Découvertes

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    Amos s'assoit côté passager après avoir jeté le cadavre du chauffeur au bord de la route. Son pote, sûrement un deuxième taré, sort du coffre comme par enchantement et vient s'assoir côté conducteur. Puis ils redémarrent. J'ai l'impression de rêver à cause de l'improbabilité des événements. Je me demande bien ce qu'il va m'arriver avec deux nouveaux tarés soit disant "gentils". Je suis mal barrée je vous le dis. Quoi que mon sort sera peut être moins pire si ils se contentent de tuer les autres et pas moi. Je me demande bien où ils vont m'emmener du coup. J'espère que ce qu'à dit Amos est vrai et que ces gens veulent vraiment m'aider... Mais bon tuer quelqu'un devant moi faut être vraiment malade quand même ! Amos se retourne et me sort de mes réflexions.
     « - Écoute Angelina, on est là pour te sauver de l'Organisation ennemie. C'est une Organisation qui est responsable d'un gros trafic de femmes et qui en prostitue certaines. Ils les marquent au fer rouge et inscrivent sur leur peau le tatouage de l'Organisation pour pouvoir les retrouver plus tard et les vendre. Toi tu y a échappé et on ne sait pas pourquoi, tant mieux pour toi. L'organisation est dirigée par un homme surnommé Aquila. Ce fils de pute a un fils qui reprendra le flambeau, il faut qu'on le fasse tomber. On essaie de sauver le maximum de femmes possible même si on doit tuer pour ça. Leur tatouage a une signification. Le soleil représente la force et le serpent le danger.
- Et vous, vous en avez un ?
- Oui, dit-il en me montrant le sien. Je te laisse deviner sa signification.
C'est une tête d'ours entouré de fleurs de lys. L'ours symbolise la force, le courage, la stabilité. La fleur de lys, la paix. Ils sont donc sûrement du bon côté, mais tuer des gens j'appelle pas ça gentil. Il faut toujours se méfier, même des « gentils », je vais rester sur mes gardes.
- Je peux vérifier si ils t'ont pas mis une puce ? ça me ferait chier qu'on nous suive. S'exclame t-il.
- Oui oui c'est bon.
- Ok. Dit-il en se détachant et en passant derrière avec moi. Je vais devoir te toucher pour voir s'ils ont pas mis de puce ok ?
- Ok.
Il s'exécute donc et tâtonne ma peau à la recherche d'une potentielle puce de géolocalisation. Il touche mes bras et mes poignets abîmés, mes cuisses, mes chevilles puis mon cou.
- Ah trouvé. Putain on aurait dû l'enlever avant ils ont dû remarquer qu'on va pas dans la bonne direction. J'y ai pensé juste maintenant fait chier. Fait gaffe ça va faire mal. Me prévient il en sortant un couteau de sa poche.
- Ah non non vous êtes malade ou quoi, vous allez pas m'ouvrir le cou avec ça !
- C'est soit ça soit on meurt. Tu préfères quoi ?
- C'est au niveau de la jugulaire, laissez moi me l'enlever, je veux pas que vous touchiez mon artère.
- Ah oui c'est vrai t'es infirmière, j'avais oublié. Tu prendras mon couteau. Te rates pas j'ai pas risqué ma vie pour que tu meurs après.
- Oui.
- Bien. Déclara-t-il en me tendant son couteau.
Je prends donc ce qu'il me tends, repère ma jugulaire puis la puce, et j'insère délicatement la lame dans mon cou pour la faire sortir. Je sens mon sang qui coule le long de mon cou puis qui descend jusqu'à ma poitrine et tâche ma robe. Ça fait vraiment mal.
Quand la puce sort pleine de sang, je la prends dans ma main et lui tends. Il ouvre la fenêtre puis la jette.
- Voilà chose faite. Tiens appuie sur ton cou avec. Ordonne-t-il en me tendant un tissu propre. Faut que ça arrête de saigner, j'ai pas envie que ça tâche les sièges.
Alors mon cou saigne et lui la seule chose à laquelle il pense c'est les sièges ? La blague.
- Et moi j'ai surtout pas envie d'être le prochain cadavre que vous allez jeter au bord de la route.
- C'est rien ça, ce mec était une ordure, il travaillait pour eux, il méritait de mourir.
- Vous êtes qui au juste pour décider de qui vit et qui meurt ?
- Je t'ai sauvée alors va pas me le faire regretter parce que sinon tu peux vite le rejoindre.
- Non merci.
- Bien. Maintenant dors. On a de la route qui nous attend. Murmura-t-il.

     Du coup je fais ce qu'il me dit et j'essaye de dormir. Mais franchement m'endormir dans une voiture avec deux meurtriers, le cou tranché, avec un bout de tissu pour robe et des talons c'est pas super et je pense pas que ça m'apportera un sommeil très réparateur.
Je vais enlever mes talons je serai mieux parce que là je peux pas dormir avec ça. sauf que j'ai besoin de mes deux mains et j'en ai une qui tiens le tissu à mon cou. J'essaye donc de caler le tissu avec mon épaule et de me baisser pour enlever mes chaussures mais ça me fait mal et ça saigne encore plus.
- Laisse je vais le faire, tiens plutôt le bout de tissu à ton cou et laisse moi faire, je veux pas que tu te vides de ton sang dans ma voiture.»
Il décide de lever mes jambes à son niveau et je me retrouve presque allongée sur la banquette arrière. Après avoir levé mes jambes, ses mains frôlent mes chevilles et enlèvent mes talons puis les déposent délicatement sur le sol de la voiture. Puis il dépose de nouveau ses mains sur mes chevilles et les soulèvent pour remettre mes jambes comme elles étaient. Il remet ses mains sur ses cuisses, puis porte ensuite une main jusqu'à sa mâchoire et regarde à travers la vitre de la voiture le paysage qui défile.
Il est doux tout comme il peut être cruel. Je ne le comprends vraiment pas. Je me demande bien ce qu'il doit se passer dans sa tête pour avoir une personnalité avec tant de traits de caractères qui sont si distincts et opposés. Les hommes, en tout cas ceux que j'ai connus, sont incompréhensibles, mais Amos l'est encore plus. En me questionnant sur lui, mon regard cherche les moindres détails de sa physionomie. Ses cheveux noirs sont décoiffés mais ils paraissent tout de même coiffés. Les traits de son visage sont durs et il a une mâchoire saillante. Ses yeux bleus paraissent froids comme de la glace et on a l'impression qu'il pourrait nous y noyer sans pitié.

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