Dur dur d'être bébé (Adrien)

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Note de l'auteur : Avant de commencer, je voudrais préciser deux choses. La première concerne les dates. J'ai pris le parti que l'histoire de Miraculous dans la série commence en septembre 2015 et fini en saison 5 en juin 2016, la raison est simple c'est l'année ou le dessin animé a été diffusé pour la première fois. Ce détail est important, car il y aura de nombreux retours en arrières racontant un évènement ayant eu lieu dans le passé. Les plus perspicaces pourront comprendre certaine chose en consultant les dates.

New York Presbyterian Lower Manhattan Hospital, 19 octobre 1997.

Adrien, séquestré dans sa chambre, pleurait en maudissant son père. Hanté par les cauchemars et les doutes résultant de l'affrontement avec son père qui s'était fait akumatiser une énième fois, il avait rendu son Miraculous. Même s'il pensait avoir agi au mieux, il s'en voulait d'avoir ainsi abandonné sa Lady. D'autant qu'elle n'était pas la seule qu'il avait abandonnée, il avait laissé tomber ses amis et surtout Marinette en ne s'opposant pas à son père.

Le fait que cela n'aurait sûrement rien changé même s'il y était parvenu, puisque son père n'était guère le genre d'homme à écouter ceux qui contredisaient ses décisions, ne changeait rien à l'affaire. Il maudissait cette part de lui si prompte à se soumettre à l'autorité paternelle. Il considérait cela comme une faiblesse dans son caractère qu'il répugnait. Il ne comprenait pas cette impuissance qui, en dépit de ses résolutions, l'obligeait à se taire et à obéir.

Il avait pensé un temps avoir changé après tout ce qu'il avait vécu en tant que héros de Paris et grâce au soutien de Marinette et de ses amis. Et pourtant, tout cela l'avait mené là, à pleurer et à se refaire en boucle tout ce qu'il aurait dû dire et faire lors des multiples occasions qu'il avait eues de dire ce qu'il avait sur le cœur à son père.

Pourquoi évitait-il toujours le conflit et se montrait-il à ce point consensuel ? Son père avait beau être un pervers narcissique, lui dire sans filtre ce qu'il pensait et à quel point il souffrait de sa situation aurait été libérateur même s'il ne l'avait pas écouté. Au lieu de cela, il était toujours prompt à se jeter sur la moindre marque de bonne volonté.

Lorsque son père avait consenti à reconnaître avoir été négligeant en ne remarquant pas qu'il n'aimait plus être mannequin, il n'avait pas poussé le débat plus loin. Il s'était contenté de cette reconnaissance minable de ses souffrances. Il aurait dû lui dire que le mannequinat était bien la moindre de ses déficiences en tant que père. Il aurait pu lui parler de la douleur de son absence, de ses dîners solitaires, des attentes démesurées qu'il faisait peser sur ses épaules, de son intransigeance ou encore du manque de liberté et de l'isolement auxquels il le contraignait.

Mais il n'avait rien dit de tout cela parce qu'il était faible et dépourvu de toute force de caractère. Ah, il était beau le héros de Paris. C'est clair que c'était plus facile quand on portait un masque et qu'on avait des superpouvoirs, mais sans les pouvoirs, il ne valait pas tripette.

Il se sentait comme une merde.

Soudain, il remarqua une présence. Quelqu'un était entré dans la pièce et cela le fit sortir de son auto-apitoiement. Mais ce qu'il vit le sidéra. Dans un premier temps, il remarqua le changement de décor. Il n'était clairement plus dans la pièce aseptisée où on l'avait enfermé. La seconde chose était que la personne qui était entrée était une géante vêtue d'un costume blanc. Et par grande, il ne voulait pas dire grande dans les normes humaines, genre deux mètres. La femme devait mesurer quatre ou cinq mètres.

Quand elle se pencha pour le saisir, il comprit son erreur. Il leva ses mains par réflexe pour se protéger, c'est alors qu'il comprit. Son sens des proportions était faussé, ce n'était pas la femme vêtue de blanc qui était démesurément grande, c'était lui qui était affreusement petit. Ses mains qu'il avait levées dans un mouvement de défense étaient les mains d'un nouveau-né. Il tenta de parler, mais sa gorge n'émit qu'un babillement incompréhensible.

L'effet papillonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant