Recueil d'OS Naruto

Puppets 2

Debout à l'entrée du village, Kiba regardait Kankurou s'en aller. Il était planté là depuis un moment déjà ; suffisamment en tout cas pour ne plus pouvoir distinguer l'autre ninja de la marionnette qu'il portait sur le dos.

Comme si... comme s'il attendait que Kankurou se retourne une dernière fois.

Son odeur était encore sur lui. Kiba inspira un grand coup et s'étouffa presque lorsque celles des ninjas passant à côté de lui à cet instant — mélange de châtaigne et d'herbes médicinales — emplit ses narines à la place de la douce effluve boisée à laquelle il s'attendait.

Un rire à sa droite lui fit tourner la tête vers les deux chuunins postés à l'entrée, qu'il n'avait pas salués (ni même remarqués) en arrivant. Il leur fit un signe de tête sans réussir à écarter la pensée qu'ils avaient assisté à toute la scène, et donc été témoins du temps qu'il venait de passer à observer la silhouette de Kankurou rétrécir au loin.

Une série d'aboiements retentit et Kiba fit volte-face, juste à temps pour attraper Akamaru dans ses bras et éviter de tomber à la renverse sous le poids de l'animal. "Et bah, tu m'as l'air d'aller bien mieux, mon vieux !"

Son museau humide fourré dans le coup de Kiba, Akamaru jeta plusieurs coups d'œil en direction du chemin en poussant de petits gémissements. Kiba ajusta sa prise sous lui. Je sais, il ne t'a pas dit au revoir...

× ×

"Tu n'en prends pas d'autre ?"

Kiba sortit de sa torpeur et leva la tête vers Hana, qui affichait un large sourire. Une petite coupure, récoltée lors de sa dernière mission avec les frères Haimaru, barrait son front. "Maman en a préparé une quarantaine avant de partir, j'espère que tu n'en as pas déjà marre." Kiba ne répondit pas, attrapant deux gyozas entre ses baguettes. Il avait passé la journée à s'occuper d'Akamaru, et malgré ça, impossible de s'enlever Kankurou de la tête. Ce matin encore, à chaque fois qu'il pensait à lui un sourire idiot venait immanquablement se plaquer sur son visage ; mais étrangement, depuis que lui et sa sœur s'étaient mis à table, il ne ressentait plus que de l'insatisfaction.

Est-ce que j'aurais dû tenter quelque chose de plus ? Kiba mordilla distraitement le coin d'un raviolis.

× ×

"Tu étais pressé, ce matin. Tu allais voir quelqu'un ?" Pour la deuxième fois de la soirée, la voix d'Hana coupa court à ses ruminations. "Mmh ?" Hana haussa les sourcils, comme pour l'encourager à parler. "Moui, oui, j'étais avec Kankurou", marmonna-t-il avant de reprendre une bouchée. "Le ninja de Suna, tu sais ?" poursuivit Kiba, un peu plus enthousiaste qu'il ne l'aurait voulu.

"Je sais, oui. Tu en parlais avant-hier..." répondit Hana en riant. Un éclat malicieux apparut dans ses yeux lorsqu'elle continua d'un air innocent, penchée au-dessus son assiette : "Et alors ?"

"Et alors quoi ?" questionna Kiba, pas vraiment sûr de savoir où elle voulait en venir. "Ça avance ?" Le plus jeune plissa les yeux sans répondre tandis que le rire d'Hana emplissait la salle.

× ×

Le beau temps qui les avait accompagnés ces derniers jours avait laissé place à des nuages sombres. Il avait commencé à pleuvoir en fin de soirée, peu après la fin du dîner, et Hana s'était plaint de devoir faire leur toilette aux plus jeunes occupants du chenil le lendemain, qui sauteraient probablement sur l'occasion pour sortir gambader dans le jardin et se rouler dans l'herbe mouillée. Kiba remonta dans sa chambre une fois la vaisselle terminée, pressé de s'enrouler dans ses couvertures.

× ×

Allongé sur le dos, au chaud sous des couches de tissus épais, il écoutait le vent se lever. Dehors, près de la palissade délimitant leurs quartiers, les branches d'un néflier ployaient souplement sous les trombes d'eau qui s'abattaient sur elles. Kiba ferma les yeux, priant pour que Kankurou soit allé suffisamment vite et ait pu éviter la tempête.