Chapitre 4

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Avant que les blessures infligées à Robin ne deviennent trop graves, j'entends quelqu'un arriver par-derrière.

- Priam, tu finiras ça plus tard. On doit partir, ils sont prêts, déclare-t-il.

Priam s'arrête mécaniquement, laissant son adversaire à terre sans même lui accorder un regard. Il n'a même pas été touché, pour lui, c'était un jeu, encore. J'ai envie de lui crier dessus, de le frapper de toutes mes forces. Mais cela serait en vain.

Je me retourne vers celui qui a permis d'éviter un massacre : c'est l'ami de Priam qui avait sorti un couteau dans les toilettes la dernière fois.

Qui sont-ils vraiment ? Comment des individus aussi violents ont-ils pu intégrer le lycée ? Et où partent-ils si rapidement ? Les questions se bousculent dans ma tête, mais ce n'est pas le moment. J'aide alors Robin à se lever et lui présente mes excuses pour tout ce qu'il a dû endurer.

Nous rentrons silencieusement chez nous. Je le dévisage discrètement : ses vêtements sont tachés de sang, ses cheveux noirs et bouclés retombent sur son front, sa mâchoire est carrée, je dois avouer qu'il est plutôt séduisant. J'aimerais en savoir plus sur lui, il parait si gentil, et malgré son visage en sang, il a été bien plus courageux que Priam.

Je me force à détourner le regard de son visage et lui propose une cigarette, en sortant mon paquet de mon sac à dos

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Je me force à détourner le regard de son visage et lui propose une cigarette, en sortant mon paquet de mon sac à dos.

- Je ne fume pas, merci, décline-t-il poliment.

- Tu m'en veux toujours ? Demandé-je timidement.

- Bien sûr que non, Adela, j'espère juste qu'il ne te fera pas de mal... Tu veux qu'on aille ensemble en cours demain ? propose-t-il d'une voix rassurante.

- Oui, avec joie ! On se retrouve sur le palier à 7h50 ça te va ? je réponds en arrivant au pas de ma porte.

Il acquiesce en souriant et on rentre respectivement dans nos appartements. Je me demande s'il vit avec sa famille. Moi, je suis seule, mais je l'ai toujours été, même à Nice, mes parents n'étaient pas très présents et rentraient souvent très tard, voire pas du tout.

Vendredi 20 septembre 2024

Sous l'eau brulante de ma douche, ma peau se détend, tandis que j'entends mon téléphone sonner sur le bord de mon lavabo. C'est Robin qui répond à mon message, disant que j'avais bientôt fini de me préparer.

Nous avions échangé nos numéros la veille et avions discuté toute la nuit. Je sors de mon appartement les cheveux trempés et aperçoit Robin adossé sur le mur d'en face. Il me sourit malgré son pansement sur le nez et sa lèvre gonflée, et nous partons ensemble.

La journée se déroule tranquillement, Priam est absent, c'est qui est surement lié, je pense ironiquement. Les mots de son ami me reviennent en mémoire et je suis persuadée qu'ils préparent un mauvais coup, j'espère juste ne pas être impliqué dans leurs affaires stupides, cette fois-ci. Moi qui souhaitais à tout prix arrêter de lui parler, voir de le croiser tout court, c'est raté !

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