Nora ne croit pas en l'amour et pourtant, elle en a fait son métier en devenant wedding planner. Un nouveau contrat la replonge dans le passé lorsqu'une amie du collège qu'elle n'a pas revu depuis des années, fait appel à ses services pour s'occuper...
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1 an plus tard
Mes doigts tremblent sur la feuille contenant mes vœux sans savoir si je vais réussir à les prononcer quand le moment sera venu. Dire que je suis angoissée serait un doux euphémisme. J'en ai organisé un tas de mariages et pas des plus simples, mais ce n'est pas du tout la même chose quand il s'agit du sien. L'enjeu est plus grand, les doutes plus intenses et le stress, vertigineux.
– Bon sang... ça ne va pas le faire... ça ne va pas le faire...
Voilà que je me parle à moi-même en faisant des pas inutiles dans l'espoir vain de calmer mon anxiété plus l'heure approche. La porte de la pièce où je me trouve s'ouvre pour laisser apparaître mon amie qui m'accorde un sourire radieux dans le but de me détendre, mais ça ne fonctionne pas. Elle m'incite à m'asseoir sur le lit et prend mes mains dans les siennes.
– Nora, détends-toi. Tu ne vas pas à l'abattoir, tu vas juste te marier, plaisante Emily.
– Je ne sais pas si c'est moins pire que l'abattoir...bougonné-je en peinant à reprendre mon souffle.
– De quoi t'as peur au juste ?
– Que ça se passe mal.
– Et pourquoi tu veux que ça se passe mal, hein ?
– Tu veux que je te rappelle ce qui s'est passé, il y a trois ans ?
– Pas besoin, j'étais présente et je n'oublierai jamais la honte planétaire que j'ai ressentie sur le coup, ricane-t-elle, mais c'est du passé et tu ferais bien d'oublier, toi aussi.
– Je ne pourrais pas m'en remettre, s'il m'abandonne devant l'autel... je... j'ai...
Ma phrase reste en suspens, je suis une telle boule de nerfs que je détraque tout mon corps, la preuve, je ne parviens plus à respirer. Emily m'aide à m'allonger en faisant des petits exercices de respiration avant de m'apporter un verre d'eau en me disant que ça me fera du bien. À quel moment, ça pourrait me faire du bien ? Ça n'a aucun contrôle sur les événements. Je le bois quand même et pouffe nerveusement en nous regardant à tour de rôle. Nous n'avons pas meilleure allure, l'une et l'autre. À l'origine, je devais m'occuper de notre mariage, j'avais même commencé par faire les préparatifs, mais un cadeau de taille m'a contraint à voir mes projets s'achever dans l'œuf. Une petite chose imprévue, mais qui prend énormément de place. Déjà, parce qu'elle appuie sur ma vessie constamment, de jour comme de nuit et ensuite, parce que j'ai des sautes d'humeur aussi diverses qu'une personne souffrant de bipolarité. Pourtant, je suis juste enceinte. Ça nous est tombé dessus sans l'avoir prévu, quand j'ai annoncé ma grossesse à Andrel, il était fou de joie. Je l'ai vu en pleurer sous le coup de l'émotion et même si j'ai flippé, je savais que son soutien m'apporterait la force nécessaire pour construire cette nouvelle aventure qui nous attendait, à trois.
En apprenant ma grossesse, mon fiancé a aussitôt voulu que je délègue pour pouvoir me ménager, car moi et le petit-être que je porte, sommes sa priorité. J'ai donc été contrainte de passer le relais à une autre wedding planner, autant dire que je n'ai pas l'habitude de laisser les autres faire pour moi.
