DIAVOLO ( dispo en Ebook )

CHAPITRE 4 : Gala meurtrier

TONY

- STRONZO !!!!!

Je ferme les yeux, l'odeur de mon café parvient à mes narines, pendant que j'essaie de fermer mon esprit à ce qui m'entoure. Les meubles sont malmenés dans le bureau du Parrain, qui sous peu, va détruire la baraque je pense ! Je n'avais jamais vu quelqu'un prétendre être calme, avant de laisser son impulsivité exploser comme lui. Elvio est légèrement susceptible, mais n'a pas une mauvaise gestion de la colère comme l'autre taré là !

Alors que j'avale une gorgée de mon breuvage amer, la porte est claquée, puis le voilà dans la cuisine. Fulminant comme jamais. Je l'observe faire, sans rien dire. Il marmonne des trucs en italien, et au vue du ton, je me doute que ce ne sont pas des trucs mignons. Je suis tenté de lui poser la question, savoir ce qui le met de si mauvaise humeur, mais je m'en fous. Donc le silence reste mon meilleur ami.

Quand il se tourne pour sortir, il me remarque enfin. Mon corps entier se fige, au vu des éclairs qui brillent dans ses yeux si uniques. Il s'avance vers moi, et sans crier gare, sa main s'enroule autour de mon cou. Prise par surprise, j'étouffe un cri de stupeur, alors qu'il me fait descendre de mon tabouret, et me plaque contre le mur sans douceur. Une vive douleur s'empare de mon dos, ce qui me fait légèrement grogner. Sa main me maintient fermement, venant m'ôter mon oxygène petit à petit.

- Il commence à me taper sur les nerfs, siffle-t-il froidement.

Non sans déconner ?! Putain, j'avais pas remarqué.

- Mais si je te tue, il comprendra l'étendue de ma rage...

Ma vue devient floue, alors que son emprise se resserre. Je pose ma main sur son poignet, en espérant qu'il me relâche. Je ne respire plus vraiment, et cela commence à m'angoisser.

- Je...veux...pas...mou...rir...

Ma voix s'étrangle, alors qu'il appuie sur ma trachée.

- Et je ne voulais pas d'un putain de traître, siffle-t-il froidement.

Je secoue négativement la tête, espérant qu'il ait un élan de lucidité, et qu'il me relâche. Mais les minutes défilent, sans qu'il ne desserre son emprise. Ma vue devient plus sombre, l'air ne me parvient plus, et mes paupières s'alourdissent.

- Il est en ville pour un gala, peut-être que-

Jacopo s'arrête net, quand il entre dans la cuisine en nous voyant. Le Parrain me relâche immédiatement, me faisant lourdement tomber au sol. Je tousse tout ce que je peux, respire de grandes bouffées, tout en me massant le cou. Les larmes aux yeux, je tente de récupérer mon sang froid. De son côté, le Parrain quitte la pièce sans me regarder, ni même se retourner. Jacopo lui, reste un instant avec moi, à une certaine distance. Quand je me remets enfin debout, il inspire profondément avant de quitter la pièce à son tour.

Une fois près de l'îlot central, je pousse un profond soupir. Sans attendre trop longtemps, je les suis. Il faut que je sois mise au courant, parce que je vais virer folle. Une fois proche de la porte du bureau, je m'adosse à l'encadrement, et pose mon regard sur le Parrain qui s'assoit dans son fauteuil. Lorsqu'il redresse la tête, nos regards entrent en collision, mais rien de trop long. Jacopo me désigne un fauteuil, où je finis par prendre place, sans ciller.

- Ok, ce soir, l'un des Parrain de la Mafia de New York propose un petit gala, commence Jacopo. Bon on sait, on va serrer des mains, menacer certains, mais surtout faire très bonne figure.

Nicolosi lève les yeux au ciel, avant de s'enfoncer dans son fauteuil, pour écouter. De mon côté, je me demande si parfois, ils n'ont pas peur d'être trop exposé en faisant ça.