Chapitre 5 : À l'instinct

254 19 132
                                    

George entra dans le cabinet et s'assit tranquillement. Kara l'avait prévenu qu'une pause toilettes s'imposait et l'avait laissé s'installer.

Lui faisait-elle confiance ?

Il sourit en admirant le cabinet, cet endroit si réconfortant et apaisant. Des plantes avaient encore été rajoutées et il s'amusa de ce détail. Le lierre arrivait désormais au niveau de la tête de la psychologue.

— Désolée du retard.

Kara entra dans la pièce et lui sourit. Elle s'installa confortablement, s'esclaffant quand le lierre taquina sa joue.

— Il faudrait que je le taille.

George rit à son tour.

— Ça devient nécessaire.

Leurs regards se croisèrent et s'accrochèrent. Kara remarqua avec surprise les yeux pétillants du pilote, plus réservé d'habitude.

— Comment ça va depuis la dernière fois ?

— Bien. Enfin...

Le silence s'installa jusqu'à ce que Kara se décide à le rompre.

— Enfin ?

— J'ai quitté ma copine. Enfin, ce n'est plus ma copine maintenant.

Le souffle de la psychologue s'arrêta et son cœur rata quelques battements, avant de reprendre bien plus vite.

— Ça va ? s'inquiéta-t-il.

— Oui, oui.

Merde, pourquoi je réagis comme ça ?

Kara prit une grande inspiration pour retrouver son sang froid, vite mise à terre par le regard soucieux du pilote.

Et séduisant.

Kara perdait ses esprits - ce qui lui arrivait très rarement - et commençait à paniquer.

— Oui, donc tu l'as quittée. Et ça va ?

Le soulagement dans le regard de George en était presque palpable.

— Je m'en sors. Les premiers jours ont été durs mais ça va de mieux en mieux.

— C'est déjà ça !

Elle ne put s'empêcher de s'enthousiasmer et de se réjouir pour son patient.

— Merci pour tes conseils.

— C'est normal, sourit-elle. Tes appréhensions étaient justifiées ?

— Elle envisageait aussi de me quitter, pour les mêmes raisons.

Un sourire ironique fleurit sur les lèvres de Kara.

— Ça ne fait pas si longtemps que j'exerce mon métier mais j'ai déjà entendu des histoires de rupture, crois-moi. Celle-ci est de loin la plus surprenante.

George esquissa lui aussi un sourire.

— Tu m'étonnes. Je suis complètement tombé des nues. Je peux te raconter ?

— Comme tu le souhaites !

***

Deux semaines auparavant

George exhala doucement, plus qu'angoissé. D'ici une heure, il serait célibataire, pour la première fois depuis des années, et sûrement pour un moment.

— Carmen ? l'appela-t-il, n'usant délibérément pas de son surnom affectif.

— Je suis là, George.

Cabinet - George RussellOù les histoires vivent. Découvrez maintenant