Peu après ma première découverte de Twilight, j'avais également fait l'expérience de Fift Shades of Grey. Je précise d'emblée que je me suis arrêtée au premier volet, car j'ai réalisé que cette histoire ne m'intéressait finalement pas du tout. Par conséquent, si des évolutions de caractères ou d'autres aspects intéressant à discuter dans les films ultérieurs, je ne pourrai pas y prendre compte dans cette analyse.
Je n'ai pas pu continuer à regarder les suites parce que c'était nul. Le film reprenait tous les clichés: le milliardaire mystérieux, la jeune femme naïve, la transformation de la femme grâce à l'amour d'un homme, le passé traumatisant qui justifie le comportement abusif de l'homme blanc, la fascination instantanée, ... Aussi, les dialogues sont très pauvres. "Tu me détestes? - Non, je tombe amoureuse de toi. - Non! Tu ne peux pas m'aimer. - Alors va-t'en." L'histoire ne m'a pas captivée, l'intrigue ne semblant véritablement démarrer qu'aux dernières minutes, mais c'était déjà la fin. Je n'avais pas l'impression d'apprendre quelque chose d'intéressant à travers ce film, ce qui est quand même plutôt exceptionnel... En effet, la grande majorité des œuvres cinématographiques, même si elles peuvent avoir pour objectif premier de divertir, glisse généralement quelques leçons de vie ou de morale.
Cela ne veut cependant pas dire que Fifty Shades of Grey ne véhicule aucun message. Toutefois, les implicites de ce film sont selon moi très problématiques. Pourquoi réalise-t-on un film sur une histoire qui elle-même a été inspiré d'une autre histoire qui déjà était problématique elle-même? Car oui, Fifty Shades of Grey était initialement une fanfiction de Twilight (laquelle était elle-même une fanfiction de OneDirection: Edward Cullen était, dans la version originale, Harry Styles). De même, dans Fifty Shades of Grey, les noms des personnages Edward et Bella ont été modifiés en Christian et Ana pour la publication.
Fifty Shades of Grey s'apparente à Twilight sur de nombreux aspects. Sans vampires scintillants au soleil, certes, et sans loup-garous, ni autre aspects surnaturels. Le film ne met pas non plus en scène un triangle amoureux et ne prône pas l'abstinence avant le mariage. Bon d'accord, Fifty Shades of Grey n'a en fait rien gardé de Twilight, sauf... une relation entre une jeune femme vierge, dépourvue de personnalité, et un jeune homme riche avec des secret (au sens strict du terme, Edward n'est pas jeune, mais il en a du moins l'apparence). Ce n'est pas tout, il est aussi "beau", talentueux et... abusif.
Comme évoqué dans le chapitre précédent, une comparaison peut être établie entre Twilight et Cendrillon. Cette similitude est également présente dans Fifty Shades of Grey. Le prince n'y sauve pas la princesse de la pauvreté à proprement parler (bien qu'il soit milliardaire et elle non), mais plutôt de son existence monotone et dénuée de passion. Avec toutes ces histoires, on a l'impression qu'une femme ne pourrait avoir de vie excitante sans un homme qui lui ouvrirait des portes vers un tout autre monde, alors qu'elle-même n'a rien n'a montrer.
(Isa)bella et Ana(stasia) sont dépeintes sans traits de caractère distinctifs, elle pourraient être n'importe quelle personne ordinaire. Aucune des deux ne montre une passion, d'un talent ou un passe-temps particuliers (lorsque Christian la questionne à ce sujet, Ana lui répond d'un ton incertain: "euuh... je ne sais pas... lire?"). Et pourtant, leurs princes respectifs sont convaincus qu'elles sont spéciales. Si ce n'était pas le cas, quel autre motif pourrait les inciter à se lancer dans une quête acharnée pour conquérir leurs cœurs?
Par ailleurs, Edward et Christian ne sont pas les seuls à tomber amoureux de Bella et Ana. Se pourrait-il qu'être belle soit suffisant? Est-ce même le seul aspect qui importe au final? à aucun moment, les protagonistes de Fifty Shades of Grey ne discutent de leur vie personnelle, de leurs passions, de leurs aspirations ou de leurs désirs (à part peut-être Christian sur ce dernier point). Lorsque Christian interroge Ana sur ses passe-temps, c'est uniquement dans le but de lui offrir un présent onéreux pour l'éblouir. Ce n'est pas du tout pour s'intéresser à elle et aux intérêts qui l'a préoccupent. Tout comme Edward porte Bella sur son dos afin de lui dévoiler ses pouvoirs, Christian tente d'impressionner Ana en l'emmenant faire un tour dans son hélicoptère privé, puis plus tard dans son planeur. Que ce soit au somment des arbres de la forêt de Forks ou à bord de l'hélicoptère pour avoir la belle vue, ces scènes sont au final identiques dans leur finalité: L'homme montre à la femme la beauté de la vie, parce qu'elle ne peut pas la découvrir par elle-même.
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critique culturelle
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