𝐈𝐕. 𝐂𝐮𝐥𝐩𝐚𝐛𝐢𝐥𝐢𝐭𝐞́

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ISAIAH

Londres, décembre 2023

Certains actes sont impardonnables. Quand on en commet un, on essaye par tous les moyens de se faire pardonner jusqu'à en donner ça vit. Mais si cette option nous est trop dure, il reste une autre solution. Fuir. C'est celle que j'ai choisie celle qui fait de moi le lâche que je suis. Fuir une option que j'ai déjà utilisée trop de fois, une option qui finit toujours par nous rattraper.

Mes yeux sont fixés sur la veille porte en bois que j'ai franchis si souvent de fois que je ne pourrais pas les compter. Pourtant, je peux compter le nombre de fois où je ne les plus franchit. Deux ans, deux ans que je n'ai pas remis le pied dans cette ville. La pluie se déverse sur moi, l'eau froide entre en contact avec mon corps. Je vais finir par mourir d'une hypothermie si je n'entre pas. Ce n'est pas si mal finalement.

Tandis que les secondes s'écoulent, une femme à la peu noire avec des tresses africaines lui tombe jusqu'au bas du dos, si belle pour son âge. Sors de la petite maison. Elle lâche le sac-poubelle qu'elle tenait entre ses mains qui ont si souvent de fois effacée mes larmes. Je baisse la tête emplie de honte. Je ne l'ai pas revue depuis que je suis parti sans rien lui dire, comme un lâche.

- Isaiah ?

Sa voix se casse à la fin de ses mots. Je relève doucement la tête pour voir ses yeux humides.

- Bonjour maman.

C'est la seule chose que je trouve à dire après tant d'années d'absence. Je ne sais pas si elle est heureuse de me revoir ou si elle est déçue que je ne lui aie pas donné de signe de vie jusqu'à maintenant.

- Entre.

Mon sac à la main, je franchis le seuil de la porte. Je respire les odeurs de mon enfance, observe chaque recoin de la maison qui n'a pas changé. J'avais dix-neuf-ans quand je suis parti sur un coup de tête avec Andrew pour Los Angeles. Lui s'y trouve encore, je me demande s'il se soucie de mon départ improvisé. Je n'ai pas osé regarder mon téléphone par peur de ne trouver que confirmation à mes pensées.
Je reste debout dans le petit salon qui sert aussi de salle à manger. Ma mère s'assoit sur une chaise. Je la rejoins sous sa demande. Le plancher grince sous le poids de mes pas. La chaise craque quand mon corps s'affale dessus. Tout est ancien ici.

- Isaiah mon chéri, pourquoi est-tu partis ?

Sa voix douce vient doucement poser la question que je redoutait tans. Il y a tant de raison aussi infime les unes que les autres. Les mots se bousculent dans ma tête, je ne sais pas quoi commencer.

- J'avais besoin de changer d'air, je venais de tout perdre Andrew ma proposer de venir avec lui rejoindre Caden à Los Angeles je n'est pas réfléchi. Je suis désolé.

Je baisse la tête, je joue avec le bracelet accroché à mon poignet. Les souvenirs envahissent ma mémoire, j'aimerais les effacer, devenir amnésique, recommencer à zéro, mais à la place me voilà hanté par des événements qui me surpasse.

- Tu aurais pu me dire que tu partais, j'ai cru que tu étais mort !

Sa voix s'élève légèrement, je ne la regarde pas. Les mots me manquent, j'ai agi d'une façon stupide. J'ai merdé quand j'ai dénoncé Emily, j'ai merdé en fessant des combats de rue, j'ai merdé en dealant. Ma mère était si déçus d'apprendre tout ce que je lui cachais, je n'aurai pus voir son regard quand je lui aurai dit que je partais.

- Regarde-moi quand je te parle Isaiah.

Je relève immédiatement la tête. Ses yeux me transpercent et j'ai l'impression d'être de nouveau ce gamin de 10 ans qui se faisait engueuler parce qu'il lance des cailloux par la fenêtre.

ALONEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant