𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕

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" Derrière chaque comportement se cache une réalité tragique, et parfois insoupçonnée. "

Song : Play With Fire - Sam Tinnesz

NB : "Muñeca" est une expression affectueuse qui signifie "poupée". (J'avais oublié de vous le préciser précédemment.)

Sophia

Demeure de Aaron, River Oaks, Houston,

7h30

Sortant tout juste de la douche, je me revêtis du peignoir que j'avais trouvé accroché en évidence sur le dos de la porte quelques heures plus tôt. M'étant retrouvé en sous-vêtement à mon réveil, je supposais donc que Aaron l'avait délibérément laissé ici à mon attention.

Savoir qu'il s'était permis de me déshabiller m'incommodais, mais je ne lui en tenais pas rigueur. Il avait probablement agi dans de bonnes intentions et sans arrière-pensées, du moins c'était ce que j'espérais.

Mais une chose était sûre, il n'avait sûrement pas dû apprécier la vue.

Debout devant l'évier de cette salle de bain, je contemplais mon reflet à travers l'immense miroir qui se tenait face à moi.

Mes yeux étaient écarlates entourés de cernes plus violacés que jamais, ma peau d'une pâleur terne, tandis que mes cheveux, humides et ébouriffés, tombaient en cascade sur le devant de ma poitrine. Autrement dit, je faisais peur à voir.

Je laissais échapper un soupir de frustration, revisitant sans cesse les événements de la veille tout en luttant pour assimiler ce qu'il s'était passé.

Les vitres qui avaient explosé, la pièce morose où nous étions contraints de rester jusqu'à ce que mes émotions me submergent et que je m'évanouisse, les hurlements, les coûts de feu, le couteau, le sang...

... Mais par-dessus tout, l'idée que Aaron s'était rué à mon encontre sans la moindre hésitation pour me protéger accentuait mon angoisse ainsi que ma culpabilité.

Il m'avait sauvé.

Aaron m'avait sauvé, alors que je n'ai fait que me comporter comme une garce avec lui, bien que je n'avais fait que me défendre face à ses attaques...

... N'est-ce pas ?

Qui plus est, je n'avais aucun moyen de savoir si Laura allait bien.

L'appréhension me consumait de l'intérieur tandis que la boule au ventre, ma fidèle compagne, refusait de me quitter et se donnait un malin plaisir à me retourner l'estomac.

Je finis par asperger mon visage d'eau froide, dans une maigre tentative de me remettre d'aplomb, ne pouvant pas laisser ma sensibilité me submerger une fois de plus. Je me dirigeais alors vers le centre de la pièce dans laquelle Aaron m'avait généreusement laissé passer la nuit.

Cette immense chambre - tout comme une partie de la villa qui m'avait été donnée de découvrir plus tôt - était dépourvue de toute humanité, dénuée de chaleur et d'émotions. Aucune photo, ni aucun autre élément n'évoquait la présence potentielle d'une vie commune. Seulement une décoration luxueuse qui dessinait le côté froid et impersonnel de Aaron, me laissant croire qu'il devait y vivre seul, sans famille ni femme à ses côtés.

Je trouvais cela triste, de vivre seul dans un endroit aussi vaste.

Quoi que, il me semblait comme quelqu'un d'assez solitaire, sans grande dévotion lorsqu'il s'agissait d'établir des liens étroits avec les autres.

L'ÉQUILIBRE DES POUVOIRSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant