Deux vies une balle

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Min-su

Un mois plus tard.

Samedi, 3h34, Busan.

Bip,bip,bip.

J'allais devenir folle.

Bip,bip,bip.

Complètement folle.

Un mois que j'étais ici. Un mois où mes journées se répétaient en boucles. Un mois où je m'entraînais dur comme fer, pour pouvoir être enfin haut gradé.

Et un putain de mois où se bruit ne s'arrêtait pas.

Au début, je me faisais à l'idée que je serrais rapidement haut gradé, que ce n'était que quelques entraînements. Puis je me suis rendue compte à quel point je m'étais trompé sur toute la ligne. J'étais même à côté de la plaque. Jimin nous formait de manière extrêmement minutieuse et ne laissait passer aucune erreur, dès que l'un de nous se positionnait mal, ne réagissait pas assez vite ou prenait les mauvaises décisions, on se retrouvais à tous recommencer et à répéter l'exercice une dizaine de fois. On avait même déjà passé une journée entière dans la cabine à tire. Malgré ça, Jimin nous avait divisé en deux sections bien distinct, ceux qui avait du potentiel et ceux qui n'en avait pas. C'était peut-être cruel mais c'était ça, notre monde. De plus, l'écart commençait à se creuser, ça sautait au yeux. Entre ceux qui n'arrivais toujours pas à manier un couteau et ceux qui le maniait à merveille. Jimin nous avait donné un jour de repos, à ma section à moi, pour pouvoir s'occuper personnellement de la deuxième section qui, à vrai dire, était à la ramasse. A mon plus grand malheur, San se trouvait dans mon groupe, et malheureusement, puisque je n'ai jamais de chance, Jimin nous avait mis de paire, comme quoi je cite, "vous êtes du même niveau".

Alors pour notre journée de repos, on nous avait accordé un bonus. Le centre commercial. On nous avait accordé le droit d'aller faire du "shopping" avec notre premier budget. Mais ça aurait été trop beau pour être vrai, puisque San m'avait collé toute la journée. Heureusement une des nouvelles recrues qui était dans notre sections, et qui d'ailleurs faisait souvent équipe avec nous, nous avait rejoint, elle s'appelait Ye-ji. Elle était sympa, intelligent, performante et surtout, pas collante. Fin pas complètement et pas autant que San, rare sont les fois où elle me colle.

Bip,bip,bip.

Bordel.

Je me relève rageusement et allume ma lampe de chevet. Je m'assois sur mon lit, les pieds à plat sur le sol en bois et me prends la tête dans les mains. Ce bruit ne voulais pas s'arrêter, pas une seule fois, et je commençais à délirer. D'habitude se genre de bruit ne m'affecte pas, mais cette fois je n'en pouvais plus.

Mais putain qu'est-ce que ça peut être ?

Le frigo ? Non trop loin.

Le chauffage ? Non je ne l'ai toujours pas allumé.

D'ailleurs il faudrait bien que je le fasse, nous étions bientôt en novembre.

Je me lève et entoure mon corps de mes bras.

C'est vrai qu'on se la gèle ici.