Chapitre 11

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— Dylan est un garçon que j'apprécie beaucoup, lance ma mère, une fois que nous sommes seules. C'est un parti des plus acceptables.

Pitié ! Je refuse d'écouter ma mère faire l'éloge de cet enfoiré arrogant aux manières détestables ! C'est au-dessus de mes forces.

Je recule ma chaise et réponds en me levant :

— Je suis fatiguée, la journée a été longue. Je monte me coucher.

Une mère normale aurait remarqué que je suis soudain blanche comme la craie et aurait fait le rapprochement avec ce projet merdique que l'on vient de m'imposer. Elle aurait cherché à comprendre pourquoi cette perspective de sortir en soirée avec Dylan me met aussi mal et serait revenue sur sa décision. La mienne se contente de répondre :

— Tu as raison, va te reposer, tu as une mine affreuse. Je commence à me dire que ces études sont vraiment néfastes pour ta santé.

Je n'essaie même pas d'argumenter. Il n'y a pas plus aveugle que celui qui refuse de voir.

— Je demanderai à ma styliste de te trouver quelque chose de correct pour vendredi. Elle est très douée pour mettre les gens en valeur, même ceux avec un physique peu avantageux.

Cette nouvelle pique au sujet de mes courbes glisse sur moi comme l'eau sur les plumes d'un canard. Il est devenu naturel pour moi de l'entendre me sortir des phrases blessantes. Oui, je sais, c'est triste.

Une fois dans ma chambre, je suis tellement déprimée par ce repas qui a été une épreuve à plus d'un titre et surtout par la perspective de ce qui m'attend vendredi soir que je décide de faire une folie. J'ai absolument besoin de me changer les esprits afin de ne surtout pas penser à cette maudite soirée aux côtés de Dylan.

J'attrape mon sac pour récupérer le téléphone glissé tout au fond. J'appuie sur la touche power et fixe l'écran en attendant qu'il soit allumé.

Une soirée étudiante ? Avec Dylan ?

Je n'arrive pas encore à me faire à cette idée. Comment a-t-il pu oser se servir de mes parents pour m'obliger à ça ? Je crois que je ne pourrais jamais lui pardonner cette fourberie. Pourquoi s'échine-t-il ainsi à vouloir se rapprocher de moi ? Ce n'est pas comme si j'avais été ambiguë avec lui. Je le déteste et je l'ai toujours traité avec froideur. A-t-il un côté masochiste ? Je devrais peut-être lui dire sans ombrage qu'il ne m'intéresse pas.

Le téléphone vibre dans ma main, ce qui m'empêche de m'attarder sur ces pensées déprimantes. J'ai reçu plusieurs messages qui proviennent tous de Marlon.

Marlon :
Tu es fâchée ?

Marlon :
C'est la comparaison avec DiCaprio qui me vaut ce silence ? Tu trouves que c'est un peu trop présomptueux de ma part ?

Marlon :
Serais-tu à ce point fan de lui ?

Marlon :
Tu sais, je fais partie de la team qui pense que Rose aurait pu lui faire une place sur sa planche, au lieu de faire sa bourgeoise égoïste.

Marlon :
Hum, on peut oublier ce dernier message ? Ce n'est pas forcément très gentil pour Rose. En même temps, c'est vrai quoi, elle aurait pu lui faire une place ! Moi, c'est ce que j'aurais fait.

Marlon :
Y a quelqu'un ?

Malgré moi, un grand sourire a fleuri sur mes lèvres durant ma lecture. Autant l'avouer, je ne suis pas insensible à l'humour de Marlon. En quelques phrases, il a réussi à chasser les nuages au-dessus de ma tête.

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