δύο

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Lorsque le grisé parti, Kaveh se retrouva à nouveau seul à une heure avancée dans la nuit. Il désirait son contact plus que tout.

Il patienta les jours suivants, Nilou passait le voir de temps en temps. Puis des semaines, ce manque d'affection soudain l'avait fait replonger, prolongeant son temps à l'hôpital.
Il ne dormait plus la nuit, se contentant d'envier ses collègues qui pouvaient continuer là où il avait échoué.

Kaveh regardait par la fenêtre, il était minuit passé. Il soupira. Une nouvelle douleur au cœur le prit, il tomba à genoux sur le sol.

" Ça y est, je vais mourir. On pourra plus rien pour moi. Comme c'est pathétique ! Je suis incapable, j'en peux plus „

Des larmes coulaient abondamment sur ses joues, mais elles furent essuyées par une autre paire de main. Kaveh eut le courage de regarder son amant irréel dans les yeux, des yeux d'un vert unique, irremplaçable.

Ses larmes se firent plus fortes encore, et sa respiration accéléra. Al haitham le prit entre ses mains, sa fine taille similaire à celle d'un mannequin et d'un regard lui fit comprendre.

« - Juste comme la dernière fois, petit paon... »

Il reprit un rythme cardiaque normal et alors il put se jeter dans les bras du gris. Il entama un baiser sauvage, qui témoignait de son affection et de son amour pour lui. Il ne voulait plus jamais se séparer de celui-ci. Al Haitham demanda tacitement l'accès à la cavité buccale du blond qui accepta presque aussitôt. Leurs langues entamèrent un ballet gracieux dans le silence de la nuit avant qu'ils ne séparent à bout de souffle.

Ils continuèrent leur discussion sur le sol froid de l'hôpital.

« - M- Merci. Je sais que tu n'aimes pas beaucoup parler mais laisse-moi, ou laissez-moi- Je sais pas comment m'adresser à-

Kaveh s'interrompit lorsque le gris en question raffermit sa prise sur la taille du blond. Ça voulait dire "calme-toi".

- Enfin, je t'ai attendu mais je ne veux plus jamais te perdre. Ne serais-ce qu'un jour. Tu es le seul à pouvoir stabiliser ma température. Je ne vois plus le jour depuis ton départ mais j'ai compris que ce jour qui m'attire tant, c'est toi. Sans toi, je vais mourir... »

Un silence lourd de sens apparut avant que la voix grave du plus grand ne le fasse disparaître.

« - Je te ferai sortir d'ici.



Cette fois, je te le promets. »


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Al Haitham pénétra le lendemain dans le hall de l'hôpital. C'était un endroit particulier où il avait appris que les humains, de constitution faible, se faisait soigner.

Étant un dieu, on lui avait toujours appris à voir les humains d'un oeil péjoratif mais Kaveh était simplement différent. Il était comme une drogue, on ne pouvait juste pas s'en passer.

Son accoutrement divin aurait pu passer étrange, il avait donc revêtit un pantalon noir avec une simple veste de sa couleur favorite, le vert émeraude. Ses cheveux quant à eux étaient plus court que d'habitude. Il hésita terriblement avant de les couper, et si Kaveh n'aimait pas ?

« - Bonjour.

- Bonjour ! Lui répondit l'infirmière avec un grand sourire. La communication n'était pas son point fort.

- J'aimerai parler au médecin de la chambre 907.

- Pourquoi donc ? En voilà une requête intéressante, laissez-moi le contacter...elle suivait toutes ses phrases d'un sourire commercial et d'un ton vivace.

Un homme dans la trentaine s'approcha de lui et tenta de lui serrer la main. Cependant, Al Haitham refusa poliment, il n'y était pas habitué. Il luttait intérieurement pour ne pas mettre son casque antibruit. Ils se dirigèrent ensemble vers un bureau à l'allure Orientale.

- Bonjour, je suis le docteur Baizhu. Vous voulez ? Il ouvrit son ordinateur et commença à tapoter dessus.

- Sortir un...un ami d'ici, il se surprit à hésiter sur le mot. Le patient de la chambre 907, Kaveh.

- Hum... C'est délicat, vous parlez de l'hôpital comme d'une prison ! Il rigola doucement avant d'être pris d'une quinte de toux assez douloureuse.

- Il souffre, ici. Êtes-vous aveugle ? Je le soignerai moi-même. J'en ai les connaissances, que visiblement, vous n'avez pas, son ton état froid.

- Vous ne semblez pas comprendre, venez avec moi. Baizhu se leva de sa chaise et l'invita à sa suite à marcher dans l'hôpital. Votre ami a subi une grave hypothermie. Son pouls et sa tension peuvent remonter à chaque instant. Il risque des troubles de la circulation sanguine, et de la respiration. Sa température est assez stable mais elle est 4 degrés inférieure à celle d'un homme normal, et elle continuera de baisser. Vous savez pourquoi ?

Al Haitham en pleine réflexion fit non, de la tête.

- Tout simplement, parce qu'il meurt jeune homme.

Il s'arrêta devant la chambre de kaveh. Celui-ci était en train de dormir mais semblait souffrir.

- Deux solutions s'offrent à vous, expliqua Baizhu d'une voix calme comme s'il avait l'habitude que ses patients meurt, soit il reste ici et on fera tout notre possible pour le faire vivre plus longtemps, au prix de sa liberté. Mais il souffrira-

- Je suppose que, il reprit la parole après un long moment, la deuxième solution voudrais que je le fasse partir mais qu'il ne vive que peu de temps.

Tout deux regardèrent en direction de la chambre, le blond se réveillait tout doucement et souris à la vue d'Al Haitham après avoir fait un rapide bonjour de la tête au docteur.

- Vous avez tout compris...

⋆。° 𝔸𝕡𝕠𝕝𝕝𝕠'𝕤 𝕤𝕠𝕟 ⋆。° ᴷᵃᵛᵉʰᵗᵃᵐOù les histoires vivent. Découvrez maintenant