BORN TO DIE

15.

Haïla Myers

Dimanche 17 septembre 2023.

Je ne sais plus à combien de verre je suis rendue, mais quand ma tête commence à tourner et que je souris à tout le monde, je sais que plus rien ne va.

Je regarde l'heure sur mon téléphone avant de laisser Chanel danser avec je ne sais combien de personnes, elle est beaucoup trop sociable et dire qu'elle a voulu me faire croire le contraire.

01h18. 

Depuis quand je suis bourrée si rapidement? Après tout, ce n'est pas comme si j'avais l'habitude de boire avec autant d'insistance, je ne devrais pas m'étonner à ce point. Mais ça reste que ma résistance à l'alcool est beaucoup moins élevée que je m'y attendais. C'est peut-être l'effet de tout ce monde agglutiné au même endroit, puisque d'habitude quand je bois autant je suis toute seule chez moi en sécurité.

Je monte l'escalier dans l'espoir de trouver une chambre ou une salle de bain libre pour fumer tranquille. J'ai besoin d'un joint, ça va m'aider à me détendre au lieu de paniquer parce que j'ai l'impression de faire de la grosse merde.

Mon cœur se serre davantage alors que ma respiration s'accélère. Je savais que je n'aurais jamais dû me laisser tenter par cette soirée, c'était sûr que ça allait mal finir et que je n'allais pas assumer.

Après avoir poussé une dizaine de portes, je trouve enfin une pièce sans aucune personne à l'intérieur. C'est une salle de bain sobre, mais qui fait le double voir le triple de la mienne. Qui aurait cru que cette petite ville regorge autant de gens riches, c'est aberrant.

Un peu titubante avec mes talons qui ne m'aident aucunement, j'arrive enfin à m'installer dans la baignoire. Le corps enfoncé dans celle-ci, les pieds dans le vide, je suis affalé en plein travers et je me sens déjà beaucoup mieux que debout. Mes pieds peuvent enfin souffler, après avoir été autant sollicités.

Je fouille le sac à main que m'a prêté Chanel et sors le seul joint que j'ai préparé avant de venir, si j'avais su, j'en aurais fait bien plus. De mes doigts tremblants, j'allume mon joint déjà en bouche, accompagné de la musique assourdissante en fond.

Il ne me faut pas plus de deux inhalations pour me sentir apaisé, rien de tel qu'un bon joint pour me revigorer l'esprit. Je ferme les yeux alors que les effets de la weed parcourent mon corps, et je me sens m'assoupir calmement. Ce qui n'est pas la meilleure des idées surtout que je ne crois pas avoir fermé la porte à clé.

Je rouvre automatiquement les yeux à cette pensée, mais je n'ai même pas le temps de me relever pour le faire que la porte claque durement contre le mur. Je relève les yeux et croise dans l'instantané le regard froid de Ray.

Il manquait plus que lui pour pourrir le reste de ma soirée, comme si je ne me sentais pas encore assez mal. Il me fixe sans rien dire pendant quelques secondes, avant que je craque la première.

- Qu'est-ce que tu fous là? C'est trop demander d'avoir la paix dans cette putain de soirée.

Il continue de me fixer sans pour autant me répondre, alors j'essaye de me lever pour le faire partir et fermer à clé. Mais mon corps n'est pas de cet avis puisque je retombe aussitôt dans la baignoire.

- Tu as bu combien de verre?

Sa voix rauque et froide m'agresse, il me fait déjà chier quand je suis sobre, mais alors quand je suis bourrée, c'est deux fois pire.

- Un, deux, dix, vingt, t'es ma mère ou quoi?

Il souffle d'exaspération. Quel culot ce mec, il vient me faire chier et c'est lui qui finit par en avoir marre. Je tire une autre bouffée de mon joint et la souffle vers lui.