Paris, 18 juin 2016
Le garçon venu en chantant refusait de répondre à ses questions. Il se rendit soudain compte qu'il avait toujours l'anneau des Graham de Vanilly, il avait donc essayé de le contraindre comme il l'avait fait depuis des mois.
Le jeune garçon tourna dans sa direction un regard amusé par la réaction du styliste en constatant son échec. Il lui demanda alors :
« Je ne vois pas ce qui justifie ce qualificatif. Le Gabriel Grassette qui m'a élevé dans ce monde n'avait rien de commun avec Monsieur Agreste en dehors de son apparence, bien évidemment. Et pour ce qui est de l'Adrien de l'autre monde, vous l'avez traité comme une merde, le privant de toute liberté, ne lui témoignant qu'indifférence et en l'accablant avec vos attentes déraisonnables. »
« Tout ce que j'ai fait, c'était pour lui. »
« Non, ça c'est juste votre alibi. Une excuse que vous utilisez pour justifier l'horreur de vos actions afin de vous faire passer pour ce que vous n'êtes pas et manipuler votre entourage. À savoir, un homme accablé de chagrins prêt à détruire le monde pour obtenir ce qu'il veut. Sauf que la réalité est encore plus sombre. La vérité, c'est que la seule personne qui compte pour Gabriel Agreste, c'est Gabriel Agreste et personne d'autre. »
Il se pencha vers son oreille et lui susurra :
« Vous ne ressentez rien. Vous n'aimez personne. Ni Adrien, ni Nathalie, ni même votre mère. »
Comme d'habitude, lorsqu'on le provoquait, Gabriel ressentit une vague d'indignation le submerger. Il s'efforça cependant de la contenir compte tenu de sa situation. Mieux valait rester calme et pragmatique. Si cet Adrien était aussi naïf que son alter ego, il ne serait pas compliqué de l'attendrir.
Il poussa donc une profonde inspiration et, quand il parla, ce fut d'une voix presque calme :
« J'ai fait de nombreuses choses ignobles dans l'autre monde, concéda Gabriel, mais je pense que vous diabolisez. Il y a deux choses qui clochent dans ton raisonnement. D'abord, ma femme a sacrifié sa vie pour mettre au monde notre fils. Ce n'était pas un choix raisonnable, mais notre désir – surtout le sien – était tellement fort que j'ai accepté de la laisser utiliser le Miraculous. C'était peut-être une erreur et un acte égoïste, mais cela n'en restait pas moins un acte d'amour, car je savais que je risquais de la perdre. Ensuite, si j'ai fait tant de mal, c'était pour ressusciter ma femme. »
« Si vous l'aimiez tant que ça, vous ne lui auriez jamais laissé utiliser le Miraculous du Paon », fit remarquer le garçon qui avait les traits de son fils mais qui était beaucoup plus contrariant.
« Ce n'était pas un choix raisonnable, mais la vie n'est pas si simple. Ne pas pouvoir avoir d'enfant minait le moral d'Emilie. Je la voyais chaque jour sombrer un peu plus dans la dépression, alors à un moment, j'ai craqué. Nous avons pris le risque en nous disant que l'on aurait une décennie pour trouver une solution. »
Si Gabriel pensait, un instant plus tôt, qu'il allait être facile d'amener cette version alternative de son fils à compatir à son malheur, il fut déçu. Une expression qu'il n'avait jamais vue sur le visage d'Adrien apparut. Un sourire plein de cynisme.
« Belle explication. Mais si vous l'aimiez tant que ça, alors vous auriez dû faire passer sa vie avant la vôtre et donc payer le prix du cadeau que vous lui aviez fait. Pourquoi n'est-ce pas vous qui avez utilisé le Miraculous du Paon comme l'a fait le père de Félix ? Vous seriez mort, bien sûr, mais Emilie aurait survécu. Cela nous ramène à ce que je disais plus tôt, vous n'aimez personne d'autre plus que votre petite personne. Vous êtes un pervers narcissique. »
Ainsi confronté à ses propres contradictions, Gabriel Agreste s'était jeté sur le garçon. Celui-ci, avec une vitesse étonnante, fit un pas de côté, esquiva la charge et saisit le poignet du styliste qui fit un soleil avant de se retrouver face contre terre. Le garçon lui enfila un collier.
« Approchez à moins d'un mètre de l'ascenseur et vous recevrez une décharge électrique qui vous assommera. Essayez de l'enlever et il explosera. »
« Comment osez-vous ? » s'indigna Gabriel. « Ce n'est ni plus ni moins que de la torture, vous ne respectez même pas les droits de l'homme. »
« Alors primo : les droits de l'homme et par extension ceux des femmes et des enfants n'existent pas dans ce monde. Secundo : vous êtes plutôt mal placé pour nous faire ce genre de reproche. Je pense me souvenir que vous ne vous priviez pas d'utiliser l'amok de votre fils pour un oui ou pour un non. Ah. Au fait, vous voulez savoir pourquoi votre anneau ne fonctionne pas ? »
Il laissa passer un moment de silence pour voir l'expression de Gabriel. Visiblement, la réponse à cette question l'intriguait, mais il ne dit rien.
« Tout simplement parce que je ne suis pas le fruit de la magie des Miraculous, mais celui de la science. Je suis un bébé éprouvette. Ici, plutôt que d'avoir recours au pouvoir de bijoux magiques, vous avez opté pour l'insémination artificielle. Je me demande pourquoi Emilie a risqué sa vie alors que cette solution existait. »
Gabriel resta silencieux. Adrien, constatant que la conversation était close, haussa les épaules.
« Gardez vos secrets pour l'instant, nous apprendrons la vérité d'une manière ou d'une autre. Peut-être que la prochaine fois, je reviendrai avec du penthotal ou un Akumatisé qui aura le pouvoir de vous faire cracher la vérité sur vos crimes. »
La mine horrifiée de Gabriel fut très satisfaisante pour le jeune homme. Sur ce, il tourna les talons et sens alla.
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L'effet papillon
FanfictionEt si Marinette lors de la bataille finale, n'avait pas rejeté la proposition de Gabriel de faire un voeu parfait. Ce vœu faire que le Miraculous du Paon n'est jamais été endommagé. Le prix? Que le Miraculous du papillon le soit à sa place. Ainsi...