte. L'apparence est très importante dans ma famille. Tu ne dois jamais t'arrêter de travailler mais personne ne dois jamais voir que tu es épuisée. Ici, tout le monde va toujours bien, est bien droit et poli. Personne ne se plaint, les repas sont calmes. Du moins, tant que les notes sont bonnes.
Comme prévu, j'entends la cloche sonner au rez de chaussé. C'est elle qui m'indique que suis attendue en bas, car il est interdit de crier. Je descends doucement l'escalier en faisant le moins de bruit possible. Toute ma famille est déjà réunie dans la salle à manger.
-Bonjour tout le monde, j'annonce.
Je fait la bise à mes grands parents paternels et à mon oncle et ma tante. Mes cousins sont assis bien droits sur leurs chaises. Ils ont onze et treize ans. Je les embrasse sur le front et enlace ma sœur. Elle à 27 ans et devrait devenir médecin l'année prochaine avant de se marier et de partir. Cette famille, c'est un peu comme une royauté. Lorsque le fils se marie, sa femme vient vivre dans la maison familiale. Quand la fille se marie, elle va vivre dans la maison familiale de son époux. Ainsi, toute ma famille paternelle est ici même si nous avons tous des bâtiments séparés. Nous nous retrouvons uniquement pour les dîners. Mais la carrière passe toujours avant le mariage.
Je m'assieds en face de ma mère. Nous nous prenons tous les mains. La prière est un rituel très important dans ma famille. Je n'ai jamais osé dire que je ne croyais pas en Dieu. Au fond, je crois que mon père non plus.
-Marie, commençons par toi.
Autre rituel très important, le rituel des notes. Chaque soir, tous les enfants ont droit à un récapitulatif de leurs nouvelles notes de la journée s'il y en a.
Ma cousine de onze ans se lève, l'air fière. Elle a d'aussi bonnes notes que ma sœur et adore lorsqu'elles sont citées devant la famille. Ma tante allume sa tablette et sourit.
-Aujourd'hui tu as eu un 20/20 en allemand et un 10/10 en latin. Félicitation ma chérie.
La tablée applaudit et ma cousine se rassoit sous l'air fier de sa mère.
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To our steps
Teen FictionTitre modifié mais c'est la même histoire ! Eden, Ethan, Laura, Lenny et Elise sont 5 amis de 16 ans qui vivent un enfer quotidien au lycée. Entre le racisme, l'homophobie, le sexisme, la pauvreté, le système scolaire et la pression sociale, ils ne...