Chapter number twelve •

124 33 7
                                    

Ils m'observèrent chacun à leur façon. La fille me dévisagea d'un air : " Pas touche ! C'est le mien ! " et lui plutôt en mode, " Merde, il m'as cramé je pourrais plus jouer avec... "

Je restais immobilisé comme fossilisé, là, les deux pieds bien profondément ancrés dans le sol, la bouche béat et les larmes qui commençaient à remplacer mon petit sourire joyeux trop mignon habituel.
Non je ne suis pas mégalo ! C'est la stricte vérité.

Ma cage thoracique faisait des vas-et-viens de plus en plus violent et mes doigts tremblotaient tous. De loin je suis sûr qu'on pourrait croire que c'est un spectacle de théâtre bien gênant avec un type qui limite les animaux de la forêt. Même de proche d'ailleurs et encore la morve n'a pas encore fait son apparition parce qu'après c'est les chutes du Niagara.

Avant que mon visage ne devienne trop immonde je me tappe mon meilleur spinct dans le couloir.

_- " Taehyung ! Attend ?! C'est pas ce que tu crois ! Hurla-t-il en desespoir de cause comme si j'allais tourner les talons et lui pardonner en souriant niaisement. "

Quel troudebal celui-là ! Il m'a trahi ! Je cours sans m'arrêter, je cours plus maintenant que dans toute ma vie réunie. Les gens se retournent, leur regard interrogateur glisse sur ma peine, ma tristesse, ma rage, ma déception et je l'avoue une lueur d'espoir que ce ne soit qu'un vilain cauchemar.

Je rentrai chez moi en trombe et m'élançai sur le divan du salon. Les joues continuellement humides en essayant de parler tout en pleurant.
La scène la plus pathétique de ma vie. Débora se posta sur le seuil de la liaison entre la cuisine et le salon avec une mine inquiète sans oser m'adresser la parole.

Je secouai les coussins, retournai les plèdes , balançai la télécommande de ma télé par terre mais rien y fait j'ai une boule coincée dans la gorge qui me déprime. Alors je sortis mon matériel d'art et peignit un tableau exprimant ma furie.
Les traits semblaient brusques et irréguliers mais incroyablement authentique. Chaque couleur complétait merveilleusement bien la précédente et l'ensemble ne respectait aucune règle étudiée dans mon académie à deux balles. La colère en moi s'épongeait au furet et à mesure que je me vengeait sur cette pauvre toile.

Débora apporta un plateau avec des en-cas et des rafraîchissements.

_- " Taehyung... Ça va ? Questionna-t-elle prudemment. "

Évidemment je pète la forme ! Ça fait deux heures que j'ai vidé toutes les boîtes de mouchoirs de la baraque mais sinon ma vie est magnifique.

_- " Ça peux aller... Répondis-je en admirant fièrement mon œuvre. "

J'envoyais un message bref à Karina. Je lui ai précisé que demain j'aillais fuguer avec ou sans elle.
J'enfilais mon plus beau costume pour rencontrer ma fiancée. Je dissimulait mes yeux rougis et gonflés derrière des couches monstrueuses de fond de teint et de poudre matifiante. Je m'entraînais à sourire et rire de manière naturelle et faussement enjouée.

Mon père m'avait envoyé l'adresse d'un restaurant carrément chic duquel on ne sort pas sans être au minimum endetté. Je vais me venger... De mon père... Ma mère... Et de lui...

[ 20 minutes plutard]

Je descendis de mon triscicle jaune avec dédain. Ça défonçai suffisamment mon style pour que tous les passants se retournent. J'arrivais près de mon père, ma mère et ma belle-famille, le casque jaune fluo toujours accroché sous mon menton.

Je m'inclinai légèrement et eut peur de regarder ma future femme droit dans les yeux. Un serveur nous installa poliment et nous tandis la carte de menu.

J'observai les plats et grimaça en apercevant que la majorité était composée de fruit de mer.

_- " Qu'est-ce qu'il y a jeune homme... Un soucis ? S'inquièta sincèrement la mère de la mariée. "

Ses traits étaient doux et son faciale respirait une sorte de bonté inée. Son chignon attaché en noeud laissait échapée quelques mèches blondes rebelles.
Je lui rendis son attention, touché, avec un rictus rassurant tout en serrant les poings sous la table.
Tous le monde commanda un par un et les discussions gravitaient autour de la fortune des deux familles et des revenus juteux généré par ce mariage forcé.

Une idée machiavélique me vient pour me venger mais avant cela je voulais rencontrer mon épouse pour être sûr de ne pas louper la chance de mon existence. Personnellement j'en doute.
Je lève le regard furtivement vers le haut et obsèrve la tronche de ma partenaire.

Elle avait du maquillage qui débordait sur son cou faisant la délimitation entre sa vrai couleur de peau et celle qu'elle c'était peinturlurée dessus. Ses lèvres gonflées créaient une sorte de ventouse et ses longs cils couvraient une partie de son visage. Visiblement elle ne sait pas doser.

Je me retiens d'exploser de rire quand au pire moment nos regards se croisèrent.
Sa mère qui semblait en recul proposa qu'on aille tous les deux se balader à l'extérieur du bâtiment en attendant que nos plats soient prêts à être dégusté avec hâte.
J'acceptais par politesse mais avançai avec mollesse jusqu'à dehors. Je vous jure qu'on dirait un poulpe sous morphine qui fuit la menace.
Elle me rattrapa silencieusement en marchant à mes côtés et elle sortit son téléphone portable.

Oh mon Dieu ! Je ne l'aime déjà pas ! En plus elle est plus grande que moi . Chez un gars ce n'aurai pas été dérangeant...
Mais bon à présent j'ai un problème de taille. Littéralement !

_- " Ecxuses-moi si je te dérange. Lâchai-je après quelques minutes de blanc intensif. "

Elle mâchouillait bruyamment un chweegum à la fraise. Elle tournait indifféremment ses yeux vers moi.

_- " Il a quoi la draguequeen ! Reprochait l'autre pouf en remontant la lanière de son sac-à-main Hermès sur son épaule dodue. "

Je pris mon courage à demain pour rentrer dans le restaurant et cheminer jusqu'à la table toute mignonne. S'en était trop !

_- " Papa, Maman ?! Criai-je au milieu des invités. "

Plein de personnes lancère un coup d'œil" discret " à ce qu'il se produisit.
Mes beaux-parents prirent automatiquement un air hypocrite et se concentrèrent sur moi.

_- " Je suis gay ! Hurlai-je les larmes débordant de mes amandes boursouflées. "

La mâchoire de mon père semblait se décrocher. Je partis en courant en n'oubliant pas mon triscicle jaune et je m'enfuis rapidement dans le noire de la nuit.

Désolée Karina je ne t'attendrai pas...

MaFiA ¥ TaekookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant