𝐈𝐈

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Survivant, il y a 1 an

Au début, on se répète qu'on a toute la vie pour apprécier chaque instant, chaque moment. Ou bien on procrastine jusqu'à ce que le temps soit écoulé, jusqu'à ce que la réalité nous frappe en plein visage, apportant la douche la plus glaciale qui soit, nous emportant tellement profond dans l'univers qu'on en vient à se demander si nous avions déjà existé un jour. Si la vie a atteint son terme.

Je pense ne m'être jamais senti aussi mort depuis le pire jour de ma vie, depuis que ma source de bonheur a cessé d'exister.

Et désormais je serai seul à affronter mes démons.

La cérémonie s'était déroulée dans le plus grand des calmes mais le plus triste c'est que peu de personnes étaient présentes. Qu'aucun de ses parents n'était là pour pleurer son âme défunte, une âme beaucoup trop pure pour rejoindre ce ciel qu'elle aimait temps.

Laora m'a laissé tout seul, vêtu d'un énorme mystère concernant sa mort soudaine, j'ai demandé à l'hôpital pour mieux comprendre sa décision quelques jours après l'autopsie mais aucune information n'a été révélée n'ayant aucun lien de famille avec elle.

- Rhys vient manger, le repas t'attend.
Assis à table, mon père était en train de nous servir.

Il a fait son apparition le soir après l'incident, finalement j'aurais préféré qu'il ne rentre jamais, j'aurais aimé ne pas avoir de père plutôt qu'un qui vient à contre cœur pour consoler son pauvre fils en deuil.

- Comment elle s'appelait ta copine là ?
La cerise sur le gâteau, moi qui essayais de ne pas tourner en quart de tour. C'est raté.

J'étais prêt à poser mon téléphone sur la table pour manger mais c'est mon point qui tapa contre cette dernière. Le bruit sourd le fit sursauter me regardant d'un air choqué.

C'était sa phrase qui aurait dû le choquer, pas mon geste.

- Tu te fous de moi là j'espère ? Dis-moi que c'est une blague ?
Ma voix s'était faite tranchante comme jamais auparavant contre lui.

Mes réflexions je les gardais pour moi. Mais quand il n'était pas là, je ne disais rien quand il revenait après des semaines pour voyager avec ses soi-disant prétendants mystères. J'arrivais à m'en foutre, j'arrivais à penser à autre chose car elle, elle était là.

Mais c'est fini tout ça, il repartira et je n'aurai plus personne pour penser à autres choses.

- Change de ton avec moi, fils.
Rétorque-t-il se levant à son tour pour mieux m'affronter.

- Tu me demandes de changer de ton avec toi après ce que tu viens de me demander, ce ne serait pas du foutage de gueule ?
Reculant avec de légers pas, je m'apprête à prendre mon sac voulant rejoindre ma dernière option.

Bientôt j'aurais assez pour me casser de cette maison trop grande pour moi, j'aurai bientôt la chance d'être de mon côté, dans un endroit où juste paix et calme règne même si je ne pense pas retrouver la paix un jour.

Si ce n'est quand je partirai au ciel un jour, pour la rejoindre.

- Maintenant le simple fait que je demande son prénom t'énerve ? Ce n'est pas de ma faute si elle a voulu en finir.

Ce fut trop pour moi. Sans réfléchir je pris mon sac et bousculai celui qui était censé être là pour moi dans ce moment atroce mentalement, celui qui aurait dû être mon épaule pour pleurer.
Mais je sais que j'en avais une à présent et cela fait un moment que je n'étais pas parti la voir venant presque à l'oublier.

Maman.

- Je t'interdis de quitter cette maison ou ne reviens plus mettre les pieds chez moi.
Ses mains étaient croisées sur sa poitrine pensant paraître menaçant.

CassiopéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant