Chapitre 3

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Jun

- Attendez, vous allez me dire que vous êtes tous d'accord pour la suivre alors qu'elle veut nous ramener en enfer ? S'exclama Rin.

Je perdis mon sourire instantanément. Je leur expliquai que mon but était d'éviter les labos et qu'on sauvera les autres sans remettre un pied là-bas. Je dut continuer d'argumenter pendant encore une bonne heure avant que Rin lâche l'affaire, comprenant que je ne céderais pas à mon idée, que ce soit avec ou sans lui. 

Je rentrai chez moi, exténuée. J'engloutis mon diner et partie me coucher, mais malgré la fatigue mes paupières refusèrent de se fermer. J'avais peur. Peur de refaire se rêve, peur que cette fois son visage soit visible, peur de voir celui qui m'avait laissé cette marque qui restera sur moi jusqu'à ma mort mais surtout, peur de voir le visage de celui que j'avais abandonné il y a 6 ans. 

Les yeux clos, je laissais mes pensées divaguer jusqu'à se que je m'endorme.

Les mêmes bruits de pas, les mêmes mains contre mon cou, le même décor. Tout était identique. Les minutes s'allongeaient. Je ne sais pas combien de temps je suis restée là, à suffoquer, mais lorsqu'il retira ses mains je ne fus bizarrement pas soulagée, au contraire j'étais terrifiée. Terrifiée de le revoir, d'entendre sa voix tremblante, de sentir son regard plein de peine sur moi mais surtout terrifiée à l'idée de voir cette petite pointe d'espoir qui persiste malgré tout dans ses yeux.

Je me réveillai en sursaut. J'étais couverte de transpiration et les battements de mon cœur refusaient de ralentir, tambourinant dans ma poitrine comme des coups de marteau.
Je me levai et partis m'assoir à mon bureau. Il me fallait un plan et vite.

La première étape trouver l'emplacement des labos. C'est la chose la plus importante mais aussi l'une plus dure à faire. Trouvé un endroit assez grand et discret pour faire ces expériences n'avait pas du être facile pour eux, alors il le sera encore moins pour moi.
J'analysai la carte de la région et commençai par dresser une liste des indices que j'avais. Une route qui reliait à la ville, une forêt et...
Des champs.
Je sursautai, tournai la tête à droite et à gauche cherchant l'origine de cette voix.
Tu me fatigues toujours autant, ne me dit pas que tu m'as oublié.
Oh non...
- C'est toi ? Chuchotais-je.
Tu veux que se sois qui d'autre pour te parler. Maintenant va te coucher, n'oublie pas que ton esprit et le mien sont connectés alors quand tu te tortures comme ça je peux pas dormir.
Je fis comme si je ne l'avais pas entendu et continuai de chercher les  potentiels emplacements des laboratoires en essayant e me rappeler du décor que je voyais depuis la fenêtre à barreaux de mon ancienne chambre. Sa voix résonnait dans ma tête à chaque critique qui sortait de sa bouche. Je pris sur moi une bonne partie du temps mais là je n'en pouvai plus, je n'arrivais plus à me concentrer avec lui. Je partis donc prendre une douche pour enlever toutes la sueur qui perlaist toujours sur ma peau, la recherche ne m'ayant pas aidé à me calmer.

J'ouvris le robinet et laissai l'eau fraîche se déverser sur ma peau. Heureusement il n'a pas fait de monologue me laissant profiter pleinement de ma douche sans avoir ce bourdonnement incessant dans le crâne.

J'en ressortis une vingtaine de minutes plus tard et repartie m'assoir. mes cheveux encore gorgés d'eau trempaient mon t-shirt le collant à ma peau. Je posai une punaise sur chaque forêt, chaque champs, chaque endroit susceptible d'abriter un laboratoire. Une fois que j'eus fini, je me dirigeai vers ma fenêtre et l'ouvris. Je passai mon pied dehors et l'appuyais contre le rebord de celle-ci, je fis de même avec le second. Je cramponnai mes mains contre le mur et m'accroupis. Je sentis des fourmis parcourant mon corps de haut en bas, signe que l'électricité allait bien se concentrer dans les orteils et mes mollets. Je pris une grande inspiration avant de me propulser en l'air faisant valser mes cheveux mouillés me procurant un agréable frisson. Lorsque mon corps entama sa lente chute vers le sol je fermai les yeux laissant toute les sensations affluer en moi. Je me rattrapai in extremis à la gouttière, me issai sur le toit et m'assise dessus. Je mis mon corps légèrement en arrière pour éviter de me plier la nuque en deux en observant les étoiles qui étaient particulièrement brillantes cette nuit, tout comme la lune qui éclairait les fleurs fraichement écloses sur les arbres alentour. Je restai là un long moment avant que mes yeux se fermèrent.

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