Chapitre 4 : Quand le château de cartes s'effondre
30 Juin 2023
Cette date restera à jamais gravée en moi. Marquant ainsi ma chute.
Tout le mois de Juin, j'ai continué à courir encore et encore, lancée comme une Ferrari à plein régime sur un circuit sans fin.
Les exigences professionnelles toujours de plus en plus urgentes. L'humeur exécrable de mon patron. Mes collègues qui râlent sans cesse. Les pannes de presses, les employés absents à remplacer, les commandes qui ne sont toujours pas traitées, les mails qui s'accumulent, le téléphone qui ne fait que sonner encore et toujours.
Mon portable affichant sans cesse les appels et messages odieux de Jonathan. Mes trajets à l'école, aux réunions de parents d'élèves, aux anniversaires...Mon avocate, mon divorce qui n'avance pas ; mais l'argent qui s'envole en procédures.
Les copines qui m'invitent à sortir pour décompresser. Les restos, les sorties, les appels, le shopping même si je manque de temps.
Ma relation avec Paul. Que j'essaye tant bien que mal de protéger de ce cercle infernal qui m'entoure. De ses humeurs aussi, car Paul à également un poste à responsabilité et je le sens aussi sur le fil du rasoir.
Gérer, encore gérer. J'ai l'impression que ma vie se résume à cela : à la résolution de problèmes.
Pourtant, cette nuit j'ai réussi à rejoindre le pays de Morphée, que je n'avais pas vu depuis un moment. Alors ce matin, contente d'avoir pu enchainer plusieurs heures de sommeil, je suis arrivée à mon poste avec le sourire.
-« Bonjour Sylvie, Salut Valérie ! ». Je salue mes collègues, déjà assise derrière leur bureau à tapoter sur leurs claviers. Elles me saluent à leur tour, tout en gardant leurs regards rivés sur leurs écrans. Je m'assois à mon tour derrière mon ordinateur que j'allume. Pose mon sac à main à mes pieds, prête à attaquer ma journée. La vue de ma boite mail qui déborde me serre l'estomac. Je commence néanmoins par ouvrir le premier. Je prends également connaissance des nombreux post-it alignés sur le bois clair de mon bureau. Des directives, des demandes encore et encore. Relevant mes manches, je me mets à la tâche comme une forcenée. Je bute souvent dans ma réflexion, mon cerveau faisant comme un blocage, je me perds souvent dans mes pensées mélangées et qui embrouillent ma mémoire. Alors je note, je liste sur mon carnet posé devant moi toutes les tâches, réunions et demandes pour ne pas oublier. Ma mémoire n'est plus aussi performante depuis quelques temps, moi qui me ventais de cette qualité auprès des employeurs lors des entretiens d'embauches...Cela doit être l'âge, me dis-je. Après tout je n'ai plus vingt ans.
-« Carole ! », la voix de Philippe entrant dans mon bureau comme une tornade, me fit sursauter.
-« Vous êtes enfin arrivé ! Parfait, nous avons certains points à voir ensemble de suite ! ». Son ton est sans appel, pressant. Je sens mon corps se tendre. Qu'est-ce qui va me tomber sur le coin du nez encore ? Vu sa tête cela ne peut-être que négatif. Je salue mon employeur puis attend la suite. Comme une condamnée attendant sa sentence. Il prit une chaise de bureau, s'assit à ma droite, croisant les mains sur mon bureau.
-« Carole. Je sais que vous êtes pleines de volonté, mais cette entreprise est la mienne. Je la gère comme je l'entends et fait ce que bon me semble. Vous êtes responsable de votre poste c'est vrai. Mais avant de corriger les chiffres, de boucler les commandes ou toute autre demandes, vous devez venir me voir pour validation ! » Son ton est tranchant.
Non mais c'est une blague ? Je tombe des nues et me demande s'il est sérieux. Je regarde autour de moi, cherchant les caméras, m'assurant que l'on ne me fasse pas une mauvaise plaisanterie. Rien. Pas de caméras. Mon regard revient ce posé sur le visage de mon supérieur. A la vue de ma mine stupéfaite, les yeux exorbités d'incompréhension, il poursuivit.
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De la vie au burn-out ( journal d'une burnoutée)
Short Story« Apparemment cela peut arriver à n'importe qui, à n'importe quel âge et à tout moment de la vie ... » bla-bla-bla c'est bon je connais le slogan habituel de ma psy maintenant! Mais je peux vous dire, que quand cela nous arrive à NOUS bah c'est un...