Adela, une adolescente de 17 ans, décide de fuir son passé et déménage à Paris où elle intègre un lycée prestigieux.
Malgré son allure extravertie et confiante, elle dissimule des doutes, des angoisses et des remords qui continuent de la tourmenter...
Il est un peu plus de dix heures lorsque je me lève péniblement de mon lit. La nuit fut longue et agitée. Malgré l'herbe fumée la veille, cela ne m'a pas empêchée de ressasser le passé et mes règles sont de plus en plus douloureuses. Mes jambes tremblent légèrement lorsque je les pose sur le sol, mes paupières sont lourdes et mon esprit est encore confus.
Je ne suis pas allée en cours intentionnellement aujourd'hui. J'avais trop mal au ventre.
Le gout amer du café vient se poser sur ma langue et brule les angoisses de ma nuit, me permettant de reprendre le contrôle. J'allume une cigarette en buvant consciencieusement ma boisson brune, la tasse me réchauffe le corps lorsque j'ouvre la fenêtre et regarde les passants.
Mon appartement est petit, mais confortable. Il est composé de trois pièces. Un minuscule salon fusionné avec la cuisine, où se battent en duel une petite table et un vieux canapé. Puis une chambre avec un lit double et en face une petite salle de bain.
Je finis par m'affaler sur le canapé, ma cigarette à la main, et me laisse sombrer dans la quiétude ambiante.
Jeudi 19 septembre 2024
La journée commence mal.
Je me fixe dans le miroir sale et poussiéreux de ma salle de bain, essayant en vain d'apprécier ce que j'y vois. Le monde entier a beau me dire que je suis belle, je n'arrive pas à m'aimer.
Mes cheveux bruns tombent au niveau des épaules et mes yeux vairons me narguent, comme s'ils étaient coupables de mon mal-être. J'ai la peau blanche et de légères taches de rousseurs ainsi que des lèvres charnues et rosées. De longs cils mettent en valeurs mes détestables yeux marron et bleus et mon un mètre 62 ne me permet pas toujours d'atteindre le haut des placards.
Je finis par récupérer ma trousse de maquillage pour dissimuler tous mes complexes avant de partir en cours. Bien sûr, je n'oublie pas de mettre également mes lentilles pour cacher mes yeux vairons.
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Lorsque j'arrive à l'entrée du lycée, je croise le regard de Verra. Je suis un peu en avance cette fois-ci et décide de la rejoindre avec ses amis.
Mais elles me regardent froidement, je sens mon cœur bondir dans ma poitrine, je ne comprends pas leur comportement.
- Salut Verra, tu vas bien ? je lui demande, gênée, me forçant à combattre les regards oppressants de ses copines.
Un long silence s'installe.
Les larmes me montent aux yeux, mais je préfère partir plutôt que de me ridiculiser.
- Attend, me dit Verra en regardant aux alentours.
Elle me saisit par la main et m'entraine dans un coin discret. Je suis complétement désemparée. Je sais que l'on ne se connait pas depuis longtemps, mais ce n'est pas une raison pour m'ignorer.
