Néant | Satoru Gojo x oc | Fanfiction Jujutsu Kaisen [TERMINÉE]

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐗𝐗𝐈𝐈

À peine les mots sortis de la bouche de Satoru que Sora proteste déjà.

— Comment ça tu vas combattre Sukuna tout seul ?

Les autres exorcistes présents dans la pièce ne savent plus où se mettre. Après avoir expliqué toute la situation à Gojo, ils s'attendaient bien à ce que celui-ci prenne les choses en main, et ils acceptèrent silencieusement l'aide du plus fort des exorcistes ; c'est pourquoi l'intervention de Sora les surprend tant. Bien sûr qu'ils sont inquiets, mais il gagnera, comme toujours, ils en sont persuadés. C'est leur seul espoir.

— Je peux m'en occuper tout seul, affirme-t-il.

— Je veux me battre avec toi, insiste-t-elle.

— Non.

— Comment ça non ? Je suis la seule qui puisse ! Tu me blesseras pas si mon Néant est activé !

— Tu t'occuperas de Kenjaku.

Il lève un sourcil et croise les bras. Pour autant, la détermination de la jeune femme ne vacille pas. Cela amuse Satoru, qui ne l'a jamais vu aussi têtue. Il semble que ces dix huit jours en ont changé plus d'un. Lui. Elle. Ses élèves également. Ils sont devenus forts. Une certaine fierté allège son cœur. Son rêve est sur le point de se réaliser.  

Avant qu'elle ne puisse protester, il reprend la parole, presque cruellement, usant des propos de Sora, de ce qu'elle a confié au groupe quelques minutes plus tôt.

— Tu ne veux pas te venger de Kenjaku ? C'est à cause de lui que ta famille est morte, non ?

Les yeux de Sora s'écarquillent. Il ose ! Ses mots lui font l'effet d'une gifle en plein visage et invite son Troisième Œil à revoir très clairement ce souvenir, Kenjaku, et son expression satisfaite, pleine de cruauté. La détresse qu'elle avait alors ressentie la rend nauséeuse. 

Elle mordille sa lèvre afin de ne pas répliquer et lâcher des mots qu'elle regretterait. Si elle le souhaitait, elle pourrait le blesser aussi, le mettre à nue devant tout le monde, exposer ses faiblesses. Il lui suffirait de dire qu'elle sait à quel point il souffre, que la perte de Nanami, Yaga ou encore celle de Tsumiki le touche profondément, qu'il est inquiet pour Megumi au point qu'il pourrait en avoir des crises d'angoisse et qu'il cache tout cela, comme d'habitude, derrière sa personnalité extravagante. Mais jamais elle ne fera une chose pareille. D'autant que ce jeu d'acteur auquel il se prête parait plus fragile que d'accoutumée. Alors, ne trouvant rien de pacifique à rétorquer qui le convaincrait, elle fait volte-face et quitte la pièce.

∞

Plus tard dans la soirée, elle est assise dans les escaliers, dehors, les yeux errants. Elle gratte nerveusement son bras. Elle aimerait claquer des doigts et se retrouver juste après les combats. Avec chacun d'entre eux indemnes. Sora se demande si les autres sont dans le même état ou si elle est la seule à avoir ce mauvais pressentiment qui lui retourne l'estomac. 

— Tu devrais dormir.

Elle ne lève pas le regard vers lui lorsqu'elle l'entend. Elle lui en veut toujours.

Il laisse échapper un soupir amusé.

— Fais-moi confiance. Tu sais, c'est limite vexant que tu doutes autant de moi, plaisante-t-il.

Silence radio. 

Il soupire une nouvelle fois et vient s'assoir à ses côtés, les yeux fixés face à lui, pensif. Ses cheveux d'un blanc neigeux tombent sur son front et chatouillent ses cils. Depuis sa libération, il ne porte plus ni bandeau, ni lunettes de soleil. Sora jette un coup d'œil qu'elle veut discret dans sa direction pour profiter de la vision angélique de son visage. Cependant, au sourire amusé qui étire les coins de la bouche de l'exorciste, elle comprend qu'elle est prise sur le fait. Afin d'échapper à une remarque qui la rendrait mal à l'aise, elle prend la parole, revenant au sujet le plus important.