Chapitre 1 : Le cabinet

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Tout a commencé ici. Dans ce cabinet.

Bienvenue à bord de cette histoire. Pour ceux qui aiment sortir de leur zone de confort : passez votre chemin. Ici, vous passerez la majorité de votre temps dans un cabinet, dans le cabinet.

Bonne lecture.

***

Kara jeta un coup d'œil à son agenda. Il devait être arrivé. Elle ouvrit la porte du cabinet et croisa le regard bleu de son patient suivant. Il s'avança vers elle et avant toute chose demanda :

— Vous suivez la F1 ?

— Bonjour.

Confus, le jeune homme bredouilla quelque chose d'inintelligible.

— Bonjour. Désolé, j'ai toujours peur qu'on me reconnaisse.

Kara haussa les sourcils et l'invita à rentrer. Elle avait déjà dû aider des personnes qui se croyaient suivies en permanence et cet homme ne serait pas le premier.

— Personne ne peut vous reconnaître ici, le rassura-t-elle.

— Même pas vous ?

D'accord, c'est le niveau du dessus par rapport à ce à quoi je songeais, pensa-t-elle.

— Mais non, pourquoi je vous connaîtrais ?

— Vous ne connaissez rien à la formule un ?

Elle décida d'obtempérer et de répondre à sa question. Elle n'obtiendrait rien de lui autrement.

— Non.

— Tout s'explique, sourit-il. Je suis George Russell.

— C'est noté dans mon agenda.

L'homme rit.

— Si vous ne suivez pas la formule un, ce nom ne doit rien vous évoquer. Je suis pilote, explicita-t-il alors.

Elle semblait hésiter. En était-il persuadé ou s'agissait-il là la vérité ?

— Vous pouvez chercher sur Google, lança George.

La blonde étouffa un rire.

— Je vous crois.

Établir une relation de confiance avant toute chose.

Pourtant peu convaincu par sa réponse, l'homme attrapa son téléphone pour taper son nom dans la barre de recherche avant de lui montrer.

— Je vous ai dit que je vous crois.

— Très peu convaincante, ricana-t-il.

— Qu'est-ce qui vous amène ici ? le coupa-t-elle, dirigeant la conversation dans la bonne direction.

— Ma copine veut que j'aille voir un psychologue. Elle dit que je commence à dérailler, que j'ai besoin de parler avec quelqu'un d'indifférent à la situation.

— C'est le cas d'énormément de personnes. Voir le psychologue n'est pas une faiblesse mais une force.

— Si vous le dites.

— Vous avez envie de parler de quelque chose en particulier ? Vous voulez que je vous pose des questions ?

— C'est votre métier.

— Je ne vous connais pas. La première fois sur un circuit, on a besoin d'être accompagné, non ?

— Si, admit-il.

— Alors voyez ça ainsi. Donnez-moi un petit coup de pouce.

— Je fais des courses, donc. C'est mon métier. En plus, vous êtes novice, se lamenta-t-il.

Cabinet - George RussellOù les histoires vivent. Découvrez maintenant