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Ray Hall

Mercredi 20 septembre 2023.


Il n'a pas fallu longtemps pour que Haïla se rétracte et accepte de dormir avec moi. Quelques piques supplémentaires, une nouvelle dispute et c'était tout vu.

Je ne sais même pas pourquoi j'ai voulu la faire dormir avec moi, je déteste autant qu'elle que quelqu'un dorme collé à moi, bien sûr Ally est l'exception. Mais ce soir, j'en avais besoin, aucune idée pourquoi, mais mon instinct ne m'a pas lâché. Comme si inconsciemment, je me sentais coupable de ce qu'il lui est arrivé, mais ça n'a aucun sens.

L'eau chaude qui coule sur mes épaules crispées arrive à peine à me détendre, alors je me décide à l'éteindre avant d'en utiliser plus que le nécessaire.

Il est passé minuit quand je me décide enfin à sortir de la salle de bain, et mon regard tombe instinctivement sur elle. Bien que je ne vois pas grand-chose, puisqu'elle est presque entièrement cachée sous la couette et dos à moi. Elle est même sur le point de tomber, tellement elle est proche du bord.

Je sais pertinemment ce qu'elle ressent, car c'est la même chose pour moi. Une avalanche de sensations, toutes désagréables et surprenantes. Mais pourtant, il a fallu que je m'incruste avec elle cette nuit, alors que j'exècre ça plus que tout au monde. Ça m'apprendra à parler avant de réfléchir.

Je m'approche doucement du lit, et je ne sais pas si j'espère qu'elle dort ou qu'elle en soit incapable à cause de ma présence. Je m'installe dans le lit et regrette encore plus d'avoir pensé pouvoir dormir avec elle. Je tourne la tête pour la regarder, et elle n'a pas bougé d'un seul centimètre alors que j'entends à sa respiration qu'elle est aussi bien réveillée que moi.

Si je me suis habitué à mes insomnies depuis le temps, c'est aujourd'hui qu'elles m'énervent tout particulièrement. Parce que je sais que je n'arriverais pas à dormir de la nuit et que je vais devoir supporter sa présence à côté de moi sans que je ne puisse rien y faire.

-

Le temps passe à une vitesse si lente, que j'ai cette impression que tout est figé. Je ne sais pas depuis combien de temps sa respiration s'est calmée, mais elle s'est endormie plus facilement que je ne l'aurais pensé. Finalement, ma présence ne la dérange pas tant que ça.

Par contre, elle n'a pas bougé d'un seul millimètre. Elle est toujours en train de combattre la gravité pour ne pas atterrir sur le sol, et je me demande comment elle fait pour tenir cette position si inconfortable, même endormie.

Plus les minutes passent, plus je diverge dans mes pensées sombres. C'est quand je vois l'heure sur mon réveil que je me décide à sortir du lit.

3h58.

J'aurais pensé avoir une chance de trouver le sommeil, mais à ce que je vois, je déteste toujours autant avoir une présence dans mon lit.

Je descends dans la cuisine seulement vêtu d'un de mes bas de jogging et de mon téléphone. Je l'ai laissé éteint toute la journée, car je me faisais harceler par la fille de la dernière fois. Après avoir bien réfléchi, ça ne peut être que cette fille blonde qui est toujours collée à Myers.

À peine je rallume mon téléphone, que le vibreur ne s'arrête pas tellement j'ai de messages et d'appels en attente. Je ne prends pas la peine de les lire et essaye de joindre cette fille. Elle sera peut-être par qui elle a été agressée.

Il ne faut pas plus d'une sonnerie pour qu'elle réponde. Il est plus de quatre heures du matin, je ne pensais même pas qu'elle allait me répondre. Elle a l'air de tenir à Myers bien plus que je l'aurais cru.

BORN TO DIEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant