Le dernier Vol

Chapitre 3

1 an plus tard

Mes parents m'encadraient comme le faisaient les parents de Vigueur et de Tranchante. Comme le voulait la tradition, nous apprenions à voler à l'âge d'un an. Mais le plus dur, c'était que tous les dragonnets tombaient dans le vide.

– Tu es prêt ? demande Clarté.

- Oui, répondais-Vigueur d'une voie stressée.

- C'est parti ! Continue-t-il avant de sauter dans les aires.

D'abord, Vigueur se lançait. Ses parents étaient à côté de lui, quand il fit quelque pas en arrière avant de courir droit vers le vide. Nous le regardions tomber, à côté de ses parents qui le laissait se débattre avec le vent. Il battait ses ailes de façon régulière comme nous l'avait appris Clarté, malheureusement cela ne suffisait pas pour le stabiliser et il chutait progressivement. Dans une peur soudaine, je lui criai :

- Aller, fait comme Clarté te la dit, tu vas réussir!!!

Il me regardait une seconde avant de commencer à se stabiliser sous les sourires de ses parents. Il finit par remonter tranquillement, tout sourire, en étant félicité par tous les dragons présents.

- Bravo Vigueur pour ton 1ᵉʳ vol, j'espère qu'il t'a plu. Il continue, à ton tour, Tranchante. 

- OK, répondait-elle d'une voie mal assurée. Elle sautait dans le vide sans élan, tombant sans réussir à se stabiliser. La peur nous remplissait tous, nous la regardions tomber. Il ne lui restait plus que 50 mètres avant de tomber dans l'eau, 40 mètres, 30 mètres. Nous avions tous le souffle coupé, même Clarté lançait un regard remplit de peur. Trop de dragonnets mourrait lors de cette épreuve, ma mère m'avait dit que sur les 23 dragonnets nés ses 10 dernières années, sept d'entre eux étaient morts par cela. Heureusement, elle était protégée par ces parents qui pourront la sauver si elle s'approche trop près de l'eau. Il ne restait plus que 20 mètres, 18 mètres, ses parents hésitaient, 15 mètres, 12 mètres. Arrivé à une dizaine de mètres au-dessus de la mer. La peur lui avait complètement rempli son esprit, elle utilisait ses dernières forces pour se stabiliser, des cris parcouraient l'eau sous la douleur et la peur de cette pauvre dragonnette. 8 mètres, 6 mètres, des cris de désespoir parcouraient la mer calme et douce, devant ses parents inquiets qui s'apprêtaient à l'arrêter dans sa chute. 5 mètres, 4 mètres, 3 mètres, on voyait ses parents s'activer, commencent à se placer de façon stratégique pour la récupérer. 2 mètre, ses parents avaient presque réussi. 1 mètre, sous le cri le plus inquiet qu'il soit, elle réussissait à se stabiliser. 

Des soupirs de soulagement s'élevaient dans la foule, la 3ᵉ fille de Nuage et Espoir avait réussi, la 1ʳᵉ sur les trois. À peine quelque seconde plus tard, elle tombait dans la mer, enfin sûr d'avoir survécu malgré les douleurs qui la tiraillaient. Ses parents la récupérèrent, la félicitant, en affichant un sourire d'étendu comme jamais, je ne l'avais vu avant. Lorsqu'elle arrivait, tout le monde la félicitait, mais on voyait que ça lui avait rendu triste de ne pas avoir réussi correctement son vol, à moins que ce ne soit lié à la douleur de ses ailes qui devaient souffrir comme jamais avant.

C'était à mon tour, de réussir, ou de mourir. Jamais avant, la peur de la 1ʳᵉ chute ne m'avaient atteinte, mais depuis ce qui s'était passé avec tranchante...

Ma peur se bousculait dans mon esprit quand ma mère disait inquiète :

- C'est ton tour, tu es prêt.

- Oui, répondais-je, pas sûr de moi.

Je reculais de quelques mètres avant de sauter dans le vide entre mes deux parents. Dans un 1ᵉʳ temps, je fus secoué par le vent, il était très puissant et beaucoup plus ressenti que sur notre terre. J'essayais de reprendre le contrôle, c'était dure, mes parents me criaient que c'était bien, mes ailes battaient très rapidement et elle me fatiguait. Une rafale passait, j'étais désormais à une dizaine de mètres de mes parents. Soudain, j'étais pris de panique, alors dans des battements inespérés, je réussissais à me stabiliser jusqu'à que mes parents retournaient vers moi. Mais, arrivé à mes côtés, je lâchais prise, tombant de quelques mètres, avant de me restabiliser et de commencer à remonter avec mes parents. Durant la montée, j'étais saisi à plusieurs reprises de petites descentes. Mais j'arrivais en haut, acclamé par toute la population, avant de tomber au sol et de me relâcher. Je tombais dans les griffes de mon père, fatigué par ses efforts aussi mental que physique.