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« - Putain ! »

Kaveh ouvrit la porte de sa collocation avec force, et se jeta par terre avant de vomir tout son soul. La porte se rabattit derrière lui, l'enfermant dehors.

C'était devenu son quotidien. Boire avec ses collègues le soir venu, relâchant la pression accumulée dans la journée. Bien qu'il y ai des soirs où il devait se passer d'alcool à cause de ses responsabilités.
Le blond était un scientifique travaillant dans la station de recherche de Vostok, une personne importante donc.

Mais ses joues rouges, à cause du nombre de bouteilles enchaînés, l'avait fait s'enfermer dehors par -15°C.

« - HÉ OOOOH !!! Le blond frappa la porte avec le peu de force qu'il lui restait de sa journée, je vais mourir, ouvrez moi ! On est en Antarctique merde ! »

Rien.

Personne n'avait ouvert et Kaveh commença à s'inquiéter.

Il s'assit dans l'escalier, la tête posée sur ses genoux. Au moins, il songea, aucun ours polaire ne viendra m'attaquer au milieu de toute cette neige.

Un lumière dans le ciel attira son attention. La nuit, habituellement sombre avec pour seule lumière la Lune et les petites étoiles, étaient parcourus par des faisceaux de lumières.

Les aurores boréales avaient le don de fasciner le jeune scientifique, ces belles lumières qui ondulaient dans le ciel comme ses cheveux ondulaient dans le vent.
C'était reposant, le blond en oubliait presque tout ses problèmes. Si ses recherches n'aboutissaient pas il aurait de grosses dettes. Il a beaucoup sacrifié pour venir ici. Alors il se devait de réussir. Il s'en voulait presque d'avoir bu autant. Ses mains formèrent un point, il essayait de faire abstraction du froid.

Une douce mélodie lui parvint.

À travers le froid glacial, il entendit retentir les notes d'une lyre. Il pensa d'abord halluciner, être victime d'une farce mais finalement s'aventura dans la douce nuit pour chercher l'origine du bruit.
Il titubait, ses pieds qu'ils ne sentaient plus, parcouraient la neige par automatisme comme attiré par cette mélodie.

Un homme de son âge flottait, comme assis nonchalamment sur l'air, une lyre dans ses mains. Un corps musclé, une peau légèrement bronzée et de longs cheveux gris descendant en cascade sur ses épaules. Une allure sortant tout droit de l'Olympe.

Kaveh se rapprocha, de ce corps céleste émanait une chaleur rassurante lui faisant presque oublier le froid dans lequel il se trouvait.

Le jeune homme l'aperçut. Il ne souriait pas, mais ne paraissait pas hostile pour autant. Il saisit les poignets de Kaveh et rapprocha son visage un peu. Histoire de l'examiner.

« - Vingt minutes. »

Sa voix était grave mais agréable à écouter. Comme une berceuse à l'oreille d'un bébé. Le jeune homme aux cheveux gris posa ses mains, grandes de taille, sur les joues du blond.

« - Il te reste 20 minutes à vivre. Rentre chez toi.

- Non. »

Cette présence, cet homme, il l'empêchait de penser correctement. Il voulait rester à ses côtés.

« - Vous reverrai-je un jour ? »

Le mystérieux grisé, lui tourna le dos et s'en alla silencieusement et gracieusement imprimant ses pas dans sa neige. Il marchait dans une direction inconnue au blond le laissant sur le sol froid. De violents spasmes s'emparaient de lui. Ses poumons brûlaient, des larmes coulaient involontairement sur ses joues.

Que se passe-t-il ?

Il mourrait.

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Il ouvrit les yeux difficilement. Il ne pouvait voir que le plafond blanc. Son dos lui faisait incroyablement mal mais il essaya cependant de redresser, il remarqua une masse rousse sur ses genoux.

« - Ni-, murmura t-il encore légèrement fatigué.

- OH MON DIEU KAVEH ! s'écria Nilou, elle lui fit une forte étreinte qui témoignait de l'amour qu'elle lui portait, j'ai tellement attendu, j'ai failli perdre espoir.

- Je vais bien, t'inquiètes.

- OUI JE M'INQUIÈTE ! Kaveh, ton pronostic vital était engagé, il l'est peut-être même toujours. Que s'est-il passé ?

Nilou était fortement inquiète, c'était la meilleure amie de Kaveh. Ils ne se séparaient jamais sauf pour le travail.
Kaveh pesait le pour et le contre, devrait-il lui raconter l'épisode dans le froid ? Avec cet homme mystérieux ? Était-ce une hallucination ?

- Bonjour, le docteur rentra plus tard et fut salué d'un bref mouvement de tête par le blond, en vue de votre état, il vous est interdit de travailler pendant au moins 1 mois. Vous resterez ici le temps de réadaptation de votre corps. »

Un tuyau venait apporter de l'air chaud sous la couette du blond. Il venait tout juste de le remarquer. Nilou lui fit une dernière étreinte avant de partir, la fin des visites approchait. Elle devrait s'en aller.

Il se retrouva donc seul, encore, dans la chambre claire et obscure à la fois. Soudain, sa vision se troubla. Il fut prit d'un mal de ventre.

Pas encore...

Une masse se déposa doucement à ses côtés et le regardait dans les yeux. L'air dans la pièce devint agréable plus chaud, cette chaleur il la reconnaissait.

« - Vous. Vous ne m'avez pas répondu la dernière fois- il s'arrêta, prit d'une intense douleur au coeur. Le grisé posa ses mains de part et d'autres de son visage.

- Respire avec moi.

Lentement Kaveh inspira et expira en rythme jusqu'à ce que son coeur et celui du grisé battent à l'unisson. C'était envoutant, tellement envoutant que le blond fut pris d'un élan et réduit doucement la distance séparant leur visage.

Leurs lippes se scellèrent en baiser tendre et délicat auquel le grisé répondit. Une sensation inexplicable se faisait ressentir dans le ventre du blond. Ils cherchaient à présent le contact du corps de l'autre. C'était délicat.

Le grisé posa ses mains sur la taille du blond tandis que celui-ci passait ses mains dans la longue et douce chevelure du grisé. À ce moment-là, Kaveh n'en avait plus rien à faire.

Cet homme était peut-être une hallucination, un dieu, où on-ne-sais-trop-quoi, il le désirait.

Ils se séparèrent à contre-coeur et se fixèrent quelques secondes, de la tristesse se faisait voir sur le visage du plus grand.

« - J'aimerai que tu restes. Si seulement...chuchota le scientifique. Je serai seul ici, dans cet hôpital, je t'attendrai !

Il voulait pleurer mais se retint. L'homme en face de lui prit ses mains délicatement.

- Je reviendrai. »

Il se retourna, comme lorsque Kaveh l'avait vu pour la première fois. Et s'en alla gracieusement. Sur ses poignets délicats, une écriture de la couleur du soleil était apparue, une écriture en or :

" Al Haitham „











⋆。° 𝔸𝕡𝕠𝕝𝕝𝕠'𝕤 𝕤𝕠𝕟 ⋆。° ᴷᵃᵛᵉʰᵗᵃᵐOù les histoires vivent. Découvrez maintenant