@jeanne

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Jeanne
22 ans
Bélier
Valenciennes
Hétéro
1m65
Étudiante en arts
Arts, cinéma, théâtre, yoga
Non fumeuse


Je n'étais pas du genre jalouse, mais les choses avaient changées. Depuis quelques mois, mon copain était étrange. Son comportement était louche, ce qui m'avait poussée à devenir suspicieuse. J'avais l'impression qu'il me cachait des choses. Il ne me disait pas toute la vérité, j'en étais persuadée. J'avais eu des doutes pendant quelques jours et la meilleure façon de régler le problème était de vérifier. Alors c'est que j'avais fait. Gaël ne me laissait plus le choix.

Ses notifications étaient toujours cachées, il ne recevait que la notification, mais pas le message. C'était la même chose pour toutes ses applications de messagerie. Le téléphone verrouillé, je ne pouvais apercevoir aucun de ses messages. Dès le début de la relation, j'avais trouvé ça louche, mais je me disais que c'était peut-être une habitude qu'il avait toujours eue. Mais son comportement durant notre relation m'avait poussée à me faire douter. Je me posais énormément de questions et j'allais finir par avoir mes réponses.

Son portable était toujours retourné sur le lit ou la table. Dès qu'il avait une notification, Gaël retournait son téléphone pour que je ne puisse plus voir l'écran. Certaines de mes amies avaient le réflexe de le faire sans arrière pensée, alors je n'avais pas pris en compte ce geste chez Gaël. Pourtant, j'aurais dû le faire. Sans compter, qu'il disparaissait parfois le soir, la nuit et pendant des heures. Il pouvait ne pas me donner de nouvelles durant toute une journée. Pour Soline, ma meilleure amie, c'était un énorme red flag, mais j'avais préféré l'ignorer. J'aimais trop Gaël pour risquer de le perdre. Mais le doute grandissait de plus en plus en moi, jusqu'au soir où je lui avais dit : « Je t'aime » pour la première fois et qu'il ne m'avait pas répondu. J'avais été particulièrement blessée, mais surtout, j'avais compris qu'il était temps d'agir. Je devais vérifier.

J'avais attendu qu'il s'endorme et grâce à mon observation et ma capacité à retenir les informations, j'avais tapé son code de téléphone. Il était enfin déverrouillé, j'avais accès à tout.

Nous n'étions pas deux dans l'histoire, mais trois. Je venais d'apprendre l'existence de Roméo. Mon Gaël avait déjà un copain avant moi. Il sortait avec nous deux à la fois. J'en avais vomi dans les toilettes. J'avais passé une nuit atroce, à tout fouiller, sans ne plus pouvoir m'arrêter. Je m'en rendais malade. Je connaissais désormais toute sa vie et ses secrets les plus sombres.

Gaël était avec Roméo la journée et avec moi le soir, pendant que son copain travaillait. Il nous manipulait tous les deux et aucun de nous ne s'en était rendu compte. J'avais choisi de fermer les yeux sur les absences de mon petit-ami.

Non seulement j'avais un désir de vengeance, mais en plus, j'avais décidé de tout dire à son mec. Roméo avait décidé de ne rien dire à Gaël, car je le lui avait demandé. Je préparais une belle surprise à Gaël et Roméo était dans la combine.

– T'es sûre que c'est ce que tu veux ?

J'avais fini dans la voiture d'Henri trois jours après avoir appris que j'étais cocue. Je n'avais pas quitté Gaël, en réalité, il n'avait aucune idée que j'étais au courant pour son Roméo.

Henri était un petit fils à papa, bien Volkswagen, bien Ralph Lauren. Il avait tout eu sur un plateau d'argent. Ce n'était absolument pas le genre de garçon que je fréquentais, mais c'était le but. Je savais que j'allais taper dans le mille. Ça allait être encore plus douloureux pour Gaël d'apprendre que je l'avais trompé avec un petit bourgeois.

– Je suis sûre à 2000%.

En plus d'être riche, Henri était intelligent et particulièrement barbant.

– Alors, 2000% c'est incorrect en fait. Au dessus de 100%, c'est une erreur de français et de calcul aussi.

Je n'étais pas là pour enfiler des perles. Je n'attendais qu'une seule chose : qu'on le fasse.

– Tais-toi et déshabille-toi.

Après ça, j'imaginais que ma douleur s'atténuerait et que mon cœur s'apaiserait. Mais ça n'avait pas été le cas. J'avais encore mal. J'avais fait ce que je ne voulais pas qu'on me fasse et j'étais donc devenue ce que je détestais.

– Tu veux qu'on se filme ? Comme ça, t'es sûre qu'il souffrira.

C'est ce que j'avais fait. J'avais accepté sa proposition complètement indécente et démesurée. Je me demandais qui était le plus dégoûtant entre Henri et moi. Mais lui n'avait rien à se reprocher, il était célibataire. Alors j'avais ma réponse. J'étais la plus dégoûtante, la plus sale, la plus honteuse.

Mais au moins, Gaël avait eu mal. Je l'avais quitté, Roméo aussi et Gaël s'était retrouvé seul. Il avait perdu. Roméo avait retrouvé un amoureux, qui le respectait et prenait soin de lui, comme il le méritait. En revanche, de mon côté, c'était une toute autre histoire... Une longue thérapie m'attendait.

SwipOù les histoires vivent. Découvrez maintenant