Chapitre 6 {Nora} Pour oublier

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17 janvier 2024

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17 janvier 2024

Ça ne fait même pas deux jours qu'Emily est rentrée, qu'elle commence déjà à me rendre chèvre. Un coup, elle veut se marier dans un château, l'instant d'après sur un yacht, puis l'instant d'encore après, elle veut se marier sur la plage. J'ai pourtant l'habitude des mariées indécises sur ce qu'elles souhaitent pour leur mariage, mais à ce point c'est une grande première.

Il m'a fallu faire ce que je sais faire de mieux  : garder mon sang-froid pour intégrer une partie de chacune de ses envies, car après tout, je suis là pour faire en sorte que lors de ce jour si spécial tout lui plaise et je ne compte pas échouer dans ma mission. Andrel, lui, est plutôt du genre discret. Je crois qu'il n'ose pas vraiment s'interposer face aux envies de sa fiancée et qu'il la laisse prendre les décisions, c'est bien pratique.

Je n'ai rien contre lui, c'était même plutôt sympa de dîner avec lui l'autre soir, mais concernant l'organisation de leur mariage, Emily est plus loquace que lui. Notant toutes les idées qu'elle ajoute à sa liste sans fin, sur mon carnet, je fais quelques recherches sur mon smartphone avant de relever les yeux, alerté par des cris joyeux.

Assise depuis un banc, avec une vue imprenable sur la mer, j'observe des enfants en train de faire courir un chien en lui envoyant un bâton au loin. Les parents veillent au grain, amusé par la situation si simple et pourtant, pleine de bonnes ondes. Comme dirait ma thérapeute «  malgré les terribles épreuves que la vie nous impose, nous devons toujours réussir à voir le positif pour profiter des choses simples qui sont parfois les plus réconfortantes.  »

Elle a raison.

Du moins, j'essaie de me convaincre que c'est le cas parce que je suis incapable de réussir à avoir la même vision de la vie. Certaines épreuves nous prennent bien trop de la force que nous avons et il est parfois impossible de se projeter plus loin que l'instant présent, même en essayant de toutes nos tripes. Pourtant, là, quand je regarde ces enfants qui s'amusent avec ce chien, un sourire étire ma bouche et une petite accélération de mon rythme cardiaque a lieu dans ma poitrine parce que je ne peux nier que c'est apaisant à voir.

L'innocence d'un enfant qui vit encore dans un monde où le pire qui puisse arriver, c'est que le Père Noël ne lui apporte pas le cadeau qu'il avait mis sur sa liste, le 25 décembre.

La plage est bondée en cette mi-janvier. Il faut dire que les températures plus que correctes, doivent donner envie aux habitants, mais surtout aux touristes, d'abandonner quelques jours, leur quotidien maussade pour prendre une grande bouffée d'air frais. C'est ce que je fais, respirant à pleins poumons en fermant les yeux.

C'est une véritable opportunité pour moi d'être ici, Marbella est un endroit qu'on a envie de découvrir parcelle par parcelle comme si nous étions des pirates à la recherche d'un trésor. Tout à l'air si beau, ici. Si agréable. C'est comme si la mauvaise humeur ou la tristesse n'avait pas sa place dans cet environnement, car depuis que je suis ici, je n'ai jamais ressenti de choses négatives. La seule qui n'est pas capable de lâcher prise, c'est sans doute moi.

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