10. Feu de camp

35 1 0
                                    

- J'ai merdé...

🫀

18 heures 45. DIVINA Club. Boston.

- Ouais, j'y suis Davian, lâchai-je en verrouillant mon véhicule. Ne t'inquiète pas, je ne vais pas brûler ton club.

- J'espère bien, ma petite. Ce club est la consécration de ma vie !

Je secouai la tête et raccrochai en m'avançant vers le club. Je descendis les marches et toquai à la porte principale. Impossible de me rappeler ce foutu code. Trop de lettres et de chiffres pour moi. Mes shifts commençant le soir, je passais le plus souvent par la seconde entrée.

- On ouvre dans deux heures, fit la voix du videur de l'autre côté de la porte.

- Ouvre, c'est Evelyn.

- Ah c'est toi.

Il ouvrit la porte à moitié et je me faufilai. Il me lança un regard interrogateur sans refermer la porte. Trouvant son attitude bizarre, je fronçais les sourcils et le toisa du regard.

- Je remplace Maela, l'informai-je sèchement en allumant les lumières des salles. Il n'y a personne ?

- Euh...

Une porte s'ouvrit et je tournai la tête. Mon corps se figea à l'instant où mes yeux tombèrent sur une silhouette familière sortant de la pièce privée. Ses mains, qu'il essuyait avec un torchon noir, ralentirent leurs mouvements. Lui aussi semblait surpris de me voir. Je fis mine de ne pas remarquer sa présence, même si mon cerveau bouillonnait de questions.

Putain, qu'est-ce qu'il fout ici ? Pourquoi était-il dans cette pièce censée être privée ?

Il lança un regard noir en direction du videur et alors qu'il ouvrait la bouche pour parler, je le coupais dans son élan :

- Je travaille ici, rétorquai-je en descendant les marches. Et mon boss m'a demandé d'être ici à 19 heures.

Je traversai la piste de danse et descendais les escaliers qui menaient aux vestiaires. Je vis sa mâchoire se contracter et je roulais des yeux. Seuls mes pas résonnaient dans le silence. Ses yeux étaient braqués sur mon dos alors que je m'éloignais vers les vestiaires vides et bien rangés.

Derrière la porte fermée, j'entendais l'écho de sa voix pendant que je me changeais rapidement. J'avais déjà fait l'ouverture du club, et les tâches n'étaient pas vraiment emmerdantes, mais elles exigeaient une certaine force physique pour déplacer les meubles. Et de la force mentale pour ne pas penser à lui.

Putain il est là.

Trois semaines qu'il n'avait pas donné signe de vie, et pouf aujourd'hui c'était la première personne que je croisais. Que faisait-il dans cette zone de l'étage, interdite aux clients ? Je supposais qu'il avait un lien particulier avec Davian. Mais quelle était l'importance de cet homme pour que Davian lui accorde cet avantage ?

Ne fouine pas trop, Eve. C'est pas ouf d'être trop curieuse ici.

Je quittai les vestiaires et fronçai les sourcils en le voyant se servir au bar. C'est donc comme ça qu'il savait où était la Vodka... Je cherchai le videur du regard mais il n'était pas à l'entrée. Je montais les escaliers, mes talons claquant sur les marches en fer, le regard rivé sur lui comme le sien l'était sur moi alors qu'il dégustait son verre d'alcool.

Est-ce qu'il a le droit de se servir au bar ?

Tout en descendant les chaises du comptoir pour préparer l'ouverture, je l'informai :

EnlevéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant