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Revenir ici était à la fois angoissant et excitant.
Il fessait si sombre dans cette partie de la forêt, les arbres énormes cachait les rayons du soleil. Bien que Selene n'y avait pas mis les pieds depuis des années, elle se souvenait très exactement d'où est-ce qu'elle voulait aller, et son sens de l'orientation de loup l'avait précieusement aidée.
La jeune femme était partie à six heures du matin, sous forme de loup. Laissant tout derrière elle. La brunette était arrivée à destination en fin de matinée. Essoufflée, elle marchait calmement au centre d'une forêt, qu'elle redécouvrait après toutes ces années. Jamais elle n'avait eu le courage de revenir ici, dans sa cabane d'enfance.
À environ un kilomètre de celle-ci, la jeune femme fut stoppée net. Là, devant elle, se dressait un arbre plus grand que les autres et en haut de celui-ci se trouvait la cabane en question.
En un pas, Selene s'était retrouvée juste au pied de l'arbre, touchant et griffant l'écorce de ses pattes. Le sentiment de plénitude qui l'envahît était transcendé par une multitude de souvenirs nostalgiques, vécus en ces lieux. Ces lieux étaient comme son foyer, et elle savait que personne ne pouvait l'y épier.
Un endroit si isolé qu'elle avait découvert, il y longtemps et dont elle aurait tout donné pour rester ici à jamais. Elle ne se souvient même plus pourquoi elle n'est plus retournée ici. Peut-être au commencement de l'absence de sa mère.
Elle laissa tomber le sac qu'elle tenait dans sa gueule avant de reprendre forme humaine. Reprenant ce même sac sur son épaule, une fois sur ses deux pieds.
L'escalier était toujours praticable malgré les années. Commençant son ascension, elle grimpa les marches, montant de plus en plus haut et arrivée une plateforme en bois polie.
La vue de la cabane, maintenant jouissant de sa présence dans ses rétines.
La brunette n'avait pas les clefs du chalet sur elle. Mais il y avait toujours un double caché entre deux planches. Calmement, elle fit tourner la clef dans la serrure, et le verrou crissa. Probablement, avait-il rouillé de l'intérieur, depuis tout ce temps ?
L'intérieur de la cabane était sombre, les volets avaient fermé que Selene s'empressa d'ouvrir. La poussière s'en échappant, faisant tousser la brunette.
Tout était comme elle l'avait laissé : les plantes séchées étaient mortes, les meubles, poussiéreux, et les petits dessins d'enfant sur le mur, un peu décolorés avec le temps.
« La vision d'un espace représente toujours celui qui y habite. » Disait Daphnée.
Selene se revoyait là, assise près de la cheminée avec sa mère, à fouiner dans quelques livres médicinaux. Son aura ne semblait jamais avoir quitté les lieux.
La louve s'attarda tout particulièrement sur un petit cadre. Elle en essuya la devanture, laissant apparaître la photo qu'il couvrait : la mère et la fille, souriantes. Elles avaient fait ce cliché à son anniversaire de six ans. Savoir qu'il fut une période ou elle et sa mère fut complice lui semblait impossible et étranger.
