Mon pire ennemi me sort de mon rêve : le réveil. Je n'aurais jamais assez les mots pour l'insulter comme il devrait l'être. Je tends mon bras hors du lit, je tâte par-ci par-là pour le trouver, mais rien n'y fait, je ne parviens pas à mettre la main dessus. Cela me force à ouvrir un œil. Je le referme aussitôt, trop éblouie par les rayons clandestins du soleil qui parviennent à se faufiler à travers mes volets. Je prends mon courage à deux mains, j'ouvre mes deux yeux et tourne la tête pour apercevoir le réveil. Je parviens à l'atteindre et lui assène un gros coup de poing pour le faire taire. Mes orteils dépassants de la couette sont chatouillés par les rayons du soleil, le bout de mon nez aussi. Cette agréable sensation me laisse clouée au lit quelques minutes de plus. La fraicheur de fin septembre annonce l'automne qui s'installe peu à peu dans notre pays. Ma chambre est légèrement plus fraîche qu'en été et j'aime ça. J'ai toujours apprécié l'automne.
« Toc, Toc » résonne les frappements contre la porte de ma chambre. « Entrez ! » J'ordonne. La porte laisse apparaître l'immense carrure de mon beau-père.
« Prépare-toi ! Il est déjà 13h ! Résonne sa voix grave dans ma chambre encore silencieuse jusque-là.
-Oui, laisse-moi vingt minutes et je descends. J'annonce.
-Ta sœur et moi sommes déjà prêts alors dépêche-toi. Ajoute-t-il avant de quitter ma modeste chambre. »
Pas même un bonjour. J'y suis habituée, enfin non, j'ai été obligé de faire avec, car on est jamais réellement habitué à vivre dans la tension et dans un espace lourd et pesant sur les épaules.
Je m'introduis dans la salle de bain, avec mes vêtements au bras. Je prends ma douche, me maquille légèrement et me vêts d'un jean simple avec un t-shirt blanc. A vrai dire, dans cette vie-là, du moins dans celle de l'adolescente insignifiante, je ne prends pas soin d'avoir un style bien déterminé et d'être habillée tel un mannequin, non pas du tout même ! Je réserve cela, à celle du soir !
***
« -Non trop bleu, j'aime pas ! Signale ma sœur, assise sur un divan près de mon beau-père.
- Elle n'a pas tort ! Tu as les yeux noisette et ça ne les fais absolument pas ressortir ! Ajoute ce dernier.
-Mais c'est la septième que j'essaye, vous abusez ! Je soupire une fois de plus avant de rentrer dans la cabine.
J'enfile la huitième robe, celle-ci est mon coup de cœur. Une longue robe blanche moulante tout le long, recouverte d'un voile blanc, cintrée à la taille par une ceinture dorée, laissant entrevoir par une fente ma jambe gauche dénudée. Je sors une fois de plus pour montrer la robe à mon « public ». Je pouffe un petit rire devant leurs visages ébahis devant la tenue.
« -Je pense qu'on est tous d'accord ! »
Cette séance shopping a été assez courte pour la seule et unique raison que je suis mal à l'aise avec la présence de mon beau-père. Pour ma petite sœur de neuf ans, ça lui est égal, malgré le fait que du haut de ses sept ans elle ait vécu beaucoup de chose difficile. Je ne suis pas souvent à la maison, ni mon beau père, alors une nourrice se charge d'elle. Je me sens coupable parfois, mais je ne peux pas me suffire d'une vie simple et insignifiante, quand j'ai goûté à la vie du soir et de ce monde vivant la nuit, j'ai tout de suite compris que je ne m'en passerai plus désormais.
Nous achetons la robe ainsi que des chaussures et pochette mais cela se voit que mon beau-père lui aussi veut écourter notre petite virée. Sous ses airs de grand gaillard, je le sens intimidé. Il ne sait plus y faire avec nous, et nous non plus.
Après cette petite sortie en fin d'après-midi, nous rentrons, enfin ma sœur et moi tandis que mon beau-père retourne à son entreprise dans le cœur de Londres.
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7 minutes au Paradis
FantasyOn dit que la vie est courte, qu’il faut en profiter pour ne jamais la regretter. Et si seulement on pouvait avoir plus qu’une seule vie. C’est mon cas. Deux vies valent mieux qu’une, n’est-ce pas ? Le jour ignore tout de la nuit et la nuit ignore t...