Marinette découvre son nouveau monde

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Paris, 48 rue Caulaincourt, boulangerie pâtisserie Dupain-Cheng, 18 juin 2016.

Marinette se retrouva dans sa chambre après que le vœu fut accompli. Elle se demanda comment elle avait pu passer du sous-sol des Agreste à sa chambre. Puis, elle se dit que c'était sans doute la conséquence du vœu. Dans un monde où le Miraculous du Paon n'avait pas été détruit, Emilie Agreste n'était pas morte et tout ce qui avait motivé la velléité agressive de Gabriel n'avait jamais existé.

Logiquement, cela impliquait que Papillon n'avait jamais existé dans cette temporalité, mais aussi qu'il n'y avait jamais eu de Ladybug et de Chat Noir et, sans doute, au grand dam de la jeune fille, Adrien n'avait jamais intégré le collège.

Bref, elle allait devoir le reconquérir. Elle espérait que son père tiendrait sa promesse de favoriser leur rapprochement, mais elle n'y comptait pas plus que ça. L'important, c'était Adrien. Qu'il n'ait pas perdu sa mère.

Marinette avait beau se montrer candide sous bien des aspects, elle n'en était pas pour autant naïve au point de compter sur la parole de Gabriel Agreste. Elle s'était tout de même préparée au pire et à faire des efforts pour regagner son amour. Eh oui, cela s'annonçait compliqué.

Elle remarqua que sa chambre avait changé. Les couleurs des murs étaient sombres, la décoration de sa chambre avait toujours reflété son état d'esprit. Sauf que là, tout était gris et noir. Non qu'elle ait quoi que ce soit contre le gris et le noir, bien utilisés, cela pouvait donner des choses plus qu'intéressantes. Sauf que là, on ne pouvait douter de la profonde dépression de la propriétaire du lieu. En un mot comme en cent, cela n'annonçait rien de bon sur les dispositions psychologiques de celle qu'elle était dans cette temporalité. Bordel, était-elle Mercredi Adams dans cette réalité ?

Ah, un rayon d'espoir dans toute cette morosité, il y avait des photos d'un beau blond dans sa chambre, sauf que ce n'était pas Adrien. C'était un garçon de deux ou trois ans plus âgé qu'elle. Les photos n'étaient pas issues de magazines, mais de la vie de tous les jours. Par contre, à sa grande affliction, elle ne put que remarquer que son espace couture avait disparu.

Pragmatique, Marinette se dit qu'il valait mieux acquérir le plus d'informations possible sur son nouvel environnement. Elle se jeta donc sur son ordinateur et elle fut abasourdie par ce qu'elle y trouva. Dans un premier temps, la jeune fille n'y crut pas, il devait s'agir de trolls ou de quelque excentrique de l'internet. Elle savait à quel point les gens pouvaient être cons. Qui était-elle pour reprocher ce genre d'écart ? N'avait-elle pas un compte TikTok ?

Sauf qu'en recoupant plusieurs sites, elle réalisa que c'était la triste réalité. Le monde que le vœu avait créé était un monde où seules les femmes de milieux aisés avaient droit de vote. Les hommes n'étaient pas exempts de ce genre de discrimination puisque selon votre milieu social la valeur de votre voix n'avait pas la même importance.

Déjà, pour avoir le droit de vote dans ce monde de dégénérés, il fallait être propriétaire de son logement, ce qui excluait plus de la moitié de la gent masculine. De plus, selon votre rang social, la valeur de votre vote variait. Plus vos revenus étaient élevés, plus votre vote avait de l'importance. Le vote d'une personne aisée valait deux votes d'une personne vivant dans une certaine précarité en dépit du fait qu'elle possède un immeuble. Quant aux notables et aux nantis, leur vote valait dix fois celui d'une personne aisée et vingt fois celui d'une personne qui avait des fins de mois difficiles.

Les contraintes ne s'arrêtaient pas là, hélas. Il y avait bien des lois liberticides qui restreignaient la liberté. Par exemple, il y avait des couvre-feux. Passé 22 heures, toute personne pouvait se voir infliger trois jours de prison. Une personne reconnue comme homosexuelle était envoyée en camp de redressement pour plusieurs années. La plupart des héros de son monde étaient traqués ou avaient été envoyés dans des camps d'isolement parce qu'ils étaient des mutants.

L'effet papillonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant