Lyra

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Chapitre 3

Entre Deux Mondes

Ce matin la, le réveil n'étais pas calme et paisible comme d'habitude. Le soleil ne venait pas caresser le bout de mon nez, non, ce matin, c'est le réveil qui vint me brutaliser le creux de l'oreille. Je me redressai en me frottant les yeux, ce n'était pas la fatigue que je remarquai dans le miroir, non, c'était mon cœur qui voulait presque sortir de ma poitrine fuyant le stress. Je ne savais pas comment m'habiller, ni comment me coiffer, cela faisait 1 an que je vivais en pyjama et que je portais en guise de coiffure un vieux chignon. Je m'assayai en m'appuyant contre mon lit. Mes yeux fixaient mon reflet dans le grand miroir de mon dressing. Avant j'étais une jeune fille pleine de vie, aux yeux pétillants et au sourire radieux. Mais depuis l'accident, un voile sombre s'était abattu sur moi, me volant cette étincelle qui me rendait si spéciale. Autrefois, j'adorais me contempler dans le reflet argenté du miroir. j'aimais me voir grandir, m'épanouir, et partager avec mes parents les moments de bonheur que me renvoyaient mon propre regard. Les miroirs étaient devenus des portails vers des souvenirs douloureux, des rappels constants de l'absence de mes parents. Chaque fois que je croisais mon reflet, les larmes me montaient, submergeant mon visage d'une tristesse profonde. Je me sentait déconnectée de mon image, comme si la jeune fille joyeuse que j'avais été avait disparu à jamais. Ma grand-mère me répétait toujours :

-Lyra, les miroirs peuvent refléter la réalité, mais ils ne définissent pas qui tu es. Ils ne peuvent pas capturer la beauté intérieure, la force et la résilience qui se trouvent en toi. Tes parents étaient fiers de toi, et leur amour continuera de briller à travers ton cœur.

Pourtant, je n'arrivais toujours pas à me regarder dans ce fichu miroir, alors je détournai les yeux et plongeai ma tête entre mes bras, je ramenai doucement mes cuisses contre moi comme pour me créer une bulle de calme et de paix. Lorsque quelqu'un poussa la porte de ma chambre. Ma grand-mère entra dans la chambre, les bras chargés de vêtements propres. Elle posa un regard compréhensif sur moi et me dit doucement :

-Ma chérie, je sais que ce n'est pas facile, mais tu es forte. Tes parents seraient fiers de toi, et ils voudraient que tu continues à vivre et poursuive tes rêves. Prends ton temps, mais n'oublie pas que tu ne seras jamais seule.

Les paroles de ma grand-mère résonnèrent dans mon cœur comme une poésie apprise par cœur, me rappelant que j'avais une famille qui m'entourait (une petite famille mais une famille quand même) et qui m'aimait profondément. Je me laissai envelopper par l'amour de ma grand-mère, qui m'aida finalement à me préparer pour cette journée difficile. Je choisis une tenue sobre mais qui reflétait mon style unique. Je me regardai rapidement dans le miroir en évitant à tout prix de croiser mon regard, sentant une pointe d'anxiété monter en moi. Je finis par passer le pas de la porte juste après avoir dit au revoir à ma grand-mère. Le trajet vers le lycée semblait interminable, chaque minutes amplifiant mon appréhension grandissante. Le cœur lourd, je franchis les portes de l'établissement, sachant que tous les regards se poseraient sur moi. Dès que je pénétrai dans le couloir, un silence étrange s'installa. Les chuchotements cessèrent brusquement et les regards curieux se braquèrent sur moi. Les visages étaient empreints de compassion mais je pouvais également percevoir une forme de jugement dans leurs yeux. C'était la première fois où autant de gens me regardait, avant je n'étais qu'un fantôme. Je me sentais terriblement vulnérable, exposée, comme si j'étais passée de l'étudiante ordinaire à une énigme à déchiffrer. Les murmures se propageaient dans mon sillage, et je pouvais entendre les discussions discrètes des élèves se demandant comment j'allais alors que un an auparavant il ne connaissait même pas mon prénom. Certains osaient me regarder directement, cherchant peut-être à lire dans mes yeux l'ampleur de ma tristesse. Je me sentais tiraillée entre le besoin de me protéger et la volonté de montrer au monde que j'étais encore capable de faire face. Je ressentais le poids des attentes, la pression d'être forte et de ne pas laisser ma tristesse me submerger. Mais chaque regard qui me scrutait semblait être une lame, ravivant ma douleur intérieure.

Beyond RegretsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant