Chapitre 1

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Quelques heures plus tôt,

Je m'apprête à entrer dans une taverne. Je n'oublie pas de glisser un poignard dans le pli de ma robe. Elle est noire et le fin tissu me tombe jusqu'aux chevilles.

Quand je pousse la porte de la taverne, une odeur d'alcool me prend au nez. Je fais quelques pas et, une fois arrivé au milieu de la taverne, une, mais me caresses les fesses. Je plisse les yeux et me retourne aussi vive que l'éclair.

L'homme n'a pas le temps de réagir, que déjà, mon talon se niche dans son entrejambe. Il lâche un petit couinement et pose les genoux à terre. Au même moment, je lance à la ronde.

- Le prochain qui me touche, je lui brûle les mains. Ça lui fera un petit souvenir pour se rappeler qu'il a agi en gros porc. C'est clair ? Je baisse le regard et, en voyant que je n'obtiens aucune raiponce, j'appuie un peu plus fort sur la partie sensible et répète mes dernières paroles. C'est clair ?

-Ou-oui madame.

- Bien, bonne soirée dans ce cas. Je lui réponds en enlevant mon pied et en lui lançant le sourire le plus hypocrite dont je dispose.

L'inconnu se relève en me lançant un regard empli de haine, et sort de la taverne.

Oups, je crois que je l'ai froissé.

Pendant ce temps, je me dirige vers le bar. Et, à peine ai-je posé mes fesses sur le siège, qu'une serveuse me tend une bière, une bière que j'accepte volontiers.

Quelques minutes passent, et ma cible ne pointe toujours pas le bout de son nez. Je commence à me lasser et, au moment où je lâche un soupir quelqu'un pousse la porte et pénètre dans la taverne. Le voilà, enfin, ce n'est pas trop tôt.

Nos regards se croisent et il me sourit. Visuellement, je lui donnerais une cinquantaine d'années, peux être plus, mais sûrement pas moins. Il a un visage tout en rondeur et des yeux ternes, enfin, de ce que je peux observer depuis la distance qui nous sépare. Il a la chevelure grisonnante et, malgré la distance, je vois parfaitement sa calvitie avancer. Il faut dire quelle est bien - mais vraiment bien - profonde. On dirait presque que son front veut communiquer avec le ciel. En baissant légèrement le regard, je remarque qu'il a le ventre comme son visage, tout en rondeur. Il porte des vêtements coûteux. Après tout, c'est un noble, pourquoi se priver de beau vêtement quand on en a les moyens. Moi-même, je ne suis pas pauvre, il faut dire que voler des objets et les vendre de temps en temps sa paye bien.

Il vient et s'assoit à côté de moi.

- Il m'a semblé que vous m'observiez à mon arrivée.

- Ho. Navré de vous avoir offensé, je ne pensais pas en mal, cela m'a juste surpris que vous veniez dans une taverne alors que vous êtes un noble. Tous simplement.

- Je pourrais en faire de même pour vous. Que fait une frêle jeune femme dans une taverne à une heure si tardive ?

Je m'apprête à lui répliquer que je ne suis pas une frêle jeune femme, mais que bien au contraire, je peux le tuer à chaque moment. Mais je ravale ma fierté et lui lâche un sourire crispé. Je prends une grande inspiration intérieurement avant le lui répliquer :

-Je m'ennuyais, alors je suis venu voir ce qu'il se passait. Mais bon, rien d'intéressant, enfin, avant que vous n'arriviez.

Il lâche un rire gras qui me dégoûte, mais je me force à rester calme.

On continue de parler et au bout de quelques minutes, il me parle de sa fille et de comment il est fier d'elle. Ce soir, elle est censée se rendre à la résidence royale pour participer au bal masqué du prince. Il est sûr qu'elle sera prise pour représenter l'une des vingt prétendantes au trône. Et il est aussi convaincu qu'elle sera la future reine de son royaume. Dommage, pour elle, elle ne participera pas à ce bal masqué. J'irai à sa place, car je vais voler son invitation.

La Rose De FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant