(2) 🌘 « il était une fois »🌘

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Glissant à travers la ville avec ma Lamborghini, défiant les règles avec une insouciance éhontée, je m'amuse des regards ébahis des passants. Chaque feu rouge brûlé, chaque stop ignoré ajoute à l'ivresse de la vitesse. La ville m'appartient, en ce moment fugace.

Poussé par une soudaine faim, je suis attiré par un petit restaurant dont les effluves prometteurs me parviennent. Trouvant une place près d'une université, je me gare, mon arrivée spectaculaire captant l'attention. Mais peu importe, ma quête culinaire prime.

**Kling Kling!** La cloche retentit à mon entrée, et je suis aussitôt enveloppé par un mélange d'odeurs alléchantes. Le restaurant bourdonne d'activité, et je me demande s'il reste une table libre pour moi.

Devant le comptoir, je suis accueilli par une serveuse au sourire radieux, vêtue d'un jean noir et d'un T-shirt à l'effigie du restaurant.

**Serveuse**: "Bonjour, bienvenue à vous."

**Louis**: "Bonjour. Y a-t-il encore de la place pour une personne?"

Elle consulte son ordinateur, pianotant quelques instants avant de me répondre avec assurance.

**Serveuse**: "Oui, il reste de la place. Suivez-moi, je vais vous emmener à votre table."

Elle me guide vers une table isolée, où je prends place, observant discrètement les autres clients. Malgré les regards curieux, je me rappelle que ma présence ici est inhabituelle, ma dernière visite datant de plusieurs années.

**Serveuse**: "Attendez un instant, ma collègue va s'occuper de vous. Bon appétit."

Alors qu'elle retourne au comptoir, je patiente, me perdant dans les détails du décor, ma faim grandissant à chaque minute qui passe.

Mon attention est brusquement capturée par l'entrée de deux nouveaux venus, rompant le flot continu de mes pensées. Le premier, avec un sourire charmant échangé avec la caissière, porte un jean noir et un t-shirt Lacoste qui moule subtilement sa musculature. Nos regards se croisent, un instant suspendu dans le temps, provoquant une montée de chaleur inattendue sur mes joues. Pris sur le fait, je détourne rapidement le regard, mais pas avant d'avoir noté la couleur marron clair de ses yeux.

Ce contact visuel fugace déclenche une série de sensations contradictoires, un mélange de gêne et d'attraction inexplicable. *C'est totalement mon genre de mec !* L'idée m'échappe avant même que je puisse la retenir, laissant un mélange de confusion et d'anticipation.

Dans un effort de me rendre invisible, je plonge à nouveau dans mon téléphone, augmentant le volume de ma musique au maximum. "Blah Blah Blah" d'Armin van Buuren devient mon refuge, me permettant de m'échapper momentanément de cette situation embarrassante. Je me balance doucement au rythme de la musique, tentant de me fondre dans l'arrière-plan du restaurant.

Malgré la musique dans mes oreilles, ma curiosité reste piquée. Qui sont ces deux hommes, et pourquoi ce simple échange de regards a-t-il provoqué une telle réaction en moi..

Le silence de ma playlist s'interrompt lorsque la serveuse, tenant un plateau avec une prévenance habituelle, s'approche de ma table. Sa voix, douce et patiente, annonce l'arrivée de mon repas.

**Serveuse**: "Merci d'avoir patienté. Voici votre Ice Tea et les pâtes, avec la sauce champignons à côté. Bon appétit !"

Je plonge dans mon assiette avec une anticipation gourmande, la sauce champignons se frayant un chemin maladroit autour de mes lèvres. Un geste instinctif avec ma langue tente, en vain, de nettoyer les traces de mon festin improvisé.

Rassasié, je me dirige vers la caisse pour régler l'addition. Sur le chemin, le mystérieux inconnu attire de nouveau mon attention. Capturé dans un moment d'intimité involontaire, il se mord la lèvre inférieure, un geste qui déclenche en moi un tumulte d'émotions contradictoires.

**Louis (pensant)**: *Est-ce mon imagination qui me joue des tours ? Pourquoi cette image me trouble-t-elle autant ?*

La réalité me rattrape devant la caissière, son sourire sincère balayant mes pensées errantes.

**Caissière**: "J'espère que tout était à votre goût. Le total s'élève à 23 euros. Préférez-vous payer par carte ou en espèces ?"

Optant pour la carte, je finalise la transaction, un bip sonore confirmant le paiement.

**Caissière**: "Merci de votre visite. Nous espérons vous revoir bientôt."

**Louis**: "Oui, au revoir."

Avant de quitter le restaurant, mon regard scrute une dernière fois l'espace, espérant apercevoir l'inconnu, mais il a disparu, seul son compagnon demeure, moins captivant.

Dehors, je me dirige vers ma Lamborghini, remarquant diverses réactions. Parmi elles, un individu outrepasse les bornes en s'appropriant ma voiture pour ses selfies.

**???**: "Et ouais, regardez cette Lamborghini. C'est la mienne !"

Agacé, je me glisse dans un rôle improvisé d'enfant revendiquant son bien.

**Louis**: "C'est la mienne d'abord !"

Face à son déni, j'active l'ouverture de la voiture. Le rugissement du moteur sert de réplique incontestable à ses affirmations mensongères.

**Louis**: "Je vous avais prévenu, elle est à moi."

Surpris, il recule, tandis que j'intensifie le vrombissement du moteur avant de m'éclipser vers ma destination initiale, laissant derrière moi un mélange de confusion et d'admiration.

Après une longue route, l'arrivée au Mont-Blanc, plus précisément à Ravel, m'offre une bouffée d'air frais, quoique glaciale, bienvenue. Entouré de forêts denses et de montagnes enneigées, je me sens à la fois épuisé par les heures de conduite et revigoré par ce paysage. L'exaspération causée par les incessantes directives du GPS, désormais éjecté par la fenêtre, cède la place à une anticipation tranquille alors que j'aperçois enfin la silhouette de la villa.

La grille s'ouvre sans effort, me rappelant les systèmes automatisés des péages, et je me dirige vers l'entrée principale. La villa est imposante, sécurisée par un grillage noir dissimulant les sapins qui l'entourent, tandis que la brume s'élève de la piscine chauffée, ajoutant à l'atmosphère presque mystique des lieux.

Mon admiration pour ce sanctuaire est interrompue par la présence non pas de deux, mais de quatre gardes. Lucas et Nicolas, attendus, sont rejoints par Jimmy et Nathan, tous quatre vêtus de smoking, leur sérieux contraste avec ma fatigue et mon irritation. Cette surprotection parentale, loin de me rassurer, ne fait qu'accroître mon agacement.

**Louis**: "Lucas, pourquoi êtes-vous quatre ? C'est excessif, non ?"

**Lucas**: "Nous sommes ici pour veiller sur vous, Louis. Vos parents ont jugé nécessaire de renforcer la sécurité, notamment à cause des meutes de loups signalées dans les environs."

La mention de loups aux alentours me surprend et, quelque part, justifie la présence renforcée de gardes, bien que l'idée me répugne toujours autant. Après avoir exprimé ma frustration et assuré que j'étais capable de prendre soin de moi-même, je leur confie mes valises et la clé de la voiture, impatient de m'isoler.

À l'intérieur, la villa est aussi majestueuse que dans mes souvenirs d'enfance, modernisée et accueillante. La vue sur les montagnes nocturnes, baignées par la lumière de la lune, est à couper le souffle. Épuisé, je m'accorde une pause, m'assoupissant brièvement avant d'être réveillé par Nicolas, qui m'informe que le dîner est prêt.

**Louis**: "Merci, Nicolas. Où sont les autres ?"

**Nicolas**: "Lucas est en ville, tandis que Nathan et Jimmy font des courses pour les jours à venir."

Le repas, préparé avec soin, est délicieux, chaque bouchée de côtes de porc et de frites accompagnée de sauce est un réconfort bien mérité. Après avoir remercié Nicolas pour son excellence culinaire, je me dirige vers ma chambre, désireux de retrouver un peu de solitude.

Ma chambre, empreinte de souvenirs d'enfance mais légèrement modifiée, m'accueille. Je décide de prendre un bain chaud pour me détendre avant de me glisser dans les draps, enveloppé de la quiétude de la nuit montagnarde. Le sommeil me gagne rapidement, la journée éprouvante se fondant dans le calme réparateur de la villa au Mont-Blanc.

Un sommeil bien mérité, après une longue longue journée.....

L'Appel de la Montagne [Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant