Chapitre 1 : Le feu et l'eau

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Gare de King's Cross, Londres, premier septembre 1997, 10 h 50. Ron la traversait pour la septième fois afin d'aborder le Poudlard Express, mais l'angoisse était toujours aussi présente. Comme à son habitude, il était en retard. Merde, j'avais pas vu l'heure, il faut que je me grouille !

« Allez, viens Ginny, c'est ma dernière année à Poudlard, on ne peut pas rater le train.

– Ne t'inquiète pas, Ron, on a toujours réussi à monter dedans à temps, c'est pas maintenant que ça va changer. Viens, on est plus très loin de la voie 9.¾. »

Pas de réponse.

« Eh ! Il y a quelqu'un ? Ginny venait de claquer des doigts pour ramener Ron à la réalité.

– Euh... Oui oui, c'est bon. Je pensais à... laisse tomber. »

Ron venait d'apercevoir Drago Malefoy de l'autre-côté du quai, accompagné de son père.

Ce dernier ne l'avait pas vu. Il l'avait observé une poignée de secondes, constatant à quel point il était élégant dans son costume. Bon sang, qu'est-ce que j'ai ? Il était tiraillé entre son attirance envers lui et la colère qu'il ressentait en pensant à toutes les humiliations de sa part qu'il avait subies ces six dernières années. Perdu dans ses réflexions, il reprit conscience au moment où on lui tirait fermement le bras.

« Dépêche-toi, le train part dans quatre minutes. Mais qu'est-ce que tu as en ce moment ? Tout l'été, tu as semblé absent, l'esprit ailleurs. » La voix ferme de Ginny traduisait son inquiétude pour son frère.

Ils prirent leurs affaires, et franchirent le mur magique qui les séparait de leur deuxième maison : Poudlard. De l'autre-côté du mur, le train avait démarré, et une épaisse fumée blanche s'échappait de la cheminée. Le départ était imminent. 10 h 59. Ça y est. Les deux membres de la famille Weasley étaient montés à bord. Le train se mit en mouvement. Il était bondé, impossible de trouver une place. Ginny, elle, était partie retrouver ses amies. Elle avait trop hâte de leur raconter le magnifique été qu'elle avait passé en compagnie de toute sa famille.

Ron commençait à désespérer de ne pas trouver de siège. Il errait désespérément de wagon en wagon, lorsque au loin, il aperçut Drago qui avait l'air d'être dans la même situation. Merde, il s'approche. Je ne veux pas le voir, ni lui parler. Mais ils allaient forcément se croiser. Ce serait suspect de faire demi-tour subitement. Et l'inévitable rencontre eut lieu dans l'étroit couloir central.

« Ah tiens, Weasley. Tu n'as pas d'amis avec qui t'asseoir ? »

Drago, fidèle à lui-même, avait ricané en lui lançant cette phrase. En lui, il rêvait de pouvoir s'assoir avec lui, mais c'était impossible. Il ne pouvait pas traîner avec un membre de la famille Weasley, son image en serait fortement détériorée. En pensant ça, le Serpentard ne put s'empêcher de se sentir coupable. Il l'appréciait bien plus qu'il ne pouvait le montrer.

« La ferme, Malefoy. Fiche-moi la paix. » Qu'est-ce qu'il est beau.

Ron s'imagina la tête dans son cou, respirant son parfum, et son cœur commençait à s'accélérer à cette simple pensée. Ne voulant rien montrer, il poursuivit son chemin, sans pouvoir résister à la tentation de se retourner, ce qu'il a fait au bout de quelques secondes. Ça avait été plus fort que lui. Ce qu'il ne savait pas, c'est que Drago, lui aussi, s'était retourné. Ron avait cru voir un léger sourire sur le visage de son ennemi supposé, mais ce sourire s'était vite transformé en démonstration de mépris. Merde, il m'a vu. Pourquoi je me suis retourné ? Puis chacun continua son chemin.

Au bout de dix minutes, Ron pu enfin trouver une place parmi d'autres Gryffondor de septième année. Il était content de retrouver ses amis Seamus, Dean et Neville. Une fois Ron installé, les quatre garçons s'étaient mis à se raconter leurs vacances, et à parler de filles. Ron donnait le change, mais il avait quelqu'un d'autre en tête : et ce n'était pas une fille.

Au-delà des apparencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant