@henri

29 2 0
                                    

Henri
23 ans
Taureau
Seclin
Hétéro
1m80
Études d'ingénieur
Dessin, cinéma
Non fumeur


C'était un samedi soir. Je devais date Paola, grande brune aux yeux verts, très intelligente, mais avec un fort caractère. C'était le genre de fille que j'aimais. Les filles sans personnalité et sans histoire ne m'intéressaient pas plus que ça. Jeanne, mon dernier coup d'un soir était ce genre de nana. C'était la raison de notre seule et unique rencontre. Jeanne était l'histoire d'un soir, alors que Paola était l'histoire d'une vie. C'était la fille qu'on voulait à ses côtés. Je me projetais avec elle.

J'avais été plusieurs fois en couple dans le passé et Paola correspondait à mon style de petite-amie. Rien n'était dépaysant avec elle.

Il était convenu que j'aille la chercher devant chez elle à 20h00. On devait aller au cinéma.

Paola m'avait dit vouloir aller au cinéma pour regarder un film dont elle attendait la sortie depuis longtemps. C'était ce qu'elle disait par message et c'était de cette façon que j'avais réussi à obtenir un rendez-vous avec elle. Je lui avais proposé de l'accompagner au cinéma, ce qu'elle avait accepté. Je savais que j'allais conclure ce soir-là, juste après le cinéma, ou peut-être même avant. Le sexe en public et particulièrement dans un cinéma m'excitait beaucoup. J'espérais secrètement que Paola ait les mêmes envies que moi. Certes, je voulais du sérieux avec elle, mais m'amuser dès le début ne me dérangeait absolument pas, bien au contraire. Je n'avais aucun souci à coucher le premier soir. Si j'appréciais la personne, ça ne faisait pas de différence pour moi.

À 18h00, j'avais matché avec une ukrainienne qui parlait un peu le français. Elle était blonde aux yeux bleus. Ses longs cheveux lisses me séduisaient. Une pensée m'avait traversée l'esprit. Je n'étais pas du genre à mettre des faux plans, mais Katarina me plaisait vraiment. À choisir, Katarina écrasait Paola.

J'allais le faire, j'allais lui mettre un vent. J'aurais pu être honnête, lui dire que je ne viendrais pas pour une raison ou une autre, mais je n'avais pas la force, pas la force de me prendre la tête. L'idée de me faire gueuler dessus était impensable pour moi. J'avais clairement la flemme. Alors je n'avais rien dit, absolument rien. En plus de me taire, j'avais continué de m'enfoncer dans mon mensonge en lui disant que je prenais la route, alors que ma voiture ne se pointerait jamais devant chez elle.

À la place, j'étais arrivé en avance à la terrasse d'un café, une rose à la main. Je voulais épater Katarina. J'avais hâte qu'elle arrive, mais j'étais aussi stressé. C'était la première fois que je stressais en allant voir une nana. Celle-ci m'intimidait. Elle était si belle, que ça me rendait nerveux. J'avais peur de ne pas lui plaire.

À 20h05, j'avais reçu un message de Paola me disant qu'elle était prête. À 20h10, elle m'avait dit qu'elle attendait devant la porte. Katarina avait 10 minutes de retard. Paola avait fini par s'énerver. C'était inévitable. J'avais laissé passer deux, trois noms d'oiseaux, avant de bloquer son numéro. J'étais tranquille, je pouvais me concentrer sur Katarina, qui avait désormais 30 minutes de retard. J'attendais donc depuis 45 minutes sur la terrasse du café. Le temps avait changé, il faisait de plus en plus froid et la pluie s'était finalement mise à tomber. Il pleuvait sur ma gueule.

En regardant le profil de Katarina, j'avais pu constater qu'il n'y avait plus de profil. Elle m'avait supprimé. Katarina venait de me poser un lapin, une bonne grosse carotte. Et merde, reverse. La jolie blonde m'avait fait ce que j'avais fait à Paola. Je me sentais con. La vie m'avait rendu la monnaie de ma pièce.

Ma rose était foutue et mes cheveux avec. J'étais rentré dans ma voiture, trempé et j'y étais resté une bonne dizaine de minutes à penser à ma vie. Je remettais tout en question. Le karma avait frappé fort et je ne pouvais rien dire, rien faire. La seule chose à faire était de réfléchir à mon comportement. Je ne m'étais jamais senti aussi coupable. Je ne pensais même plus à Katarina, mais plutôt à Paola, que j'avais dû blesser. Je me sentais comme elle, à la différence qu'elle n'avait rien à se reprocher.

J'avais attendu d'aller me coucher pour débloquer Paola et lui renvoyer un long pavé dans lequel je m'excusais. Le lendemain matin, elle n'avait pas répondu. Je la comprenais. C'était inévitable, je ne pouvais pas lui en vouloir.

Après ça, je n'avais pas fréquenté de filles pendant des mois. Je me sentais trop mal pour ça. J'avais besoin d'une pause. La remise en question était nécessaire. Dans le fond, ça m'avait fait du bien. J'espérais avoir changé, pour un jour avoir la chance de fréquenter une fille aussi incroyable que Paola.

SwipOù les histoires vivent. Découvrez maintenant