La légende des Skylandor T2 | La guerre des peuples

Chapitre 5

Continent Askamun, royaume d'Herasun

― Mère..., soupire la jeune femme, je suis si heureuse de vous revoir.

― Et moi donc, ma tendre et douce Katherine.

Elles brisent l'étreinte mutuellement. La mère passe ses mains sur les joues rougies de sa fille et déplace l'une de ses mèches de cheveux derrière son oreille ; elle contemple son enfant avec amour.

Nayema, reine d'Herasun et mère de Valeria et Katherine, est une femme magnifique. Sa beauté touche tout le monde, homme comme femme, et ses filles ont hérité de ce charme.

Sa peau est plus bronzée, ses yeux sont gris et ses cheveux sont bruns. Son corps est tracé et musclé à la perfection. Leur mère est une ancienne guerrière, réputée pour sa bravoure et sa compassion envers les gens. Elle a sauvé de nombreux villages de la famine et de la guerre. À la naissance de ses filles, la réputation de la reine et de ses enfants a dépassé les frontières d'Askamun.

Katherine est très proche de sa mère, contrairement à son aînée ; elle exprime peu de passion pour autrui, Katherine est son exception.

Valeria n'est proche ni de sa mère ni de son père. Pourtant, Nayema continue de lui montrer son affection, mais sa première fille a horreur de ça et la repousse sans cesse. Valeria préfère étouffer ses sentiments, plutôt que de les affronter. C'est sa façon à elle de combattre sa peur, sa colère et sa tristesse.

― Regarde-moi.

Nayema attrape son menton à l'aide de son pouce et force la jeune femme à observer ses iris d'un gris profond. Elle reste un instant interdite, l'interrogeant du regard. Puis, un sourire s'étire sur le coin de ses lèvres.

― Tu as rencontré quelqu'un ? demande-t-elle.

Katherine la dévisage et se dégage de sa poigne timidement. Elle tente de dissimuler ses joues qui commencent à rougir ; hélas, Nayema est maline et comprend qu'elle a raison.

Comment fait-elle ? C'est impossible, se dit Katherine. Elle doit lire dans mes pensées !

― Qu'est-ce qui vous fait dire ça ? réplique-t-elle.

Un éclat malicieux illumine ses yeux. La reine arque un sourcil avec un sourire et la regarde d'un air : « Ne me prends pas pour une idiote. »

― Tes yeux brillent et ta boîte à couture est ouverte. Tu l'utilises seulement dans le but de te changer les idées.

Katherine se mord la lèvre et détourne promptement les yeux. Nayema a visé juste et son sourire s'agrandit. La princesse soupire et affaisse ses épaules. Nayema a le don de lire en elle comme dans un livre ouvert.

Katherine s'assied par terre et continue son activité comme si de rien était. Sa mère la suit et observe le bracelet qu'elle construit, touchant en même temps le sien ; Katherine l'a fabriqué enfant.

― Je ne veux pas en parler, conclut-elle.

― Je vois..., chuchote sa mère, tu sais que je ne jugerai en rien ta décision ?

― Oui, je le sais, mère. Ce n'est pas ce qui m'inquiète, je n'ai simplement pas le temps pour ça.

Nayema a un rictus.

― Tu verras que l'amour est parfois surprenant. Il arrive quand tu t'y attends le moins.

― Je n'ai pas parlé d'amour.

Sa mère l'observe, désabusée, elle ne la croit pas. Katherine soupire une nouvelle fois.

― Comment faites-vous ?