𝑿𝑰𝑰𝑰.❧ 𝑺𝑪𝑶𝑻𝑻

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🎶 𝑪𝒉𝒂𝒓𝒍𝒊 𝒙𝒄𝒙 - 𝑰 𝒎𝒊𝒈𝒉𝒕 𝒔𝒂𝒚 𝒔𝒐𝒎𝒆𝒕𝒉𝒊𝒏𝒈 𝒔𝒕𝒖𝒑𝒊𝒅 🎶

Je me baladais dans le centre-ville après un appel d'environ trois heures avec Zacharia, priant pour que l'on ne me confonde pas avec un homme qui vient tout juste de s'échapper de l'asile le plus proche.

Avec la mine que j'ai, ce ne serait pas étonnant.

Je n'ai pas dormi de la nuit, trop préoccupé par les paroles que Starya m'avait crachées au visage la veille. Malgré la migraine qui ne cesse de me marteler la boîte crânienne depuis des heures, je n'ai pu m'empêcher de pénétrer dans cette immense baptiste lorsque j'ai vu la voiture de mon meilleur ami garer devant. Après de nombreuses minutes à me battre avec la réceptionniste pour qu'elle me laisse monter, Starya a fini par descendre, le visage froid et fermé.

Elle se dirige à présent vers la BMW noire de son frère alors que ses talons claquent sur le sol en marbre de ce bâtiment luxueux.

Rattrape là et dit lui quelque chose, n'importe quoi.

Tu lui as déjà fait assez de mal comme ça, laisse-la tranquille.

Tu sais que tu ne peux pas rester loin d'elle longtemps.

Je la suis avant de lui prendre les clefs des mains et d'ouvrir la voiture à distance. C'est égoïste de vouloir rester auprès d'elle malgré tout, mais je ne peux pas me résoudre à la laisser se noyer un peu plus dans le gouffre de malheur dans lequel elle se trouve.

– Rends-moi ça.

Je lui rends les clefs (qui ne sont d'ailleurs pas les siennes) avant de lui ouvrir la portière qui mène vers le siège passager, sans prendre la peine de lui répondre. Elle s'engouffre dans la voiture avant de s'asseoir face au volant, les pieds sur les pédales, puis elle met le contact et démarre en direction de chez moi.

– K.A.G en a après ton père parce qu'il travaillait avec eux et qu'il les a trahis, commence-t-elle après avoir pris une grande inspiration.

Elle était simplement venue prendre des informations auprès de Chris, bien évidemment.

– Mon père vient d'arriver à Chicago, je vais devoir aller le voir dans la journée. Neil et ses hommes l'ont rapatrié depuis quelques heures.

Elle ne me répond pas, trop occupée à fixer l'horizon tout en faisant exprès de m'ignorer.

– On peut parler ? Je lui demande d'une voix déterminée, brisant donc le silence qui s'est installé au sein de la voiture.

– On n'a plus rien à se dire, Scott, crois-moi.

– Gare-toi sur le côté, s'il te plaît.

À ma grande surprise, elle s'exécute et la voiture prend place près du trottoir. Mon ton est plus froid que je ne l'aurais voulu, mais tout ce que je souhaite est qu'elle m'explique comment je suis censé obtenir sa grâce.

– Qu'est-ce que je peux faire pour que tu me pardonnes un jour, Starya ?

– Sortir de cette foutue caisse, me répond-elle avec tout le dédain du monde.

Elle ne m'adresse pas un seul regard et continue à fixer un point invisible droit devant elle, les bras croisés sur sa poitrine. Sa jambe tressaute frénétiquement alors que son visage reste stoïque et impassible telle une poupée de cire.

– Alors quoi ? On s'ignore jusqu'à la fin de nos jours tout en restant omniprésent dans la vie de l'autre ?

– Tu n'es pas omniprésent dans ma vie, Scott, je pense que tu te surestimes énormément. Reste à ta place.

– Bien, je dis en riant de manière faussement amusée. Sauf que ma place est à tes côtés. Starya, alors dis-moi comment est-ce qu'on est censé procéder ? Comment est-ce qu'on fait pour que ça s'arrange ?

– Qui t'as dit que j'avais envie que ça s'arrange ?

– Regarde-moi dans les yeux et dis-moi que tu ne veux pas que ça s'arrange, jure-moi que tu n'en as pas envie. Dis-moi que tu n'as pas envie que tout redevienne comme il y a quatre ans, Starya !

J'ai légèrement élevé la voix et je le regrette instantanément. Des larmes ruissellent le long de ses joues et soudainement, je suis transporté quelques années en arrière, lorsque cette inconnue affreusement belle qui s'était évanouie dans la neige en plein hiver m'ouvrait son cœur en balbutiant et en pleurant sans pouvoir s'arrêter. Je rêvais de l'embrasser, mais je la connaissais à peine et ce n'était sûrement pas le moment. Je ne peux la lâcher du regard, absorbée par la tristesse qui se dépeint sur son visage et qui est certainement due à ma venue dans sa vie. Chaque larme qu'elle verse brise mon cœur un peu plus, chacun de ses soupirs me rappelle que je suis coupable de ses maux.

– Je peux ? Je demande doucement en approchant mes pouces de son visage.

Elle hoche lentement la tête pour me donner son approbation et je me permets donc de saisir son visage avec mes mains avant de passer mes pouces sur ses joues pour essuyer les larmes qui y coulent. La culpabilité ne cesse de grandir en moi lorsque j'aperçois son visage de nature si souriant se noyer sous un torrent de larmes. Tout allait bien avant qu'elle ne me rencontre, alors je ferais en sorte que sa vie soit encore meilleure maintenant que j'en fais partie.

HEART FIGHTING [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant