Chapitre quatorze

112 8 40
                                    

Partie une: le déni

«Les plus belles choses dans le monde ne peuvent pas être vues ou même touchées : elles doivent être ressenties avec le coeur.»- Helen Keller

08 septembre 2023-Pedro

Sourire. Je ne sais pas à quel moment c'est devenu aussi faux, pour moi. Mes yeux fixent continuellement cette porte, si bien que je n'écoute pas mon frère, Fernando, me raconter sa journée. Je fixe cette porte toute la journée, pourtant, la silhouette qui la franchit à chaque fois n'est pas celle que je veux.

Depuis quelques temps, Fernando a pris l'habitude de venir me raconter sa journée, probablement pour occuper mon esprit. Au début, j'ai été énormément surpris. Depuis que nous sommes tous les deux en âge de parler, aucun de nous éprouvait le besoin de raconter sa journée l'autre. Et aucun avait besoin de s'occuper l'esprit.

Mais Valentina a tout bousculé sur son passage, si bien que, maintenant, si je veux éviter de sans cesse penser à son départ, je dois m'occuper l'esprit. Je sais que, peut-être, elle reviendra bientôt. Je pourrai revoir son sourire, autre part que sur ces foutues photos, que je ne connais que trop bien, à présent. J'ai besoin de lui conter à quel point son départ à pu me faire du mal. Mais surtout, à quel point son retour était important.

« Et en plus, maman ne m'a même pas aidé... J'ai du me débrouiller avec tous les clients!»

Mon frère, comme j'aurai du le faire, a rejoins le restaurant familiale, et y travaille. Si je n'avais pas pu être footballeur, j'aurais rejoins la lignée, sans problème. Ses journées se ressemblent, et tous les jours, je l'entends râler, puisque mes parents le laissent se débrouiller seul. Mais pas une fois, mes yeux quittent cette porte. Je sais, qu'elle va la franchir. Quand, je ne peux pas le savoir. Je donnerai tout, vraiment tout, pour la revoir.

« Tu as des nouvelles de Pablo?

- Plus depuis quelques jours. Il doit être occupé.»

Je ne sais pas pourquoi, soudainement, je n'ai plus de réponse. Mais, peut-être qu'il est occupé, alors je ne vais pas forcer en messages, et en appels. Je me doute qu'il va bien, sinon sa mère m'aurait envoyé un message. Alors, j'attends simplement qu'il me réponde. Depuis quelques jours, en plus de fixer cette maudite porte, je fixe ce maudit téléphone.

« Tu as lu la lettre?

- Non... Je n'y arrive pas. J'ai l'impression qu'elle me brûle les mains à chaque fois que je la prends, pour le faire.

- Tu devrais surmonter ça, et la lire quand même. Je sais que ça va être dur, mais peut-être que tu comprendras.

- Comprendre quoi?»

Un silence. Je n'ai aucune réponse. Pourquoi? M'aurait-elle dit quand est-ce qu'elle allait revenir? Mais, ce n'est pas possible... Elle ne peut pas prévoir ce genre de chose. Je ne me fis pas vraiment à ce que me dit mon frère, puisque ces blagues se font bien trop nombreuses pour être sûr que ça n'en est pas une nouvelle. Pourtant, aucun sourire moqueur, aucune once de blague n'anime son visage. Je le vois rarement comme ça. Fernando est un vrai clown, qui aime faire rire les autres, sans même s'en rendre compte. Mais parfois, il sait être sérieux. Et je crois qu'aujourd'hui, c'est le cas.

« Ce n'est pas à moi de te le dire, et je pense que même comme ça, tu ne comprendrai pas. Mais je pense qu'à travers ses mots, tu pourrais le comprendre. Mais... Il faut que tu comprennes que ça sera sûrement très dur à comprendre. Mais surtout, tu n'y es pour rien. Une décision est une décision. Et, ni toi, ni Pablo, n'êtes responsables.

Seconde chance||P.GOù les histoires vivent. Découvrez maintenant