Je suis toujours là, assise sur le sol, à réfléchir à comment je vais sortir de là. Et je ne trouve aucune issue. Il n'y a aucune chance pour moi de sortir vivante d'ici avec tous les tarés qui sont là. Je suis détruite mais je décide de vivre même si l'espoir n'est plus là. Je veux m'en sortir. J'ai toujours mal entre les jambes mais ça va mieux depuis que leur médecin est passé. Je me suis laissé me faire soigner j'avais pas la force de bouger même si ça concerne mes parties privées. J'ai perdu toute notion du temps, je ne sais pas quel jour on est, ni si on est en plein jour ou en pleine nuit. Je suis totalement déconnectée de la réalité et de ce qui m'entoure. Je ne sais pas ce qu'ils veulent de moi mais ça me fait peur. Ils me font peur. En plus Dolorès a le même tatouage que celui mort devant la boîte. C'est peut être un tatouage de leur secte.
Quelques heures plus tard,
« - RÉVEILLE TOI ! Me hurla Dolorès en me jetant un sceau d'eau froide au visage.
Je m'endors tout le temps, ça a dû être le choc de ce qu'il s'est passé à la boîte et le stress, ça fatigue. Quand j'ouvre les yeux je le vois, il me sourit encore, il a vraiment un sourire de psychopathe. Il est blond aux yeux bleus, il est plutôt grand et il a une grande cicatrice sur la joue gauche. Il me regarde dans les yeux et il me scrute ce gros connard.
- Ton potentiel client arrive, une femme va venir te chercher et t'habiller convenablement. Tiens toi bien sinon tu crèves. Tu nous serviras plus à rien si on arrive pas à te vendre.
- Oui. Dis-je faiblement.
- Bien. Me répond Dolorès. »
Après cette conversation il se dirige vers la porte et la referme. J'ai essayé de regarder ce qui a derrière la porte quand il est sorti mais je n'ai rien vu à part deux autres mecs qui surveillent les entrées et sorties de ceux qui viennent me voir. Personne risque de me venir en aide là où je suis. J'espère que Sofia me cherche ou du moins qu'elle a remarqué mon absence. De toute façon je pense qu'ils ont vu à l'hôpital qu'il manquait une infirmière et que des patients erraient en attendant de me voir venir les chercher en salle d'attente. J'espere qu'on va venir me chercher. C'est mon voeu le plus cher en ce moment même. Qu'on me vienne en aide.
Quelques temps plus tard la femme vient me chercher. Elle est un peu comme moi, brune aux yeux verts. Elle me sourit, c'est réconfortant même si je n'ai pas confiance en ce gens, elle a l'air gentille.
« - Bonjour mademoiselle, je viens vous détacher pour que vous alliez vous préparer" me confie-t-elle.
- Oui d'accord. »
Elle vient donc, avec sa clé, me détacher de ce vieux radiateur qui ne fonctionne plus et qui est gelé. J'essaye de me lever et ça me fait mal, j'ai du mal à marcher mais je marche la tête haute. Je suis la jeune femme qui doit être un peu plus âgée que moi jusqu'à l'extérieur de cette pièce délabrée et froide. J'atterris dans un salon, je devais sûrement être dans la cave. Tout est fait de noir. La pièce est sombre et oppressante et a une atmosphère lourde avec tous ces hommes qui ont des problèmes mentaux sérieux à mon avis. Je me sens toute petite et complètement désemparée face à cette situation. Je n'ai pas d'autre choix que de suivre cette femme, je ne peux pas m'échapper il y'a trop de vigiles et puis c'est à peine si j'arrive à marcher alors je ne risque pas de courir. Il n'y a aucune fenêtre. C'est fermé de partout. Je suis vraiment dans la merde jusqu'au cou.
Après l'avoir suivit dans la maison, on arrive dans une grande pièce avec une salle de bain et une coiffeuse. C'est la seule pièce claire dans cette maison, sûrement pour les filles comme moi qu'ils ne savent pas où mettre avant qu'elle soient vendues au plus offrant...
Comment de telles choses peuvent arriver et même exister ? L'espèce humaine est définitivement la pire espèce sur Terre.
Elle me conseille d'aller prendre une douche étant donné que j'en ai l'occasion, elle me dit que ça me ferait du bien. Je vais donc prendre une douche et c'est vrai que sentir l'eau brûlante couler sur mon corps me fait le plus grand bien. La seule chose douloureuse est lorsque l'eau atteint mon entrejambe et que je savonne cet endroit. Mais ça me permet d'avoir l'impression, rien qu'une seconde, que mon corps est propre, même s'il restera sale toute ma vie par les traces qu'à laissé Dolorès.
Je me lave les cheveux et prends le temps d'apprécier cette douche, que je n'ai pas prit depuis un certain temps. Je pense que ça fait deux jours que je suis enfermée dans cette cave.
Quand je sors de la douche, serviette autour du corps, la jeune femme est toujours là, elle est assise sur le lit, les yeux dans le vide. Puis quand elle me remarque elle se met à me sourire comme si elle était heureuse alors qu'elle semble être l'inverse. Elle cache sa tristesse derrière un masque, c'est tellement triste.
« - Excusez moi de vous déranger, lui dis-je, mais est ce que vous avez des vêtements et des sous vêtements à me prêter ? Je n'ai que cette robe déchirée...
- Bien sûr ne t'inquiètes pas on t'en a acheté, ils avaient prévu... que tu allais devoir te doucher.
- D'accord, merci beaucoup, vous êtes très gentille.
- Pas de soucis c'est normal, tiens. Prononce-t-elle en me tendant une robe et des talons... » Super, quel confort je suis ravie. Franchement je vais devoir me trimbaler comme ça ? Devant des hommes qui ont un bite à la place du cerveau ? Je suis au bout du rouleau. Je lui souris quand même signe de remerciement et je me dirige de nouveau vers la salle de bain où je me sèche les cheveux et me fais un brushing. Elle m'a aussi laissé une trousse de maquillage au bord du lavabo.
Pendant que je me maquille je me demande, pourquoi elle est là ? Est-ce qu'elle a été vendue elle aussi à ces hommes qui me retiennent ici ? Ou alors elle fait partie de la famille ? Je ne sais pas et je n'ose pas poser la question. Je ne veux pas pas lui rappeler de mauvais souvenirs ou quoi que ce soit. Déjà qu'elle a l'air triste je ne veux pas accentuer ce sentiment en lui rappelant des choses. Mon destin est peut être celui de cette fille... seule, triste et soumise aux hommes. Je ne sais pas si je survivrais. La jeune femme toque à la porte.
« - Excusez- moi mademoiselle vous avez bientôt finit ? Le client arrive dans peu de temps il faut que vous soyez prête.
Faut surtout que je sois prête mentalement à endurer ce que je risque de vivre.
- Oui oui, désolée si je met du temps à me maquiller je suis dans mes pensées. Lui répondais-je.
- Ce n'est pas grave pas de problème. Je dis juste ça pour vous car si il arrive et que vous n'êtes pas prête il ne voudra pas vous acheter. Et je n'imagine pas alors ce que vous subirez...
- D'accord je me dépêche. Je suis prête dans 2 minutes. »
Je finis donc de me préparer en vitesse et enfile cette robe et ces talons. La robe est tellement courte que c'est limite si on ne voit pas mes fesses. Je n'aime pas ce genre de robe, je trouve ça vulgaire et pas flatteur du tout, je préfère une robe classe. C'est une robe noire avec le dos nu et les talons sont noirs aussi et super hauts. Je suis pas du tout à l'aise là dedans et déjà que j'arrive à peine à marcher ça sera encore plus compliqué. Je sors ensuite de la salle de bain et rejoins la jeune femme dans la chambre. Je ne sais toujours pas son nom, je vais lui demander.
« - Ça peut paraître indiscret mais... vous vous appelez comment ?
- Je ne peux pas vous le dire je suis désolée.
- Au moins un prénom par lequel je peux vous appeler qui n'a rien à voir avec votre vrai prénom ?
- Bon d'accord... appelez moi Ambre alors.
- D'accord, moi c'est Angelina.
- Oui je sais... Ils me l'ont dit.
- Qui sont-ils au juste ? Une secte ?
- Je suis désolée Angelina je ne peux rien vous dire.
- Tant pis merci quand même Ambre. »
Elle me répond un « de rien » en hochant la tête puis me dis de la suivre. Je la suis donc. On sort de cette jolie chambre et on se dirige vers le salon. Quand j'arrive je vois Dolorès et Vincenzo en costumes mais également d'autres hommes habillés pareil. On dirait vraiment une secte. Ils m'ordonnent de rester debout à leurs côtés et de me tenir droite. Le client devrait arriver dans deux minutes.
« - Bonjour à tous. Ravi de vous voir enfin ! Prononce le client en entrant dans la maison.
Il n'est même pas habillé en costume. Il a juste une chemise blanche qui est un peu déboutonnée en haut. Il a un chinot noir et des chaussures de ville noires. Il est brun et a les yeux bleus et gris avec une pointe de vert. Il est très grand, je dirais un mètre quatre vingt dix ou quatre vingt quinze au moins. Il est plutôt musclé et ça se voit à travers sa chemise. Il est atrocement beau. Il tient une valise dans sa main droite. J'imagine que c'est l'argent pour m'acheter...
- Bonjour. Enchanté. Dit Dolorès en tendant la main au client.
- Enchanté. C'est elle ? Demanda-t-il en me regardant dans les yeux.
- Oui. Est-elle à votre goût ?
- Oui c'est parfait. Mais j'aimerais savoir sa personnalité aussi. Le physique est important mais si elle est conne je n'en veux pas.
- Oui bien sûr. Posez lui les questions que vous voulez elle y répondra volontiers. Pas vrai Angelina ?
- Oui.
- Bien. Affirma Vincenzo.
- Quel est votre métier ? Demanda le client.
- Infirmière.
- C'est bien ça infirmière. C'est sexy vous ne trouvez pas ? Ça sera bien pour les jeux de rôles. Vous ne trouvez pas messieurs ?
- Si bien sûr monsieur, c'est une des choses qui font que c'est une bonne femme à vendre. Répondait Dolorès.
Les autres acquiescent pour confirmer ses propos. Ils ont vraiment un pète au casque et je suis mal barrée avec le client, vu ce qu'il dit je vais pas faire long feu. Je suis mal tombée. J'espérais tomber sur un mec qui veut juste une petite compagnie et pas une putain sur pattes qui doit faire l'infirmière pour l'exciter.
- Vous avez des activités en dehors du travail ?
- Je cuisine, me repose de mes longues heures de travail et j'écris un roman.
- Une intello alors, j'adore ça. On va bien s'amuser. Je la prends. Enfin je l'achète, je la prendrai après. Vous m'avez compris messieurs. Crache-t-il en ricanant.
- Combien ? Demande Vincenzo.
- Quel est votre prix ? Dit le client.
- Deux millions sept.
- Non. Un million cinq. Répliqua le client.
- Deux millions cinq.
- Deux millions. C'est ma dernière offre, sinon je pars sans elle et je ne ferai plus affaire avec vous.
Vincenzo et Dolorès se regardent et Dolorès acquiesce.
- Marché conclu. Décida Vincenzo en tendant la main au client.
- Marché conclu. Lança le client en lui tendant la valise.
Le client avait déjà prévu de m'acheter deux millions et de négocier avec eux. Il savait qu'ils céderaient. Maintenant je me retrouve coincée avec le taré numéro deux. Je suis dans la mouise. J'espère qu'on me cherche, parce que là je suis dans la pétrin.Quelques minutes plus tard.
Deux gardes du corps m'accompagnent jusqu'à la voiture où se trouve un chauffeur et le client. Ils m'attendent. Les gardes du corps portent des sacs qu'Ambre m'a fait avec quelques vêtements, un peu de maquillage et de quoi prendre soin de moi. J'ai pu la remercier avant de partir. J'espère qu'elle va s'en sortir, c'est une fille bien. Je suis sûre qu'avant c'était une femme pleine de vie et qu'ils lui ont tout pris. Un des hommes d'ici a sûrement dû l'acheter, l'arrachant à sa vie et son bonheur. Elle est comme moi finalement. Mais je pense que ça fait quelques temps déjà qu'elle est l'objet d'un homme. Moi ça vient juste d'être le cas. Je redoute le temps qui va passer et ce qu'il va m'arriver. Je vais sûrement finir comme elle, seule et triste.
Quand j'arrive à la voiture, on me fait monter à l'arrière et on démarre. Du trajet entre la maison et la voiture ils m'ont menotté à nouveau pour éviter que je m'enfuie. Comme si je pouvais aller loin avec mon état. Je ne me rappelle pas de la dernière fois où j'ai mangé et mon entre jambe est en mauvais état. Par contre j'avais quand même le droit d'aller aux toilettes. Une autre femme qu'Ambre m'emmenait un seau quand j'étais dans la cave et m'aidait à faire mes besoins. Je me sentais vraiment traitée comme un animal. Pour l'instant je sens juste que j'ai faim et ça s'entend. Mon ventre gargouille et fait un énorme bruit. Bruit que tout le monde entends dans la voiture.
« - Ils t'ont pas donné à manger ou quoi ?
- Non, ça fait deux jours que j'ai rien avalé.
- Pas de nourriture ni d'eau ?
- Non rien.
- Quels cons. Jura-t-il. Tiens. Me dit-il en me tendant un sandwich.
- Merci beaucoup monsieur.
- De rien. Mange maintenant. Ordonna-t-il.»
Je le regarde puis croque dans le sandwich. Je n'ai jamais autant apprécié de manger un sandwich de toute ma vie. J'ai carrément l'impression qu'il a un goût exquis. Je ferme les yeux pour mieux l'apprécier et sens le regard de cet homme sur moi. Quand j'ouvre les yeux je vois qu'il tourne la tête et regarde par la fenêtre. Il est quand même contradictoire ce mec. Il me veut que pour le sexe mais pourtant il me maltraite pas comme les autres tarés et me donne à manger. J'espère qu'il me traitera bien de partout, que ce soit dans la vie de tous les jours ou pendant le sexe. Je me suis faite à l'idée que je pouvais pas m'échapper alors autant m'y faire et me préparer mentalement. Et puis il est pas mal ça va, je vais m'y faire.
Quand je regarde par la fenêtre je ne vois rien qui m'indique où je suis. Je suis nulle en géographie en plus. Je sais même pas si je suis dans le même État que le miens, New York. Ça se trouve je suis à l'autre bout des États-Unis.Quelques minutes plus tard,
« - Comment est ce que vous vous appelez ?
- Tu le sauras bien assez tôt.
- D'accord. Et vous avez quel âge ?
- Ça aussi tu le sauras bien assez tôt.
- Pourquoi vous ne me dites pas ? Vous m'avez achetée comme on achète du bétail j'ai bien le droit de savoir quand même.
- Tu le sauras plus tard. Ne t'aventures pas sur un terrain dangereux en me parlant comme ça.
- Oui pardon. Murmurais-je.
Étant donné que je n'ai rien à faire pendant ce trajet, je m'assoupie un peu pour me reposer. Puis tout à coup, je vois que le ton monte entre celui qui m'a achetée et le chauffeur. J'ouvre alors les yeux et essaie de suivre la conversation mais je comprends rien, ils parlent en italien. Le chauffeur décide donc d'accélérer puis se pose sur le bas côté afin de se retourner pour parler avec celui qui m'a achetée. Puis là, il sort un flingue et tire pile entre les deux yeux du chauffeur. Du sang gicle partout et j'ai même quelques gouttes qui atteignent mon visage. Le chauffeur tombe raide mort, les yeux grands ouverts et son corps s'effondre sur le côté. Qu'est ce qui se passe putain ?? Pourquoi il le tue !? Je sens le sang du chauffeur glisser sur mon visage et ça me dégoûte tellement que ça m'aide pour me faire vomir mon sandwich. C'est un taré lui aussi et il tue avec une balle entre les deux yeux...De la même manière que celui qui a tué le mec avec le tatouage devant la boîte ce soir là.
"- Écoute moi bien Angelina. Je ne suis pas l'homme que tu vois depuis tout à l'heure. Moi c'est Amos, je ne suis pas comme eux."
Je ne réponds rien et reste le regard dans le vide. Je ne le crois pas. Même s'il tue les tarés avec ce tatouage, il vient de tuer un homme de sang froid devant moi et ça me fait peur.
VOUS LISEZ
SAUVETAGES
RomanceInfirmière à l'hôpital, Angelina a perdu son père à l'âge de huit ans et a été élevée par sa mère avec sa soeur. Vivant à l'origine une vie calme où sa meilleure amie Sofia est très présente, elle va être confrontée à de nombreux événements anormaux...