Chapitre 4 : Le Sillage des Rêves Brisés

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Mehdi se débarrassa de ses chaussures d'un geste distrait et s'effondra sur le Matelas avec un soupir de soulagement. Le poids de la journée s'abattit sur lui avec une force insoutenable, lui arrachant un gémissement étouffé. Tout son être criait de fatigue, réclamant le repos qu'il avait si ardemment désiré tout au long de la journée.

Il jeta un coup d'œil à son Smartphone, constatant avec un mélange de soulagement et de résignation que la nuit était encore jeune. Il aurait tout le temps de se reposer, de récupérer ses forces pour affronter un nouveau jour. Mais pour l'instant, tout ce qu'il voulait, c'était fermer les yeux et plonger dans l'oubli bienheureux du sommeil.

La nuit enveloppait la chambre de Mehdi dans un silence oppressant, mais son esprit refusait obstinément de se laisser emporter par le doux appel des bras de Morphée. Allongé sur son matelas gonflable, il tournait et retournait, cherchant en vain une position confortable qui lui permettrait de trouver un peu de repos. Pourtant, même dans l'obscurité de sa chambre, il ne pouvait échapper à la cruelle réalité qui le hantait.

Ses doigts erraient machinalement sur l'écran lumineux de son Iphone, cherchant désespérément un salut dans le monde virtuel des réseaux sociaux. Instagram, Snapchat, TikTok - chaque application était un refuge éphémère où il pouvait fuir la grisaille de sa vie quotidienne et se perdre dans les illusions de la perfection numérique.

Mais plus il s'enfonçait dans ce monde virtuel, plus il sentait l'anxiété monter en lui comme une marée déchaînée. Les images de bonheur et de réussite qui défilaient devant ses yeux semblaient se moquer de lui, lui rappelant cruellement tout ce qu'il n'était pas et tout ce qu'il désirait désespérément être.

Pire encore, chaque soir, l'appel de groupe de ses amis marocains vivant en Allemagne résonnait dans ses oreilles comme un écho lancinant. Leurs voix joyeuses et insouciantes semblaient contraster cruellement avec son propre tourment intérieur, exacerbant son sentiment d'isolement et d'étrangeté.

Les conversations, souvent animées et pleines de rires, tournaient autour de sujets qui lui semblaient étrangement éloignés de sa propre réalité. Il se sentait comme un étranger parmi eux, incapable de partager pleinement leur joie et leur insouciance. Et pourtant, il continuait à écouter, à se nourrir de ces bribes de connexion humaine dans un monde qui lui semblait de plus en plus hostile et incompréhensible.

Et ainsi, nuit après nuit, Mehdi se retrouvait piégé dans un cycle sans fin d'insomnie et d'anxiété, cherchant désespérément un réconfort qui semblait toujours lui échapper. Les heures s'écoulaient lentement, rythmées par par les murmures lointains de ses amis à l'autre bout du fil. Et dans l'obscurité de sa chambre, il se sentait plus seul que jamais, prisonnier de ses propres démons intérieurs qui refusaient de le laisser en paix.

Le Lion d'OrientOù les histoires vivent. Découvrez maintenant