Première partie

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Paradis d'mes deux, règles d'mes deux aussi. Depuis quand un ange de ma stature devrait se démener pour trouver un partenaire ?

Un an qu'elle m'avait dit la vieille, moi Katsuki Bakugo, j'avais un an pour me trouver un ou une partenaire.

Elle avait titillé mon égo à un repas de famille, riant en disant que même un démon ne voudrait pas d'un ange tel que moi. En même temps, mon dernier séjour en enfer m'a vite fait déchanter, une belle bande de prudes. C'est paradoxal, mais vraiment à ce stade-là, c'était plus un balai qu'ils avaient enfoncé dans leur derche.

On m'avait pourtant assuré que les succubes et incubes occupaient les enfers, mais après un p'tit tour les anciens m'ont informé qu'ils avaient presque tous élu domicile sur terre.

Bon bah... J'avais vite fait de faire mon sac, l'idée de revenir au bras d'un succube ou d'un incube sous ma coupe, histoire de contredire ma mère était bien trop tentante.

Ces créatures fascinantes, libres comme l'air, l'idée d'en avoir un rien qu'à moi avait quelque chose de totalement jubilatoire. Et quoi de mieux qu'un ange pour le faire ployer ? Notre énergie vitale est bien plus importante que celle des humains, et ça, c'est un argument de taille. Sans parler de mon physique, on va pas s'mentir, qui est loin d'être repoussant.

Je pourrais toujours le renvoyer dans les bas-fonds de l'enfer quand je me serai lassé.

Malgré mon statut d'ange, je n'avais rien d'un saint. Les anges des âmes pures et les démons des être sans foi ni loi ? C'était un beau ramassis de conneries, nous avions mis des années à nous en rendre compte... Et devant un tel constat, les anciens avaient décidé d'ouvrir les frontières, deux trois formalités administratives et un ange pouvait s'il le souhaitait se payer un séjour en enfer ou sur terre. Les relations entre ange et démon s'étaient, elles aussi, démocratisées.

Concernant la terre, il y avait une seule règle à respecter : les humains ne devaient rien savoir, jamais. Et le cas de deux trois irréductibles romantiques ayant fait jurisprudence, si l'un de nous voulait se lier intimement avec un humain, et je ne parle pas de coup d'un soir : il devait renoncer à tout jamais à son immortalité, sa mémoire antérieure, à ses pouvoirs et à l'accès à nos mondes.

S'il y avait bien un endroit où les incubes et succubes pouvaient s'amuser sans que leur comportement volatil paraisse suspect, c'était les campus universitaires, facile à infiltrer, des emplois du temps malléables et des soirées à n'en plus pouvoir.

Toutes ses réflexions m'ont amenées à Yuei, un des plus grands campus universitaires du Japon. J'ai pu m'inscrire en sociologie, cette vaste blague, une fois installé au fond de l'amphi, j'ai vite compris que je n'étais pas le seul à avoir déserté paradis ou enfer. Il me suffisait de plisser les yeux pour voir les cornes, auréoles ou même les ailes des impudiques, parsemés aux quatre coins de la salle.

Il faut savoir que pour les anges, nous pouvons dissimuler nos ailes aisément, seule notre auréole et notre aura nous trahissent auprès de nos pairs et des démons.

Les démons, c'est un peu différent, ils ne déploient leurs ailes et leur queue qu'à la nuit tombée. Leurs cornes sont comme nos ailes à nous les anges, plus elles sont grandes, plus notre énergie est importante et nos pouvoirs puissants.

Nos pouvoirs, parlons-en, ils diffèrent d'une créature à l'autre. Pour ma part, j'avais pas hérité du plus plaisant, j'entends les pensées et vraiment si je ne me concentre pas un minimum pour fermer mon esprit, c'est vite assourdissant.

Ma mère a les mêmes capacités, et quand je lui ai dit que je partais sur terre, elle m'a clamé que ce serait un bon entraînement.

J'comprends mieux, à peine installé, que ça grouillait dans tous les sens, allant du commentaire sur leur voisin de classe à l'énumération du contenu de leur bento.

Le paradis, quel enfer !💚🧡Où les histoires vivent. Découvrez maintenant