Swip

@roméo

Roméo
24 ans
Poisson
Lille
Bisexuel
STAPS
1m89
Sport, bar, voyage
Fumeur

Ça n'avait pas marché avec Lisa, on était finalement trop différents. C'était okay chacun de notre côté. Le date était cool, mais ça s'arrêtait là. Il m'avait fallu un mois pour retrouver quelqu'un. J'avais profité de mon célibat pendant ce mois, non pas pour coucher à droite, à gauche, mais pour me concentrer sur moi-même.

Après seulement trois jours de discussions, j'avais décidé d'aller voir Gaël. Le feeling passait bien, alors je n'avais pas eu le besoin d'attendre plus longtemps pour le voir. D'après ma meilleure amie, tout allait plus vite entre deux garçons et j'avais l'impression qu'elle avait raison.

Gaël était bisexuel comme moi, mais disait préférer les garçons. Il avait était en couple avec une seule fille et trois garçons. Ça m'arrangeait dans le fond, parce que j'avais l'habitude de tomber sur des mecs qui se cherchaient encore et qui n'étaient pas totalement ouvert aux deux sexes. Moi, j'aimais tout, autant les filles, que les garçons, pas de préférence.

Gaël avait proposé un cinéma, mais je trouvais ça ennuyant pour un premier date. L'idée de ne pas se parler pendant deux heures me déplaisait. Le but était quand même de discuter et d'apprendre à connaître la personne. Après le cinéma, il avait proposé le bar, mais je n'étais pas trop partant. Je n'étais pas très bar. Alors oui, je passais sûrement pour quelqu'un de compliqué à ses yeux. Mais c'était après sa proposition de pic-nique, que cette impression avait changé. J'aimais beaucoup l'idée.

Il m'attendait à la citadelle. Le parc était ensoleillé, tout indiquait que j'allais passer une bonne journée. Il avait sorti la nappe rouge à carreaux, comme dans les films. C'était trop chou. Il avait même ramené le fameux panier en osier. Du fromage, du saucisson, des chips, des tomates cerises et des brownies en dessert étaient posés sur la nappe.

Gaël avait commencé par me servir un verre de jus de pomme. Il m'avait dit que si tout se passait bien, il ouvrirait la bouteille de vin blanc pour l'occasion. Et tout s'était passé bien, alors il avait débouchonné la bouteille. Le bouchon avait même volé plus loin dans l'herbe. Ça nous avait fait rire.

– T'es beau quand tu ris.

J'avais rougi à cause de sa remarque.

On avait bu un verre de vin blanc dans de belles coupes en cristal. C'était assez particulier. L'ambiance était encore plus détendue qu'au début. C'était un sacré date. J'espérais qu'il passait un aussi agréable moment que moi. Mais je n'en doutais pas.

– J'ai envie de t'embrasser, Roméo.

J'avais failli m'étouffer. Ma gorgée de vin blanc était passée de travers à cause de l'émotion et des papillons dans le ventre. Ces petits sournois m'avaient bousillé l'estomac. J'aimais vraiment bien Gaël, j'avais conscience que j'étais capable de l'aimer et même tomber amoureux de lui. J'allais peut-être un peu trop vite, alors je ne lui faisais rien ressentir.

– Moi aussi...

– Mais je vais attendre le deuxième verre.

J'étais d'accord avec lui et il avait attrapé la bouteille pour nous servir un deuxième verre de vin. On avait ensuite trinqué.

– À notre futur baiser alors.

Il m'avait fait rire.

– À notre futur baiser.

Et on avait bu une gorgée.

– Je t'avoue que c'est le vin le moins cher que j'ai trouvé à Auchan.

– C'est le geste qui compte.

On avait tout mangé, pourtant on avait encore faim tout les deux. Après trois heures passées ensemble et une bouteille de vin vidée, Gaël m'avait invité à manger une pizza. Il m'avait ramené dans son restaurant italien préféré. J'avais choisi une Margarita et lui une reine. Évidemment, on avait mangé dans la pizza de l'un et de l'autre, comme si on se connaissait depuis des années.

Une cigarette avait été consumée et une deuxième. C'était l'occasion de se lâcher un peu.
On avait fini par aller au tabac du coin pour s'acheter un nouveau paquet de cigarettes. Gaël et moi fumions d'ailleurs les mêmes clopes.

Et puis une fois sortie du tabac, c'était arrivé.

– Je suis désolé Roméo... mais je vais repartir...

Mon cœur s'était brisé. Je n'arrivais pas à y croire. On avait pourtant passé des heures incroyables ensemble. Je n'avais pas eu autant d'alchimie avec quelqu'un depuis des années. Mais visiblement, j'étais le seul à ressentir ça.

– Mais avec toi.

J'étais en apnée. C'était l'ascenseur émotionnel. Mon cœur s'était soudainement remis à battre.

– Je crois que c'est le moment qu'on s'embrasse. Notre deuxième verre de vin est fini depuis longtemps.

– Je pense aussi que c'est le moment.

Gaël avait souri.

Et c'était comme ça qu'on s'était mis en couple lui et moi. Un an et demi de pur bonheur, alors que je n'y croyais plus. Gaël était celui que j'attendais depuis des millénaires. Il avait réparé mon cœur et mes peurs. Je n'avais jamais aimé autant quelqu'un et je savais que je pouvais lui faire confiance.

Gaël était mon tout.