10 | De valeurs en valeurs.

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Tw : 🩷

Des minutes venaient de s'abattre depuis le début de notre interlocution en compagnie de Daniella, une connaissance d'une connaissance, selon monsieur.

Sa présence m'intimida un peu, je dois l'avouer, il est évident qu'elle n'est pas une simple amie, plutôt un baron de la drogue.

À ma plus grande surprise, elle ne s'attendait pas à l'image que je m'étais illustrée d'elle ; effrayante et sévère.

Au contraire, cette "connaissance" s'avouait attentionnée et bienveillante, d'une tendresse chaleureuse.

Toujours à me demander si tel ou tel attention procurée était suffisante, si je ne manquais de rien ou si Roan me traitait bien.

Il le fait assez bien, pour un ravisseur.

Au cours des 20 dernières minutes, elle n'a pas cessée de parler tout le long, que ce soit sur le trajet du couloir, ou juste du bureau où nous nous trouvions.

Enfin, si on peut appeler ça un "bureau".

L'intérieur aspirait un spacieux lieu réparti en plusieurs salles où des employés passèrent des cargaisons louches, tous saluèrent Daniella d'un signe de tête peu baissée. En avançant, j'admirais les ascenseurs visibles d'ici, aux mêmes pigments et nuances que celui où nous nous trouvions avec Roan un temps plus tôt, berçants d'un étage à l'autre, une impression qu'ils flottaient dans le vide me subjugua. Entrés dans la pièce principale, munie d'une table de bureau en verre au milieu, ainsi qu'un ordinateur des plus luxueux posé dessus face à une chaise roulante blanche simple, une bibliothèque sur le côté, Daniella ferma la porte après notre passage.

Elle aime beaucoup parler, à l'opposée de Roan, réflexion qui me taquina le coin de la lèvre rougie au carmin.

Mes bras croisés contre un mur, et mes pupilles menthe dévoilées au plaisir des prunelles noircies du boss, un timbre douloureux résonna en moi.

Lui, me reprochant de me défendre, et prétendre que je suis jalouse d'une quelconque liaison.

C'est ridicule, de quoi serais-je envieuse ?

De sa faculté à prendre de force ce qu'il n'obtient pas ? Se moqua mon esprit de sorte à me jouer des tours, ceci me valu un rictus, et à lui toute son attention, imperturbable, il me détailla.

Il ne m'a pas eu, pauvre de lui.

Mon ravisseur est certes un homme à l'allure d'un dominateur intimidant par son seul désir d'être, la beauté ne fait pas tout.

Une grimace plus flagrante encore vint se manifester en réalisant mon erreur, malgré sa minimité.

C'est faux, il m'a obtenu.

Et ce dès ce premier regard au club.

Tout de même, son commentaire était excessivement déplacé, comment pouvait-il se permettre d'ignorer nos interactions passées ?

Cet enlèvement n'était pas notre toute première rencontre, et il en avait conscience, il était donc prévisible de son petit numéro qu'il me toucherait, me blesserait.

Faire une croix sur notre histoire...

Il n'a pas le droit.

Señora RosaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant