Chapitre 13 : Si j'étais un animal, je serais...

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Les journées des élèves à Poudlard étaient rythmées par les cours et les examens, dont l'intensité et la fréquence augmentait proportionnellement à l'avancement de l'année. Les A.S.P.I.C. approchaient à grands pas et il fallait étudier sans relâche pour espérer les obtenir. Les professeurs donnaient une grande quantité de devoirs d'entraînements et la majorité des adolescents se sentait submergée par tout ce travail. Drago et Ron, en plus de leurs études, devaient gérer les étapes de leur transformation en animagus :

« Tu as bien récité l'incantation ce matin ?

– Bien sûr, sans faute. Je le fais matin et soir, comme convenu.

– Il y a trois jours, j'ai commencé à sentir comme un double battement de cœur, je pense que c'est bon signe. Et toi, tu as ressenti quelque chose ou pas encore ?

– Pas encore, non. En tout cas, il ne faut pas louper l'orage demain. Il faut se tenir prêts.

– Oui, je ne raterai ça pour rien au monde. »

Ils se sourirent. Ron et Drago suivaient scrupuleusement les étapes de transformation et avaient déjà fait le plus difficile. Ils avaient tout appris par cœur, ce qui leur avait valu une bonne note sur l'examen de révision sur les animagi. Les deux adolescents, à force de lire sur ce thème et d'apprendre les étapes, avaient obtenu un Optimal, la meilleure note possible. Ils avaient obtenu les félicitations du Professeur McGonagall. Le rendez-vous matinal à la bibliothèque était devenu un rituel entre les deux garçons. C'est pendant l'un de ces nombreux rendez-vous que Drago décida de révéler à Ron qu'il avait bien failli quitter Poudlard :

« Au fait, je ne t'ai pas dit. Mais mon père a envoyé une lettre à Rogue. L'enfoiré voulait me faire quitter l'école, pour m'empêcher de te voir.

– Non, sérieux ? Mais quel connard !

– Oui, il a écrit à Rogue que je "déshonorais la famille" sans entrer dans les détails.

– Ah, alors au moins, il n'est pas au courant des raisons précises.

– Je lui ai dit que c'est parce que j'aimais profondément une personne, et mon père était contre cette relation. Mais je lui ai affirmé que je ne pourrais pas quitter cette personne, j'ai besoin d'elle. »

Ron sentit une profonde joie mélangée à une préoccupation pour ce qu'avait vécu Drago. Il eut envie de le prendre dans ses bras. Il se contenta de le regarder droit dans les yeux, prenant ses mains, et lui chuchota :

« Personne ne nous séparera, je te le promets. Nous sommes bien plus fort qu'eux. »

Drago saisit la main de Ron pour déposer dessus un chaste baiser. Puis, ils continuèrent leur conversation :

« Et finalement, que t'a dit Rogue ?

– Tu ne devineras jamais ! Il a été très compréhensif. Il m'a dit que l'on ne virait pas les élèves pour ce motif, et m'a assuré qu'il me laisserait terminer mon année ici. J'ai rarement vu Rogue comme ça. On aurait dit qu'il avait déjà vécu une situation similaire dans le passé. Il paraissait mélancolique.

– Tu es sûr que l'on parle du même Rogue ? En tout cas, c'est une super nouvelle. Ton père n'a pas eu gain de cause, cette fois.

– J'espère qu'il ne tentera rien d'autre. Je ne supporterai pas de ne plus te voir. Et à la fin, le professeur Rogue m'a conseillé de vivre le moment présent et de profiter de la personne que j'aimais.

– Et qu'en penses-tu ? »

Drago se leva et s'approcha de l'oreille de Ron, qui se raidit en sentant le souffle du Serpentard la caresser si délicatement :

Au-delà des apparencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant