Hors du Cabinet...

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Kara posa timidement son regard sur George qui sourit.

— Ceci est un date. D'humain à humain. Je ne veux plus entendre parler de patient et de psychologue.

Elle lui rendit son sourire, acquiesçant au rythme de ses paroles.

— Donc, tu peux te présenter ? quémanda George. Je te connais à peine.

Un autre sourit, rayonnant cette fois, fleurit sur ses lèvres.

— Je m'appelle Kara Moreau, et j'ai vingt-six ans. J'ai dédié ma vie aux autres depuis petite et je suis aujourd'hui psychologue. J'adore lire, écouter de la musique, discuter. J'adore passer du temps avec ma sœur car c'est ma personne préférée sur cette planète. Je suis féministe, socialiste, écologiste, et surtout idéaliste.

— Je ne demandais pas autant, rit George quand elle s'arrêta. Tes avis politiques, carrément ?

— Vaut mieux trop que pas assez.

— Tout à fait d'accord.

— Surtout quand il s'agit de faire cuire des pâtes.

— Ah ?

— Oui, je suis flexitarienne et pastarienne. Et toi ?

— Mes opinions politiques ?

— Je ne pensais pas à ça, rit-elle. Tu veux te présenter ?

— Tu me connais déjà bien.

— Je sais quand tu as quitté ton ex mais pas quand tu as réalisé ton rêve d'entrer en F1. Le comble quand même.

George éclata de rire. Il lui jeta un regard à la dérobée, l'admirant. C'était captivant de voir son ancienne psychologue se découvrir et enlever le masque professionnel qu'elle portait en permanence.

Kara avait énormément hésité avant d'accepter la sortie avec lui. Elle craignait que leur relation patient-psychologue nuise à une potentielle relation amoureuse, qu'il n'en reste des obstacles.

Alors George parla de lui. De son enfance, de la naissance d'une passion, de son parcours jusqu'à toucher son rêve du bout des doigts.

Il parla des difficultés, de ses peines, de ses joies. Kara lui répondit avec la même animation, la même passion, la même franchise.

Avec enthousiasme, ils discutèrent, profitant du paysage bucolique, alors que George admirait dans les yeux de Kara son regard mélancolique. Elle contemplait le champ, ses lèvres délicatement ornées d'un sourire brillant.

Le paysage était magnifique, George n'avait pas fait les choses à moitié. Kara resta émerveillée quelques instants avant que son ventre ne gargouille bruyamment.

George éclata de rire en l'enlaçant doucement. Elle laissa légèrement aller son corps contre le sien et le sourire du pilote s'accrut de quelques crans.

— Tu as faim ?

— Non, ça va.

George allait se moquer quand le ventre de Kara fit une nouvelle fois des siennes.

— Même lui proteste.

— Oui bon j'ai faim.

Son ventre sembla confirmer et elle leva les yeux au ciel.

— Sois conciliant, toi, maugréa-t-elle.

— J'ai prévu un pique-nique.

— Alors là, on me drague ! s'écria-t-elle presque.

Un autre sourire du pilote dévoila un peu plus ses dents. Il admira quelques instants la façon dont son visage s'éclairait.

— Rien d'exceptionnel. Salade de pâtes.

Cabinet - George RussellOù les histoires vivent. Découvrez maintenant