Chapitre 14

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Carlos

Elle ne reposa tout de même plus la question n'ayant aucune preuve vu qu'elle se basait sur ses propres ressentis. Et pourtant elle avait bien raison. Sur la terrasse, trois personnes s'étaient installés sur une table, les observant à travers la vitre. Tous étaient vêtus de noir, leur capuche rabattue sur leur tête. Je devais l'avertir d'un moyen ou d'un autre, lui faire savoir qu'elle avait bien raison, qu'elle n'était pas paranoïaque. J'ai essayé tant bien que mal, à plusieurs reprises mais elle ne voyait rien. Elle regarder rien dans les yeux, ne se doutant même pas de ma présence. Je le savais mais je le niais, restant dans le déni de cette évidence: je ne pouvais rien faire pour l'aider. Désormais je ne pouvais et ne pourrai plus l'aider.

Je réfléchissais à toute vitesse, je ne pouvais pas la laisser comme ça, je devais essayer quelque chose, contourner le problème. C'est ça, je devais veiller sur elle mais de loin. Je ne devais pas essayer d'entrer en contact avec elle mais je pouvais l'aider autrement.

Je retournais alors vers la table des trois inconnus. L'un d'eux indiqua discrètement à un autre, aussi en face de lui, qu'il devait réagir. Une lueur bleutée éclairait ses yeux d'origine gris clairs, illuminant au passage sa peau pâle. Il ne put commencer à utiliser son pouvoir qu'il se reçut un violent coup de pied dans le tibia. La lumière de ses yeux disparu alors qu'il retenait un cri en se mordant l'intérieur de la joue.

-baisse ta capuche. Là tu es tout sauf discret.

Il tira sur l'avant de sa capuche non sans soupirer. Ses yeux se retintèrent de bleu pendant qu'il scrutait attentivement le petit groupe assis à l'intérieur.

- C'est eux, affirma-t-il pendant que ses yeux retrouvaient leur couleur habituelle.

Les deux autres se levèrent immédiatement et quittèrent la terrasse sous le regard incompris de leur partenaire.

- Qu'est ce que vous faites ? Je vous ai dit que c'était eux alors on y va.

- Bon écoute le nouveau je sais pas pourquoi le boss t'a choisi mais il y a des règles à suivre ici alors pour ta première mission écoute nous.

Ils s'éloignèrent alors tous trois du bar. Ils entrèrent dans une ruelle sombre et s'y arrêtèrent avant d'enlever leur capuche dévoilant ainsi leur visage. L'un d’eux s'éloigna , le seul qui n'avait pas encore parler, laissant les autres en tête à tête.

- NH75 ! Tu regardes quoi là?

Le jeune à la peau pâle sorti de sa contemplation, agacé.

- On attend quoi exactement? Se contenta-t-il de répondre.

- Les ordres, lâcha-t-elle.

Elle était resté vague sur le sujet, ne voulant pas lui dévoiler des choses qu'il ne devrait pas connaître car elle ne le connaissait pas après tout et elle ne lui devait rien. Elle avait peur en réalité, peur des conséquences, peurs de ce qu'il lui ferait subir si elle dévoilait trop de choses à son goût. Car lui il ne semblait pas connaître la peur, celle qu'elle ressentait à chaque réunion, chaque mission. Celle qui ne l'a quittait pas le jour et qui la hantait la nuit. Cette peur il ne pouvait pas la connaître. Lui, le roi, l'invincible, le tout-puissant, n'avait simplement aucune raison d'avoir peur.

Il régnait sur les laboratoires depuis plusieurs années déjà. Sa couronne avait souvent été remise en question, au départ dût son jeune âge et ensuite à cause des ses yeux, d'un bleu glacier, qui reflétait la bienveillance alors que le jeune homme était l'opposé de ce mot. Certains avaient eu le courage, ou plutôt la stupidité de le confronter en duel avec, pour tous, le même rendu final, un tour gratuit à l'infirmerie qui peinait à les remettre sur pied. Pour ceux qui avaient la chance de tomber sur son jour d'indulgence leur rétablissement ne prenait que quelques jours contre les deux ou trois mois qu’il fallait pour la majorité d'entre eux. Et là je ne parle pas des pires, certains n'étaient jamais revenus de l'infirmerie et ce qu'ils étaient devenus restait un mystère pour tous.

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