Chapitre 10

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Lily:

Les deux derniers jours passèrent si rapidement que je ne me rendis pas compte que nous étions déjà samedi matin. Je me lève avec difficulté. Après avoir fait mon sac, m'être habillée et lavé les dents, je dis au revoir à Millie et me rendis à l'arrête de bus.

Je m'assois sur le banc en attendant le bus qui doit m'amener et sortis mon téléphone. Mes sourcils se froncèrent quand je vis une notification de ma mère. J'ouvris "messages" et clique sur l'icône "Maman <3" en serrant les dents.

-"Coucou Chérie. J'espère que tu vas bien et que ta première semaine s'est bien passée. Tu me raconteras tout à la maison. Papa est un peu énervé tu feras attention à pas trop te disputer avec lui s'il te plaît. Bisous ma chérie"

Les premières phrases me firent sourirent mais la dernière...la dernière m'énerva et me créa une boule au ventre. Ma jambe commença à trembler légèrement. La crise d'angoisse fut devancée par l'arrivée du bus. Le trajet passa trop vite à mon goût et plus je me rapprochai de la maison, plus la peur grandissait en moi.

Sans m'en rendre compte, je me trouvai sous le porche de la maison. Je prends une grande respiration et,ouvris la porte en tremblant légèrement. Les lumières sont allumées, une douce odeur de cuisson me remplit le nez. Aucun bruit ne parvint à mes oreilles. Je pose mon sac par terre, accroche ma veste sur le porte-manteau et monte les escaliers sur la pointe des pieds. Je me dirige vers la chambre de mes parents et ouvris la porte d'un coup sec.

-Surprise Chérie! cria ma mère en me serrant dans ses bras.

-Maman! Tu m'as fait peur sérieux. dis je en posant ma main sur ma poitrine en rigolant.

Je lui rendis son étreinte. Ma mère a ce pouvoir de rendre doux et chaleureux les pires monstres sans même s'en rendre compte.. Être dans ses bras est la meilleure des sensations. Ma mère représente pour moi la lumière. Même dans les pires moments, elle continue de briller et d'illuminer les gens qu'elle aime. Son monde semble remplie d'amour et pourtant, cette femme que personne ne pourrait deviner en danger souffre de violences conjugales.

-Tu viens, j'ai fait une tarte aux pommes comme tu les aimes pour le goûter. dit elle en me sortant de mes pensées.

-Ooooh merci Maman t'es la meilleure. dis je en lui déposant un baiser sur la joue avant de descendre les escaliers un sourire illuminant mon visage.

Je descendis les escaliers en courant, un sourire scotché sur mes lèvres. Mon sourire s'effaça au moment où mon regard croisa celui de mon père. Il ne me quitta pas du regard sans prononcer le moindre mot. La petite fille qui sommeille en moi rêverait de se jeter dans ses bras en l'étouffant de bisous et pourtant, maintenant nous agissons comme des inconnus.

-Salut Papa...dis en tentant de lancer une discussion.

Car oui, même si je déteste mon père, au fond j'aimerai qu'il change, qu'il devienne le père aimant dont j'ai toujours rêvé.

-Ouais salut. lâcha-t-il comme si ces deux mots lui écorchaient la gorge.

Aucun de nous deux bougea, détourna le regard, adressa le moindre mots à l'autre. Après quelques secondes, il remonta dans à l'étage. Ma mère arriva à ce moment là. Je vis son grand sourire se rétrécir créant en moi un sentiment de culpabilité.

 -Allons manger ta tarte Maman. dis je en tentant d'adoucir l'ambiance.

Le sourire de ma mère revint après ces quelques mots. Mon père partit dans sa chambre et nous dégustons la délicieuse tarte aux pommes en parlant de ma première semaine de cours. Ma mère s'émerveillait à chaque fois que je parlais de mes nouveaux amis. Soudain, sa main se posa sur la mienne et je vis une moue triste apparaître sur son visage. Je savais qu'elle s'apprêtait à dire quelque chose qui pouvait me contrarier.

-Ma chérie...Je suis tellement heureuse que tu te sois fait des amis et que cette fac te plaise...Mais tu sais, Papa aimerait que tu restes vivre là-bas comme tu as une chambre avec une super coloc. Il vaut mieux que tu l'écoutes. Mais t'inquiète, j'ai parlé avec lui et tu pourras revenir pour les vacances de noël...Désolée ma chérie...

Mon monde s'écroula. Quoi? Je n'arrive pas à assimiler la nouvelle. Mon père me vire de chez moi et me sépare de ma mère, de ma seule lumière. La colère m'envahit. Je me lève et sors de table en faisant tomber ma chaise. Je monte les escaliers en voyant rouge. Mes oreilles entendent ma mère m'appeler mais mon cerveau refuse de l'entendre. J'ouvris la porte du bureau de mon père en la faisant claquer contre le mur.

Je le vis se lever énervé mais à ce moment là, même son regard plein de danger ne m'arrêta pas. Et sans réfléchir, je lui balance mon poing dans le nez. Sa main se porta à son visage.

-T'es sérieux?! T'arrives tellement pas à accepter le fait que quelqu'un m'aime que tu veux m'éloigner de Maman. C'est pas parce que tu penses la dominer en la frappant que tu pourras nous séparer avec une simple pêche! dis je avant de me prendre une claque.

-Ferme ta gueule putain! Je fais ce que je veux et parle moi autrement si tu veux pas t'en prendre une deuxième!

-T'es qu'un putain de connard de merde! Je te déteste, je te déteste, JE TE DÉTESTE!

Et cette fois, il me frappa tellement fort que je m'effondrai par terre en saignant du nez. Je n'eus même pas le temps de me relever qu'il me roua de coups.

-Toi et ta salope de mère vous commencez vraiment à me casser les couilles.

Mes oreilles bourdonnaient, mon visage me brûlait, ma bouche se remplit de sang. Et à ce moment là, une seule chose me traversa l'esprit; FUIS. Je me levai en lui balançant un coup de pied dans l'entre-jambe.

-Tu sais quoi Papa? VA TE FAIRE FOUTRE! dis je en lui montrant mon majeur.

Je descendis les escaliers en courant, arrache ma veste du porte-manteau, pris mon sac et courus dehors sans même me retourner en laissant derrière moi un homme violent en colère et ma mère perdue.

Aime moi aide moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant