Imagine n°23: Spécial (3)

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-Arrêtez de bouger Isabelle, m'ordonna gentiment la gouvernante

Elle soupira une énième fois avant de replacer une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, finalisant ma coiffure. Elle se décala pour que je puisse me regarder dans le miroir.

-Je viens de passer trois heures à faire de votre tignasse la plus belle de toute Eaden alors vous avez intérêt à me dire qu'elle est magnifique.

Je ne pu m'empêcher de rire face à cette remarque, Madame Clair se faisait souvent réprimander à cause de son franc-parler mais était toujours de bons conseils et faisait un travail des plus exemplaires. Même si j'ai atteints la vingtaine il y a peu, elle prenait toujours le soin de s'occuper de moi, de m'habiller, me conseiller, me coiffer. Je passais presque autant de temps avec elle qu'avec ma mère, d'ailleurs ces deux femmes-là étaient les meilleures amies du monde.

C'était grâce à ma mère que Madame Clair était devenue ma Gouvernante et par conséquent, ma marraine. Je la surnommai Tante Karina lorsque j'étais enfants mais elle m'avait toujours réprimandé sur le fait que je ne devais pas l'appeler comme cela, car même si je n'étais qu'une enfant, je demeurais sa supérieure hiérarchique.

Et j'avais fortement insisté pour que ce soit elle qui me coiffe et qui m'habille pour mon mariage avec Aymeric. Celui-ci était tout mon contraire, il était parfaitement serein et sûr de lui. Je l'avais aperçu en vif dans les couloirs quelques heures plus tôt, sa démarche assurée faisait de lui quelqu'un de respecté au sein du château, ce qui n'était pas le cas deux ans auparavant, dans ses haillons, tout le monde pensait que c'était un cas désespéré mais j'ai appris à le connaître ce qui m'a conduit aujourd'hui à me tenir devant cette coiffeuse, avec ma robe de mariée et Tante Karina qui n'arrêtait pas de rouspeter.

-Bon vous allez me dire votre avis où on attend le nouvel an ? S'impatienta-t-elle les poings sur ses hanches

-C'est magnifique...dis-je en me levant, merci Tante Karina

-Isabelle...bon je n'ai pas le temps de rouspéter alors vous filez derrière le paravent et vous allez enfiler votre robe !

Je ne pu m'empêcher de rire alors qu'elle ne faisait que rechigner. Installée derrière le paravent, je discernai quelques petits sanglots venant de la part de la cinquantenaire.

-Pourquoi pleurez-vous Madame Clair ? questionnai-je en revêtant ma robe

-Je ne pleure pas, affirma-t-elle la voix tremblante, j'ai une poussière dans l'œil

Je sortis de derrière le paravent pour que Madame clair puisse nouer les rubans qui allaient maintenir le bustier.

-Vous pleurez Madame Clair, pourquoi êtes-vous triste ?

-Je ne suis pas triste Isabelle, soupira-t-elle en nouant le dernier ruban, je suis émue. Je vous ai vu grandir, mûrir et vous êtes là devant moi ( elle m'avait prit par les épaules pour que je sois face à elle)et vous allez vous marier.

-C'est une épreuve, je sais j'ai...

Ma mère entra dans ma chambre, avec les derniers accessoires en main. Tante Karina fit une révérence avant de s'éclipser rapidement, me laissant seule avec ma mère, la reine.

-Tu es splendide ma chérie, il ne manquait plus que cela, affirma-t-elle tout aussi émue.

Maman était une femme magnifique, elle était plus grande que moi et ses quelques mèches grises qui commençaient à apparaître dans sa crinière noire ne faisait qu'accentuer sa prestance.

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